Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 01 février 2016
Elastic memories
(Another Record
– 2016)
Durée
30’36 – 9 Titres
https://www.facebook.com/selenpeacock
Ils ont fait le vœu de défricher à leur
manière un terrain de jeu musical sur lequel on trouve
autant de pop atmosphérique et de groove lo-fi que de jazz
et de rock progressif et c’est en s’inspirant de
modèles comme Robert Wyatt, Jim O’Rourke ou encore
François And The Atlas Mountain que Selen Peacock nous
dévoile aujourd’hui un ouvrage plein de richesse
enregistré il y a près d’un an, une de
ces galettes qui se montrent plus mystérieuses et plus
attachantes à chaque fois que l’on se replonge
dedans. Pour Johan Saint au chant, guitares et claviers, Morgane Carnet
au chant, sax baryton et claviers, François Le Roux aux
basses, banjos et claviers, Blanche Lafuente aux percussions, Benoit
Perez à la trompette et à la guitare et enfin
Romain Vasset à la clarinette basse et aux claviers,
l’idée était de proposer un album
partagé entre l’air et l’eau, un effort
qui monte parfois très haut dans l’inspiration et
les parties aériennes et qui l’instant
d’après apporte une sorte d’ivresse qui
n’est pas sans rappeler celles des profondeurs. Des
îles désertes et des marées montantes,
des accents qui nous entrainent vers New York, vers Chicago ou
même vers Hawaii, les neuf chansons regroupées sur
« Elastic Memories » forment un tout unique et
indissociable que l’on se plait à suivre au
gré d’un banjo qui délivre de petites
mélodies faciles ou au contraire d’une clarinette
basse qui en impose par sa complexité et sa richesse.
Volontairement insaisissables, des titres comme « No One
Knows What Will Happen », « Full Of Colors
», « Currents Of Love » ou encore
« Best Of You » glissent entre les mains de ceux
qui essaient de les attraper, un peu comme l’eau avec
laquelle ils partagent aussi la limpidité et la
pureté. Plus que du free jazz ou du rock progressif, Selen
Peacock a trouvé la manière de nous offrir de
véritables chansons à la fois
métissées et infiniment riches, des chansons dont
on a le plus grand mal à se séparer une fois
qu’elles ont sur trouver le moyen de faire vibrer notre corde
sensible. Ça ne s’explique pas, ça se
savoure, et avec une certaine gourmandise en plus !
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