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STRATOVARIUS au TRABENDO (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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jeudi, 04 février 2016
DIVINE
ASCENSION – GLORYHAMMER – STRATOVARIUS
LE TRABENDO –
PARIS (75)
Le 1er novembre 2015
http://divine-ascension.com/
http://www.gloryhammer.com/
http://www.stratovarius.com/pages/home.php
Grands remerciements à Roger de Base Production
Comme c'est souvent le cas, le Trabendo, Parc de La Villette, nous
propose des triples plateaux avec une première partie
découverte et deux bands confirmés. Et il ne
dérogera pas à cette règle avec la
tournée Gloryhammer / Stratovarius pour leur unique passage
en France, et ceci sous le signe du power metal.
Les Australiens de Divine Ascension auront donc sous une
épaisse fumée rougeâtre, la
délicate tâche de chauffer la salle. Du metal
progressif, proche du heavy, emmené par une voix
féminine ; une définition certainement
réductrice pour un combo qui se rapproche d'un Kamelott tout
en flirtant du côté de Blind Guardian. Un son qui
s'avère pas si mal, la guitare de Karl Szulik
malheureusement un peu trop en avant, cachant parfois Jennifer Borg au
chant malgré de belles envolées lyriques. Avec
quelques passages bien accrocheurs, quelques bons soli de guitare
basés sur des allers-retours remarquablement
exécutés, sans être vraiment original,
le groupe qui parait assez carré se laisse
écouter agréablement ... De plus, le public s'est
montré assez enthousiaste, ce qui n'est
généralement pas le cas pour les
premières parties. Donc un pari réussi !
Avec les écossais de Gloryhammer, on change rapidement de
registre. Power Heroic-Fantasy Metal tendance
médiéval et épique ... Rien que
ça ! Et vu la dégaine des Gus, il
n'échappera à personne, tant dans le public que
chez les confrères photographes, qu'ils ont eu le
mérite de nous faire avoir un bon gros sourire banane
dès leur apparition sur scène. Un chevalier en
armure, un sorcier, un moine sous robe de bure et un barbare hirsute
pour fouler les malheureuses planches du Trabendo qui n'en demandaient
pas tant, un groupe qui ne veut en l' occurrence se prendre totalement
au sérieux, en véritable ovni musical du paysage
métal, et qui prône un second degré
débridant vite l'atmosphère.
Seulement dès les premières notes, ces types
envoient du bois et vont faire frémir les murs, limite peut
être voler la vedette aux Stratovarius. Avec une
énergie directe déployée par
l'électrique Thomas Winkler au chant, brandissant son
marteau de gloire et clamant à tout va qu'il nous vient de
l'espace (à priori ils ont tous été
enlevés par des aliens au moyen-âge), le public
suivra très rapidement la folle
épopée, slamant et pogotant dans la fosse.
Avec leurs hymnes « Angus Mc Fyfe » et «
The Unicorn Invasion of Dundee » que le public reprendra par
cœur, les Gloryhammer et leurs riffs puissants
frôlant le folklore écossais, ainsi que leur bonne
humeur, nous ont collé une sacrée claque
musicale. Sans oublier un Christopher Bowes (transfuge d'Halestorm), en
sorcier maléfique et son omniprésence aux
claviers, grand orfèvre de ce son décapant.
C'est enfin à près de 23 heures qu'enchainent les
Finlandais tant attendus de Stratovarius, qui dès leur
arrivée sur scène reçoivent une
véritable ovation sous un bleu électrique, le
public français lui étant sacrement
fidèle. C'est un Timo Kotipelko en très grande
forme qu'on retrouvera ce soir, avec ce charisme qu'on lui connait et
qui remplit rapidement l'espace scénique. Il est assez
surprenant d'ailleurs, sa voix n'ayant pas changé d'un iota,
malgré des décennies de carrière.
Elégante et toujours aussi bien maitrisée ...
Les Stratovarius joueront un live assez
équilibré, sans mettre trop en avant leur dernier
opus « Eternal » sur lequel quatre morceaux
seulement sur les quinze prévus seront
interprétés dont l'ouverture « My
Eternel Dream ». Le reste est un florilège des
vingt ans d'existence de Kotipelko au sein de la formation actuelle
(1995 - le groupe s'étant réellement
formé en 1984) que l'on fête sur cette
tournée avec un réel plaisir. Avec des classiques
comme « Black Diamond », « Phoenix
», « Against the wind » ou «
Hunting high and low » qui finira le set, les Finlandais
réussissent à tenir en haleine leur public,
passant avec brio de ballades hard popisantes à des
envolées speed metal épiques.
Les claviers de Jens Johansson sont toujours aussi volubiles, le petit
nouveau Matias Kupiainen aux guitares fait de réelles
merveilles et apporte un renouveau un peu plus agressif au groupe, le
batteur Rolf Pilve en bon bucheron se montre aussi énergique
que technique, et Laurri Porra qui aura droit à mi-concert
à son solo de basse se risquera même à
quelques mouvements d'une Marseillaise en tapping. Des compositions
soignées souvent axées mid-tempo,
tantôt sombres, et des morceaux qui flirtent parfois avec le
heavy prog (« The Lost Saga »), parce
qu'atmosphères et ambiances sont essentielles chez
Stratovarius.
Bref, que du bonheur, même si parfois on frôle
l'académisme et les redondances, mais le niveau technique
imparable des musiciens est tout de même à
souligner. Tout comme le son qui, pour ne pas déroger
à la tradition des Finlandais, est ultra soigné
... et énorme (même pour le Trabendo).
Fred Hamelin –
janvier 2016
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