Ecrit par Yann Charles |
|
|
mardi, 22 mars 2016
BLACK
STONE CHERRY
http://www.blackstonecherry.com/
Les Black Stone Cherry étaient en concert en France, au
Cabaret Sauvage, pour présenter leur excellent dernier album
« Kentucky ». Difficile de laisser passer
l'occasion de faire plus ample connaissance avec ce groupe qui marque
de son empreinte le rock. Et cerise sur la gâteau, c'est avec
Chris (chant/guitare) et Ben (lead guitare) que nous avions rendez-vous.
Salut à vous.
Parlons un peu de votre dernier opus, le puissant et profond
« Kentucky » qui est aussi le nom de
l’endroit d’où vous venez.
Même si vous collez toujours des riffs bien du Sud, cela
veut-il dire que cet album est le plus proche de vos racines que les
précédents ?
Chris : Oh
oui, cet album est très proche de nos racines à
bien des égards. La première chose
c’est que l’endroit où nous avons
enregistré cet album est celui où nous avons
été élevés,
d’où nous venons. Les
précédents ont été
enregistrés en Californie ou au Tennessee et nous avons donc
fait un retour aux sources avec « Kentucky » en
rentrant à la maison comme pour notre premier album en 2006.
De ce fait nous avons laissé de côté la
surproduction pour revenir à un rock plus entier et naturel.
Ce nouvel album sonne
vraiment électrique, avec une partie heavy, une autre plus
orientée ballade et quelques surprises comme le titre
« War » et ses consonances funky. Avez-vous
intentionnellement composé ces titres comme cela ou
c’est venu naturellement cette diversité que
l’on trouve sur « Kentucky » ?
Chris :
C’est arrivé naturellement oui. Nous avons
toujours écrit des trucs un peu funky, d’autres
plus heavy, et même des choses plus douces. Mais finalement
nous avons toujours été plus ou moins sous la
direction de quelqu’un qui nous orientait dans un sens ou un
autre. Avec « Kentucky » nous avons choisi les
treize meilleurs titres à notre sens, ceux qui nous
ressemblent le plus. Nous avons donné le meilleur de
nous-même.
Quelles ont
été vos sources d’inspiration pour cet
opus ? Habituellement vous orientez vos textes sur des faits de
société, de religion, de problèmes
sociaux. Est-ce plus difficile de parler de vous ?
Chris :
C’est vrai qu’il suffit de regarder le monde autour
de soi pour avoir une source d’inspiration
inépuisable. Le monde d’aujourd’hui est
un endroit pourri comparé à ce qu’il
devrait être, et c’est vraiment triste. Maintenant
si personne ne dit rien alors cela n’ira pas en
s’arrangeant. Nous ne sommes pas un groupe politique, comme
U2 par exemple ou d’autres artistes engagés, mais
nous avons notre opinion et nous la partageons au travers de nos
morceaux.
Et sur les sujets plus
personnels ?
Chris : Je
parle de tout ça. Je n’ai rien à cacher
et je suis ouvert. Je crois en Dieu, je possède des armes
à feu et je suis passé par un stade de
dépression. Je suis un livre ouvert. Si la question est
pertinente alors je donne une réponse.
Parlez-nous un peu de
votre méthode de travail. Comment composez-vous ?
Nous écrivons et travaillons tous les quatre ensembles. Cela
commence sur l’idée de l’un de nous que
les autres s’approprient puis développent. En
règle générale cela commence par la
musique, puis de là vient la mélodie et les
textes. Nous écrivons toujours à quatre. Tout
commence par une base purement musicale, les mélodies
viennent naturellement ensuite car c’est la base musicale qui
nous inspire.
Combien de temps cela
vous a pris pour écrire cet album ?
Chris :
Nous avons écrit beaucoup de chansons dans le bus durant la
tournée. Un mois d’écriture pour vingt
jours de studio durant lesquels nous avons enregistré
dix-huit titres.
Ben : Nous
travaillons plutôt vite, car nous jouons ensemble depuis
2001. Certains même depuis dix-sept ans. C’est une
sorte de chimie, nous savons exactement ce que l’autre fera
et tout coule de source. Nous avons beaucoup de chance, nous entrons en
studio et l’album est là. C’est tout.
Nous ne voulons pas surproduire et trop penser. Nous faisons du mieux
que l’on puisse faire, et on laisse les choses
s’opérer.
Avez-vous
écarté beaucoup de chansons pour cet album ?
Chris : Pas
vraiment. Juste une en fait. Nous avons enregistré quatorze
titres sur les quinze composés, et de plus nous avons quatre
reprises.
Quand vous composez, vous
pensez live ?
Chris : Oui
la plupart du temps. Nous essayons toujours de garder cet esprit. La
dernière chose que nous voulons faire est
d'écrire un tas de chansons et de ne pas être en
mesure d’en donner le meilleur sur scène.
Ben :
C’est la mentalité que l’on a quand on
entre en studio. Nous essayons d’aller le plus possible
à l’essentiel et de ne pas couvrir nos titres avec
des conneries que l’on ne pourrait pas rejouer à
l’identique sur scène. Pas question de passer des
pistes d’accompagnement sur scène. Ce que vous
entendez en concert, c’est forcément
joué par l’un de nous et non
enregistré.
Comment choisissez-vous
les titres que vous jouez sur scène ? C'est difficile de
déterminer une set list ?
Chris :
C’est vraiment difficile … Surtout que nous avons
quatre albums derrière nous et ce cinquième qui
sortira le 1er avril prochain. Avec entre douze et treize titres par
album cela fait un choix de plus de cinquante morceaux. Il faut en
sélectionner de quinze à dix-huit pour une set
list …
Sur cette tournée nous jouons quelques titres que nous
n’avons pas joués depuis longtemps comme
« Yeah man » et « Violator Girl
» que nous n’avions pas joué depuis cinq
ans.
Bien sûr il y a des titres qui sont toujours dans la set
list, comme « Lonely Train » ou « Blind
Man » mais tu dois les positionner de telle façon
que les fans ne voient pas toujours le même concert.
Ben : Il
n’y a qu’en Angleterre que l’on a
varié la set list chaque soir. La distance entre les salles
ou nous jouions étant très faible, il y avait des
fans qui faisaient plusieurs dates d’affilée. Nous
avons fait en sorte de leur donner un concert diffèrent
chaque soir. Pour le reste de l’Europe c’est une
autre histoire. Les distances entre nos lieux de passage
étant très grandes, nous avons
arrêté une set list unique avec un minimum de
variantes.
Qu’attendez-vous
de cet album ? Si vous en attendez quelque chose bien sûr.
Chris :
Bien entendu nous espérons qu’il va
très bien marcher. Mais avant tout que les gens vont se
l’approprier et percevoir ce que l’on a voulu faire
passer comme sentiments avec « Kentucky ».
J’espère sincèrement que les gens vont
l’aimer, si ce n’est pas le cas il n’y
aura que nous quatre à blâmer.
Pouvez-vous
décrire Black Stone Cherry en deux ou trois mots ?
Bad Fucking Ass (rires)
Une dernière
question. Quel est le dernier album que vous avez
écouté ?
Chris :
J’écoute l’album de Chris Stapleton,
« Traveller », je l’écoute
toute les nuits.
Ben : Pour
ma part j’écoute « Empires »,
le dernier album d’un groupe Australien qui
s’appelle Hillsong United.
Merci pour cette
interview.
Merci à vous.
Propos recueillis par
Yann Charles
|