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Ecrit par Yann Charles |
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lundi, 14 mars 2016
FLOWN
http://www.flownrock.com/
Avant un concert qui s'annonce explosif le 24 mars au O'Sullivans
Backstage By The Mill à Paris, nous sommes partis rencontrer
Jack, le bassiste du groupe Flown, qui nous parle de leur
troisième album, « Make Believe » (voir
la chronique sur zicazic.com) qu'ils joueront sur
scène à cette occasion.
Jack, bonjour
Bonjour
Peux-tu te
présenter pour nos lecteurs ?
Je suis le bassiste de Flown, un groupe qui a aujourd'hui huit ans et
qu'on a formé sur la base d'un duo avec Flo (guitariste et
chanteur). On a fait un premier album à deux, en jouant de
tous les instruments. Il a vraiment fallu que chacun fasse un maximum
de choses pour pouvoir réaliser ce premier album.
Voilà, sinon on est dans la musique 24 heures sur 24, que ce
soit par passion ou pour le boulot.
Parle nous de Flown,
pourquoi ce nom par exemple ?
En fait, on n'a pas vraiment recherché de nom. Flo avait ce
nom en tête et on a décidé de garder
ça. En fait cela veut dire "Envolée". C'est un
peu à l'image du groupe. On a tous des formations un peu
pesantes et ce projet s'est créé presque tout
seul. On avait un album alors qu'on n'avait pas vraiment d'objectif.
C'est un projet qui nous a permis de nous libérer et donc le
nom du groupe prenait tout son sens.
On va parler de votre
album « Make Believe », pourquoi ce titre ?
Dans le groupe c'est moi qui compose les paroles. Et une fois que j'ai
terminé de tout écrire, on a trouvé
une espèce de lien entre tous les morceaux, avec beaucoup
d'imaginaire, beaucoup de croyances et de désillusions. Et
de là on a trouvé ce nom d'album qui colle bien
avec le contenu.
Comment
définir musicalement cet album tant il y a des styles
différents ?
En fait, on ne se pose pas cette question. On compose librement, et
c'est vrai que l'on a des influences assez resserrées tous
les quatre, donc ça part pas dans tous les sens,
même si on essaie d'apporter un peu de
variété ou des choses un peu plus "funky",
d'autres un peu plus "heavy" voire un peu classique. On a
trouvé une certaine cohérence. Au
départ on avait un peu plus de morceaux, donc on a
resserré la sélection. On a une base
très rock qui prend un peu sa source dans le grunge du
début des années 90. On a
été groupe neo metal comme Deftones ou Rage
Against The Machine puis on est passé par des
périodes plus progressives. Donc cet album est un peu un
mélange de tout ça, de nos parcours musicaux qui
sont assez semblables.
Comme c'est toi qui
écrit les textes, la question va être plus facile,
d'où vient l'inspiration ?
Alors il y a du vécu … Mais bon, après
sept titres à parler de toi ou de choses qui t'entourent, tu
as envie de parler d'autres choses et donc du coup je cherche
l'inspiration dans des films qui me plaisent comme le film «
L'Orphelinat » de Guillermo Del Toro. Voilà,
c’est ce genre de choses un peu sombres qui m'inspire.
Il y a-t-il une
continuité avec les albums précédents ?
Le premier album a été chapeauté
à deux. Le second était très
spontané et il est sorti un peu par hasard tu vois. Et sur
le troisième album, on a cherché à
retrouver l'esprit du premier, un côté un peu plus
sombre. Par exemple le tire « Child In A Box » fait
référence au premier album.
Il s'est passé
trois ans depuis votre dernier album, pourquoi tout ce temps ?
Dans la vie de chacun il s'est passé pas mal de choses. On a
eu des enfants, des mariages et tout ça prend pas mal de
temps (Rires). Et puis on a voulu souffler un peu. Et puis cet album,
on a vraiment voulu le faire à quatre. Les deux premiers ont
été le fruit de notre travail à Flo et
moi, même si l'arrangement du second s'est fait à
quatre, mais pour celui-ci, on l'a vraiment composé tous
ensemble. Donc forcément cela prend plus de temps, plus de
discussions, il faut que l'on créé ensemble. Donc
on a décidé qu'on prendrait notre temps. Mais
pendant ces trois ans, on a aussi essayé de faire des choses
acoustiques qu'on n’a pas forcément sorti mais que
l'on va peut-être reprendre. Tu vois on n'est pas
resté inactif.
