Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 14 février 2016
Obsolescence
programmée
(Inouïes
Distribution – 2016)
Durée
51’18 – 13 Titres
https://www.facebook.com/erwanpinardofficiel
Après deux albums que l’on pourrait taxer
d’intrépides, Erwan Pinard aurait pu
légitimement se reposer sur son expérience et
commencer à jouer la carte de la chanson
française un poil piquante mais somme toute assez sage
… Ce serait mal le connaitre que de penser ça, et
pour mieux nous le confirmer, le crooner un peu punk, croisement contre
nature d’un Bashung et d’un Arno avec une pointe de
Gainsbourg pour relever le tout, s’attache à nous
proposer une troisième œuvre pleine de relief, une
tartine en treize actes dans laquelle le rock tire la bourre
à l’humour et où les ballades ne sont
là que pour mieux nous inviter à lancer le pogo
qu’elles déclenchent à peine le dos
tourné. Soutenu par les guitares, violons et claviers de
Jérôme Aubernon et la batterie et les claviers de
Lionel Aubernon, le chanteur et multi-instrumentiste ne manque donc pas
la moindre occasion de nous surprendre, balançant ici un
titre plein d‘un mélange de mélancolie
et de second degré et là un brulot de pur rock
qui met les nerfs en pelote avec son riff taillé
à la serpe et son texte virulent …
Soigné au niveau de la compositions mais aussi des
instrumentations et des arrangements, le dernier pamphlet en date
d’Erwan Pinard a beau prôner une «
Obsolescence programmée », il n’en reste
pas moins une de ces albums de garde qui se bonifieront avec les
années, un recueil de très belle facture qui
conjugue intelligemment vitriol et tendresse mais aussi humour et
poésie pour mieux nous enivrer durablement de ses
« Comptes à rebours », «
Pénurie », « Les queues de poisson
», « Je ne sais pas dire non » et autres
« Eau de vie ». Dans les bacs à la
mi-février et sur la route dans la foulée, on
devrait très vite en reparler !
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