Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 08 mars 2016
Back to nowhere
(Milk Music –
2015)
Durée
48’39 – 12 Titres
http://www.sofianmustang.com/
Sofian
Mustang, c’est un peu comme une histoire de caravane,
mais une caravane qui n’aurait pas de frontière et
qui se promènerait avec la même aisance sur les
pistes poussiéreuses de la lointaine Amérique que
sur les routes d’Europe de l’Est … De la
country au rock et du folk jusqu’aux mariachis, les sept
musiciens qui composent le groupe n’ont pas de limite de
style affichée et c’est à
l’unisson de leurs envies qu’Elodie Carrier au
chant et à la flûte, Alexandre Rouleau aux
guitares, Julien Le Youdec à la batterie, Mathieu Gerveau
à la basse, Julie Varlet à la trompette, Laure
Fréjacques à la trompette et Mathieu Gervaise aux
chœurs rejoints exceptionnellement au trombone sur deux
titres par Julien Wolff nous délivrent une ordonnance en
forme de road trip, mais un road trip à l’envers
chargé de nous ramener de nulle part, et si possible de
très loin. C’est donc avec une certaine malice que
Sofian Mustang accroche sa caravane à la queue
d’un train et que le groupe se laisse aller à
chevaucher les rails d’un succès
annoncé à son rythme avec une musique hybride
mais toujours très soigneusement dosée, une
musique qui nous fait voyager en dépit du bon sens en
passant spontanément du Mexique aux Balkans, et parfois au
sein d’un seul et même morceau, et qui
s’adresse à nous avec une faculté
particulièrement intéressante de passer de
l’Anglais au Français sans même que
l’on s’en rende compte … Un cowboy, une
danseuse du ventre, une belle gitane et tant d’autres encore,
ce sont tous les personnages que l’on croise en suivant
« My Polish Love », « Soldier
», « Drunk Once Again », « The
One On The Shore » ou « Pachamama », de
véritables tranches de vie tellement spontanées
qu’elles en deviennent irrésistibles ! Quelque
part entre Calexico, Les Ogres de Barback, Johnny Cash et Ennio
Morricone, Sofian Mustang trace sa propre route, celle qui nous
ramènera forcément « Back To Nowhere
» … On ne se fera pas prier pour suivre le
mouvement, loin s’en faut
!
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