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THE JOHN SCOFIELD & JOE LOVANO QUARTET au NEW MORNING (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
lundi, 11 janvier 2016
 

THE JOHN SCOFIELD & JOE LOVANO QUARTET
LE NEW MORNING – PARIS (75)
Le 5 novembre 2015

http://www.johnscofield.com/
http://www.joelovano.com/gigs/
http://www.allmusic.com/artist/john-scofield-mn0000677991
http://www.newmorning.com/

Grands remerciements à l’équipe du New Morning

Il est de ces artistes qui ont fait du New Morning plus qu'un temple du jazz mais une véritable résidence et John Scofield, guitariste et compositeur de l'Ohio, ne déroge en rien à cette règle, y jouant deux à trois fois par an, en solo ou ce qui est relativement intéressant, avec une formation à chaque fois différente. Et c'est le saxophoniste italo-américain Joe Lovano qui s'y collera cette fois ci, pour un jam d'anthologie et qui entrera certainement dans les annales du New Morning.

A 64 ans, Scofield qui a pourtant un jeu de cordes assez blues (il apprend sur Albert King), a côtoyé dans sa carrière tous les géants du jazz, accompagnant à ses débuts Gerry Mulligan, Chet Baker, Billy Cobham ou George Duke, pour ensuite enregistrer avec Charlie Mingus puis au sein du Gary Burton Quartet. Mais c'est véritablement Miles Davis qui le propulse dès 1982. Figure reconnue de Blue Note puis de Verve Records, il est à l'origine du duo avec Metheny pour l'excellent opus « I Can See You House From Here » en 1994. Véritable électron libre, et grâce à une liberté d'esprit et une ouverture musicale étonnante, vous le retrouvez désormais officiant chez Herbie Hancock, Bill Frisell, Joe Henderson ou Chick Corea.

A ses côtés et entourés à la rythmique par Ben Street à la contrebasse (jouant chez Kurt Rosenwinkel) et Bill Stewart à la batterie (officiant pour sa part chez Maceo Parker), le non moins excellent Joe Lovano, fils du saxophoniste « Big T » Lovano qu'il accompagne à l'alto dans ses sessions jazz dès l'âge de cinq ans. Figure incontournable du label indépendant allemand ECM depuis les années 80, sur son trio avec Paul Motian et Bill Frisell mais aussi en invité de marque sur une multitude d'albums, de Wayne Shorter à John Abercrombie.

C'est dire à quel point, avec de tels bagages, que le quartet impatiente une salle blindée qui trépigne avant leur entrée en scène. De la sensibilité du blues à la sophistication harmonique du jazz, du plaisir du funk à la liberté de l’improvisation, de l’énergie du rock aux virtuosités de la fusion, du swing de Wes Montgomery aux expérimentations free, ce va-et-vient régulier entre acoustique et électrique prend sa réelle dimension sur scène avec un Scofield et un Lovano qui mettront un point d'honneur à s'affronter mutuellement en un duel bon enfant et complice.

Un pur bonheur, régulé par le souffle joueur de Lovano et les mimiques incontournables de Scofield oscillant entre reprises décalées ou retravaillées, free-jam en improvisation de haut vol ou morceaux originaux déployés avec fougue de leur dernier opus commun paru à l'automne.

Non seulement une leçon, mais une pure claque ! Entre salves d'applaudissements et surprises, le public qui ne s'y est pas trompé avec cette émotion palpable qui fut la sienne, est ressorti avec une pluie d'étoiles dans les esgourdes !

Fred Hamelin – janvier 2016