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VILLAGERS à LA MAROQUINERIE (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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mardi, 15 mars 2016
VILLAGERS
LA MAROQUINERIE
– PARIS (75)
Le 25 février
2016
http://www.wearevillagers.com/
Grands remerciements à Elise Sauvinet d' Uni-T Productions
Il est quasi impossible pour une oreille avertie de rester
indifférente aux Villagers sous lequel pseudonyme se cache
Conor J.O' Brien, auteur, interprète, multi instrumentiste
irlandais et l'âme propre d'un groupe qui, par cette ambiance
tellement particulière, créée avec le
cœur et les tripes, l'estampille du sceau du vrai talent.
Villagers conçoit une véritable signature
à l'heure de la paupérisation des musiques
actuelles. Avec des airs souples et subtils, sensuels, un son pur de
guitare (acoustique ou électrique), de riches voix en
chœur, ce live nous réchauffera l'âme,
tout simplement, sans effort, et la Maroquinerie pour son espace
scénique intimiste aura été un bon
choix.
L' art du songwriting se situe probablement dans
l'universalité de titres qui partent de sentiments
très personnels avec une intimité qui se fond
alors dans la musique, avec des arrangements parfois très
minimaux qui se réduisent à un instrument
à cordes, quelques chœurs ou un piano au son
feutré, presque étouffé, terni comme
une vieille photo. Conor J. O' Brien y accompagne lui, une harpe pour
son jeu cristallin, une trompette, un clavier au son moog, une
contrebasse et un batteur jouant du balai créant ainsi une
atmosphère jazzy. Il sait surtout s'entourer de musiciens
d'exception, l'ensemble enveloppant à merveille des textes
rares et emplis de poésie pour leur donner plus de
consistance. Ambitieux, profond et aérien, ceci pour que
transpire l'émotion plutôt que le pathos.
Le concert se structurera sur près d’une vingtaine
de chansons, issues des trois albums, efficace car complet et ceci pour
mieux faire apprécier au néophyte l'ampleur du
talentueux Irlandais. La magie opérera de suite à
la Maroquinerie, et les ovations d'un public fidèle et
averti ponctueront les silences. Démarrant par «
Memoir » qu'O'Brien a écrit pour Charlotte
Gainsbourg, les Villagers entameront leur transe onirique, guidant dans
leur sillage un public totalement conquis, qui reprendra en
chœur les tubes « So Naive » ,
« Nothing Arrive» , « My Lighthouse
» ou encore « The Waves » . Les morceaux
s'enchaînant, on remarquera surtout la capacité du
groupe à réorchestrer certains morceaux qui vont
se jouer plus souples ou plus rapides, agrémentés
çà et là de nouvelles
écritures, quitte à rompre totalement avec
l’original. C'est flagrant, et ça se
déguste avec plaisir sur « Dawning on Me
» et « No One to Blame », le temps se
suspendant sur des arrangements emplis de douceur, de
délicatesse et de fragilité.
Par les textes, on pense inévitablement à Nick
Drake. Par la voix, bien qu'elle lui soit propre avec une texture
particulière, c'est Jeff Buckley qu'on évoquera
pour la sensibilité qui s'y dégage. Conor J. O'
Brien réussit là où beaucoup
échouent à cet exercice périlleux et
ceci en seulement trois albums. Un univers introspectif qu'il faut
écouter sans modération pour en
apprécier toute la palette et la richesse sonore et une des
perles musicales de ces dernières années.
Fred Hamelin –
mars 2016
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