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TEMPERANCE MOVEMENT au POINT EPHEMERE (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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jeudi, 25 février 2016
PACESHIFTERS
– TEMPERANCE MOVEMENT
LE POINT EPHEMERE
– PARIS (75)
Le 3 février
2016
http://www.paceshifters.com/
http://thetemperancemovement.com/
Grands remerciements à Lucie Sabatier de Gérard
Drouot Production
Démarrant la soirée dans un Point
Ephémère qui s'est rempli progressivement pour
l'arrivée en tête d'affiche des Temperance
Movement, les jeunes Bataves de Paceshifters assuraient la
montée en pression avec un rock indie somme toute classique,
sorte de mix entre noise, pop et punk. Même si leur pays
comme sa presse les encensent (leur troisième album sortait
peu de temps avant ce live), les Hollandais malgré leur
énergie et leur conviction ont peiné à
convaincre un public qui, comme c'est souvent le cas pour des
premières parties, n'attendait pas après eux.
Quasi inconnu en France, par contre, le trio composé des
deux frères Seb et Paul Dokman, respectivement au chant /
guitare et à la basse et de Jesper Albert à la
batterie, a malgré tout donné tout ce qu'il a pu,
sous la fumée (encore) trop dense du Point Eph.
Place ensuite au Temperance Movement, formation britannique qui
s'inscrit dans ce qu'il est convenu d'appeler le « revival
seventies », courant au sein duquel on trouve des groupes
comme Rival Sons ou des Irlandais de The Answer. Même
tendance d'ailleurs Outre Atlantique avec des formations comme
BlackBerry Smoke ou Whiskey Myers. Ces types ont grandi et ont
été éduqués avec la musique
de leur parents (voire grands-parents), sans aucun doute aux
grésillons de leur vinyls. Et le résultat est
époustouflant de vécu.
Par bonheur, ils ne se contentent pas uniquement de reproduire le son
seventies, ils y ajoutent leur propre touche et leur propre vision du
rock. L'ensemble sonne ici très blues rock et on ressent
inévitablement les influences du groupe : Free, Bad Company
et les Small Faces de Rod Stewart pour ne citer que ceux-là.
La section rythmique composée de Nick Fyffe (ex-bassiste de
Jamiroquai) et du batteur Damon Wilson (ex-Waterboys et Ray Davies) y
est certainement pour quelque chose tellement ça groove
à mort, et Paul Sayer, désormais seul guitariste
après le départ de Luka Potaschnick, leur livre
des soli endiablés pour accompagner le tout, prouvant que
même seul, il peut mener efficacement la barque.
Mais la véritable star est l'omniprésent Phil
Campbell, avec ses mimiques à la Steven Tyler, son
déhanchement et ses gimmicks à la Mick Jagger et
cette voix si éraillée qui fait la
particularité et au-delà, la renommée
des Temperance Movement. Campbell mouille la chemise avec l'aisance et
la nonchalance d'une rockstar old school. L'Ecossais est dans une forme
radieuse tant au niveau vocal qu'en son rôle d'entertainer.
Il se démène d'un bout à l'autre de la
scène, tantôt virevolte, tantôt pose,
à en occuper toute la scène tout en
l’illuminant de son aura. Il communie constamment avec un
public qu’il tient dans sa main et qui le suit du regard
à la moindre sollicitation (même
problème pour les photographes qui finalement ne se
retrouvent qu'avec des clichés de lui). Il fait donc le show
à lui seul sur cette petite scène du Point
Ephémère, allant jusqu'à
éclipser du regard de l' assistance, les autres musiciens
qui assurent heureusement au son, modestement et sans faillir.
En seulement deux galettes donc la dernière, tout juste
sortie du four (« White Bear » a investi les bacs
en janvier), le groupe s'est imposé comme une
référence incontournable, et il le prouve en live
avec quatorze pépites diablement entraînantes qui
font invariablement taper du pied et de la tête. D'une
vigueur bestiale, d'une urgence électrique palpable,
à la moindre éraflure de cordes, au moindre
toucher de caisse claire, une certaine osmose transpire.
Alors pourquoi cela fonctionne si bien ? Parce qu' en plus
d'être accessible, c'est d'une efficacité
redoutable. Sans temps mort, les Écossais alternent morceaux
pêchus et ballades soft, dans une continuité
maîtrisée. Une sorte de «
concept-live» brillamment réalisé. Les
Temperance Movement creusent un nouveau sillon dans les terres des
dieux et il paraissait osé d'y semer encore quoi que ce soit
au risque d'un sacrilège. Cela augure pour l'avenir bien
d’autres récoltes prometteuses.
Fred Hamelin –
février 2016
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