Ecrit par Fred Delforge |
|
|
lundi, 07 mars 2016
Truth
(Delmark Records
– 2016)
Durée
71’02 – 15 Titres
http://www.guyking.net
Natif d’un village perdu dans la campagne
d’Israël, Guy King n’a mis les pieds aux
Etats Unis qu’à l’âge de seize
ans et il lui aura fallu attendre cinq année de plus pour
finir par s’y installer définitivement, un court
moment à Memphis puis à New Orleans pour
commencer, puis finalement à Chicago où il a
véritablement commencé à
être reconnu pour ses talents de guitariste en accompagnant
Willie Kent pendant pas moins de six années. Au
décès de celui-ci, en 2006, Guy King se
décidera à démarrer une
carrière personnelle et c’est en
écumant les clubs de la Windy City puis en enregistrant un
premier album solo en 2009 qu’il finira par tourner tout
autour de la planète, donnant jusqu’à
trois centaines de concerts par an et ouvrant à
l’occasion pour B.B. King ou encore pour Buddy Guy
… Deux efforts de plus finiront d’asseoir son
succès et c’est aujourd’hui un nouvel
album que le guitariste nous dévoile, le premier chez
Delmark, un ouvrage dans lequel il use avec un réel
savoir-faire de ses capacités naturelles à jouer
le blues mais aussi le jazz, la soul et le
rhythm’n’blues et où, aux
côtés de ses propres titres dont trois
co-écrits avec le fameux songwriter David Ritz, il
s’offre quelques relectures personnelles parmi lesquelles on
soulignera forcément « The Same Thing That Can
Make You Laugh » de Ray Charles, le «
Cookin’ In Style » et le «
Something’s Wrong » de Percy Mayfield, le
« There Must Be A Better World Somewhere » de Doc
Pomus, le « See Saw » de Don Covay, le «
I Gotta Right To Sing The Blues » d’Harold Arlen
et, last but not least, le funkysant en diable «
It’s About The Dollar Bill » de Johnny
“Guitar” Watson. Dans un style qui se
promène à l’occasion et avec beaucoup
de lucidité entre B.B. King et Albert King et en faisant un
usage toujours très judicieux de sa voix qui sait aller avec
la même inspiration du bluesman jusqu’au crooner,
Guy King nous livre un album qui devrait faire date dans une
carrière qui semble devoir le mener à court terme
vers le sommet de l’échelle ! Attention, un King
peut parfois en cacher un autre et quand bien même il ne
pourra pas faire oublier ceux qui ont illuminé le genre
avant lui, il y a fort à parier qu’il finira par
les rejoindre dans le cœur des amateurs de blues …
|