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BLUES POWER BAND au RESERVOIR (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 27 février 2016
 

BLUES POWER BAND
LE RESERVOIR – PARIS (75)
Le 25 février 2016

http://www.bluespower-band.com

Ils sont nombreux ceux qui ont répondu à l’invitation des Blues Power Band ce soir … Il faut dire qu’elle avait de quoi fédérer cette invitation, non seulement les amis mais aussi un public convié à venir faire la fête pour les vingt ans du groupe au Réservoir, une salle qui entretient une histoire un peu particulière avec lui puisqu’il y joue au moins une fois par an et surtout parce que c’est là qu’en 2009, les Beeps s’étaient lancés à la recherche de Zee à quatre reprises pendant quatre semaines consécutives ! Autant dire que si le combo jouait ce soir en terrain conquis, ceux qui le suivent régulièrement connaissaient eux aussi la salle sur le bout des doigts !

C’est donc l’affluence des grands soirs au 16 de la Rue de la Forge Royale et pendant que les uns dînent, fort bien ma foi, les autres se partagent entre grandes embrassades et retrouvailles chaleureuses … Il faut dire que plus qu’un simple groupe, Blues Power Band a su créer une famille, une sorte de réseau social, mais pas seulement virtuel puisque si tout le monde y est « ami » et « aime » régulièrement son prochain, chacun a aussi une véritable envie de partager dans la vraie vie ces grands moments de convivialité et de musique distillés par Bannish au chant, Régis et Paco aux guitares, Nico à la basse, Damien aux claviers et Bathus à la batterie, tout ce joli monde étant admirablement soutenu et supporté par l’inénarrable Xav’ qui, dans le rôle de Huggy les Bons Tuyaux s’attache au quotidien à arrondir les angles, à mettre les petits plats dans les grands et à faire qu’une véritable bande de potes devienne un vrai groupe de … Blues? mais pas que !

Ce sont donc des Beeps radieux qui investissent la scène du Réservoir avec une demi-heure de retard, des Beeps lancés sur le grand huit par un Régis fiévreux et à la voix chevrotante mais à la guitare toujours aussi … rouge feu ! Le ton est donné, le sextet parisien va nous emmener faire un tour dans ses standards car il faut bien le reconnaitre, Blues Power Band du haut de ses aussi divers que multiples albums, Ep’s, DVD, vinyles et autres sextapes collector a mis sur le marché pas mal de classiques d’un rock à la française qui n’a rien à envier à ses ainés, qu’ils s’appellent Téléphone, Trust ou encore Noir Désir. Preuve s’il en fallait, les Beeps ont des fans des uns et des autres parmi les leurs et ont déjà su titiller l’oreille de certains de leurs grands frères du rock au point de littéralement les scotcher …

C’est en formation rangée et bien soudée que l’artillerie lourde BPB se déploie sur le Réservoir et si on se promène beaucoup du côté de chez « Zee » en cette première partie de concert, ce n’est que pour mieux installer un climat propice à des errances telles que celles qui vont suivre avec une foultitude d’invités qui va savoir se montrer non seulement brillante mais qui plus est inspirée … C’est donc en laissant l’honneur aux aînés que les Beeps vont dérouler une longue litanie de guests et c’est en commençant par le Reverend que nous retrouvons en très belle forme et par Philippe Grancher que je voyais jouer debout ce soir pour la première fois ce soir que l’on repartira vers le blues, le vrai de vrai, avec une version épique de « The Thrill Is Gone » … Un must !

Remplacé pour deux titres par Anthony, son suppléant quand il est appelé vers d’autres aventures, Damien ira se désaltérer pendant que ses frères d’armes accueilleront Nina Attal pour une relecture de « Making Love Is Good For You » puis Olivier Raymond des Shake Your Hips! pour une version intéressante du « Cold Cold Feeling » d’Albert Collins. De retour à son siège, le génial claviériste ne manquera pas lui non plus d’apprécier tout comme nous le passage de Pascal Redondo des monstrueux Shaggy Dogs sur un non moins monstrueux « Reverse Side Blues » puis celui du brillant guitariste Sylvain Laforge de Lux sur « The More I Think About It », deux brûlots rapportés directement de l’ère « Shoot Shoot Don’t Talk » !