Ça allait
être ma question, comment se passent les compo ? Qui fait
quoi ?
Globalement, Flo a des idées de morceaux qu'il compose avec
une mélodie et généralement on ajoute
ou on arrange ensuite tous les quatre sur cette base là. En
fait Flo a des idées de mélodies très
vite qu'il enregistre un peu en "yaourt", c'est notre mix bulgare
(Rires), et à partir de ses mélodies je trouve
des textes. Mais toujours en concertation avec les autres.
Il y a un contraste entre
la "zenitude" des morceaux et parfois un côté
"agressif" dans le bon sens du terme des riffs ou des solos de guitares
… C'était l'effet recherché ?
On a une base musicale dans le gros son, on aime bien quand
ça pète et aussi ce côté
atmosphérique, plus profond, et on essaie de
mélanger tout ça, à notre sauce et de
notre mieux (Rires).
On peut parler de "maturité musicale"
pour cet album ?
Je ne sais pas. J'espère que même vieux on sera
encore un peu fougueux.
Alors album plus
réfléchi peut être ?
Plus réfléchi, ça c'est sûr.
Dans la production par exemple, on a des automatismes qui se font plus
facilement, on perd moins de temps sur certains aspects de
l'enregistrement. Ce qui nous permet de consacrer plus de temps
à l'écriture.
Lorsque vous composez
vous pensez "live" ?
On pense forcément live car on veut que les morceaux tels
qu'ils sont composés soient reproductibles parfaitement sur
scène. On ne va pas aller chercher des artifices qu'on ne
pourrait pas mettre en place pendant un concert. Et puis on les compose
"live" en studio, on les répète "live" aussi.
Vous arrivez à
retrouver le son et surtout les ambiances de vos albums sur
scène ?
Comme je te disais, on essaie vraiment de reproduire exactement ce
qu'on a fait sur l'album. Et là, c'est surtout le gros
travail d'Alex, le second guitariste qui réarrange tout. En
fait c'est un "power trio" avec un magicien qui vient sublimer le tout.
D'ailleurs vous
préférez le travail en studio ou bien le contact
sur scène ?
Ah, ce sont deux choses différentes, et les deux sont
appréciables. Mais c'est vrai qu'on a la chance d'avoir un
studio chez nous, à nous. Donc on est "total confort", on se
voit, on peut prendre du temps. Donc oui les deux sont
appréciables !!
Quelles sont vos
influences musicales ?
A la base, ce que je te disais tout à l'heure, Deftones,
Rage Against, tous les groupes de cette époque. Mais sur les
dix dernières années, on s'est quand
même ouvert à d'autres choses, même si
ça reste souvent très rock, voir un poil
progressif comme Dream Theater. Mais généralement
on reste dans le rock, et même le rock bien burné
! (Rires)
Vous attendez quoi de cet
album ?
Cet album, on l'a fait librement, de notre mieux, sans
prétention et en voulant se faire plaisir, avec du
matériel qui soit assez pro et après, on le
lâche au monde et on va voir comment il est reçu.
On a fait appel à Roger de Replica pour essayer d'aller un
peu plus loin que nos propres moyens à notre
échelle. On est ouvert à tout ce qui va en
découler.
Tu peux
décrire le groupe en deux ou trois mots ?
Libre avant tout. Rock pêchu. Rock atmosphérique.
Dernière
question : quel est le dernier album que tu as
écouté ?
Le dernier Bowie. C'est pas vraiment ma tasse de thé mais
bon, je ne connais pas bien cet artiste, je parle musicalement bien
sûr, et donc je me suis dit qu'il fallait quand
même que j'essaie de comprendre deux ou trois trucs. Bon,
j'avoue que le dernier album est assez dur. Il a des
côtés un peu jazzy et je suis assez allergique au
jazz donc j'ai eu un peu de mal. Donc c'est un gars
intéressant, mais ça ne me parle pas
forcément.
Merci.
Merci à toi.
Propos recueillis par
Yann Charles
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