On accueillera ensuite Christian qui avait accompagné le groupe à ses débuts à l’harmonica et qui est arrivé spécialement ce soir d’Allemagne pour placer ses notes sur « The Missing » mais aussi sur « My Babe » qui sera l’occasion pour lui de croiser le fer avec un autre harmoniciste de talent, le brillant et sympathique Yann Malek des Cotton Belly’s ! Tant d’harmonicas méritaient bien que l’on retourne vers les guitares et ce sera donc Jake El Tao de Jesus Volt qui, à quelques heures seulement de la sortie du nouvel effort de son groupe, viendra à son tour nous ramener du côté d’un « Shoot Shoot Don’t Talk » revu et corrigé par quelques petits plaisantins en « Shoot Shoot Dans Ton C… ». Quand on vous dit que l’ambiance est potache dans l’entourage des Beeps …                

Changement de période, changement d’album, on arrive directement dans « Dark Room » avec Angela Randall de Lux en guest vocal mais aussi avec Franck, bassiste venu du metal pour une version inédite du tittle track de l’ouvrage ! Gaelle Buswel continuera à effeuiller les titres de cet ouvrage de 2012 en se joignant à Bannish pour une superbe adaptation en duo de « For Real » avant qu’on ne glisse vers le fameux « Bootleg » du Trocadéro sur lequel, tout comme ce soir, le génialissime Mick Ravassat posait déjà sa guitare sur une mouture particulièrement enlevée du « Superstition » de Stevie Wonder. Et comme ces concerts du Trocadéro devant quelques dizaines de milliers de spectateurs ont marqué l’histoire du groupe, on en reprendra même un morceau avec le bâton de dynamite « Wanna Be Your Dog » allumé s’il vous plait par Toma, bassiste des Shaggy Dogs, et par Seb Le Bison himself à la guitare …   

L’heure tourne mais il reste encore quelques invités à accueillir et ce sera bientôt au tour de Phil Poitevin de se mettre à l’harmonica pour aller saluer une « Woman Of Action » qu’il avait déjà honorée de sa présence à l’époque … Et puis tant qu’on en est à tourner les pages de l’histoire des Beeps, pourquoi ne pas se souvenir aussi que lors d’une session de feu au Sun Studio de Memphis le groupe avait enregistré ce titre mais aussi « Below » pour lequel il invitera ce soir Lucas Peaquin, qui était lui aussi du voyage dans le Tennessee en janvier 2014, mais également le sublime et talentueux Michaal Benjelloun … Tout ça se terminera en démonstration des talents de guitariste des quatre artificiers réunis pour l’occasion, forcément, et c’est peu de dire que la salle appréciera l’instant à sa juste valeur.
    
On sent que la fatigue s’installe mais les Beeps ne lâcheront rien jusqu’au bout du bout et inviteront encore Christian à l’harmonica, Gérald Daguet aux Claviers et Michel Ghuzel à la guitare pour un « Tore Down » qui sonne quand même un peu le glas de la soirée, quand bien même Xav’ rejoindra encore ses coéquipiers pour l’hymne officiel « www.bluespower-band.com (Or Dial Bee-Pee-Bee) » qui lancera on ne peut mieux l’assaut final de la forteresse pour l’enchainement devenu mythique de « Somebody » et « Somebody Wont Talk ! ». Régis suant à grosses goutes et pâle comme un linge envoie ses derniers grammes d’énergie dans la bagarre … et remporte la partie, comme à chaque fois, bon sang ne saurait mentir !

L’heure est venue de saluer les amis et de les remercier pour cette si belle soirée … mais après trois heures et quart d’un concert débridé, mieux vaut quand même les laisser aller satisfaire un besoin naturel auparavant ! A en juger par les mines réjouies et par les claques dans le dos qui volent en rang serré, l’assistance a apprécié une idée née à l’arrache quinze jours avant dans l’esprit d’un groupe qui n’en manque pas … Et puis tant qu’à faire, offrir plus de trois heures de musique et autant d’invités sans demander un seul Euro en échange, ce n’est pas si souvent que ça l’on voit ça dans la Capitale, ni ailleurs doit dit en passant. Comme toujours avec Blues Power Band, la fête a été belle et elle nous a emmené jusqu’au bout de la nuit … C’est un privilège qui n’est donné qu’aux grands groupes et c’est aussi pour ça qu’on est fiers de les avoir comme amis !

Fred Delforge – février 2016