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RIVERSIDE au DIVAN DU MONDE (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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mardi, 05 janvier 2016
LION
SHEPHERD – THE SIXXIS – RIVERSIDE
LE DIVAN DU MONDE
– PARIS (75)
Le 27 octobre 2015
http://lionshepherd.net/
http://thesixxis.com/
http://www.riversideband.pl/en/
http://www.divandumonde.com/
Grands remerciements à Tangui de Garmonbozia
Comme souvent au Divan du Monde, la soirée s'est
articulée sur trois groupes dont deux invités
ouvrant pour Riverside, un de ces nouveaux groupes de metal progressif
dont je suis friand, tant leurs albums dans leur continuité
sont des tueries les uns après les autres. Mis à
part la lumière qui n'était pas au rendez-vous,
ce live a été l'un des meilleurs sons de cette
année. Donc avant tout un grand bravo à
l'ingé-son du Divan et à son professionnalisme.
Belle surprise que Lion Shepherd, side-project progressif de Kamil
Haidar, vocaliste star de la scène rock polonaise ayant
travaillé avec Doug Pinnick des King's X, Chris Sheldon ou
encore Skunk Anansie, et Mateusz Owczarek, virtuose multi-instrumental
et ex-guitariste rythmique de Michael Lee Firkins. Les Shepherd puisent
leur inspiration dans la musique ethnique offrant la part belle tant
aux répertoires traditionnels d'Europe de l'Est
qu’aux sonorités moyenne-orientales et persanes.
D'ailleurs sur l'album, et malheureusement absent sur ce concert,
officie l'une des voix orientales les plus reconnues en la personne de
l'Iranien Jahiar Irani.
Un concept ou le metal comme le blues sont présents et
accompagnés par une palette d'instruments qu'on
n’aura pas forcement l'habitude de rencontrer dans le prog
metal, comme l'oud syrien, le santur perse, la tabla indienne ou autres
percussions arabes. Une étrange alchimie qui finalement fait
son effet, avec un résultat fort agréable
à écouter. Voilà donc une
entrée en matière où le heavy-rock
partage l'affiche avec une world music inspirée.
Très influencé à la voix par Vincent
Cavanagh (Anathema), par l'ambiance atmosphérique d'un
Porcupine Tree et par des envolées rutilantes de gratte
à la Pain of Salvation. Leur ballade « Light Out
» est d'ailleurs une pure merveille prog ou Wojciech Rucinski
à la basse propose en live un très lent tapping
d'une profondeur magistrale.
The Sixxis, qui prend rapidement la suite est bizarrement un groupe qui
ne fait pas de prog ou voire très peu, ce que je n'ai pas
remarqué. Rock band d'Atlanta, ils jouent du hard rock bon
enfant où les éléments moteurs sont la
basse de Mark Golden et les guitares de Paul Sorah et Cameron Allen,
sans négliger pour autant le chant de Vladdy Iskhakov.
Classique et vite rasoir, malgré une prestation
honnête. Malheureusement je vais avoir du mal à en
parler ayant rencontré au bar une très jolie
mexicaine à nattes avec laquelle j'ai tapé la
papote entre deux verres (à un concert de metal-prog
polonais, c'était suffisant significatif pour vous en parler
!)
Et Riverside ! Restons objectif un temps, soit peu parce que
c'était ... Géant ! Au premier abord, quatre
groupes se battent au sommet, - et je pense que les amateurs de prog ne
me démentiront pas -, les Americains Dream Theater, les
Anglais Anathema et Porcupine Tree, et les polonais Riverside. Et c'est
certainement pour cela que le groupe se produira ce soir-là
devant un parterre blindé, voilà qui aura de quoi
donner du baume au cœur.
Et ce sera à l'évidence une superbe prestation
avec des musiciens qui joueront près de deux heures des
titres issus de leurs six albums, avec notamment quatre morceaux
provenant de leur dernier opus « Love, Fear and The Time
Machine ». Emmené par Mariusz Duda au chant/basse,
Piotr Grudziński à la guitare, Piotr Kozieradzki
à la batterie et Michał Łapaj aux claviers, le groupe fait
preuve d’une régularité remarquable
dans la création et dans la production de leurs albums, le
premier remontant déjà à une bonne
décennie. Positivement la prestation scénique
s'en ressent grâce à une communion
réelle entre les musiciens, mais également avec
le public, notamment en ce qui concerne le très
charismatique chanteur.
Et c'est avec des monuments que Riverside entame les
hostilités. « Lost », morceau phare du
dernier opus, après une introduction à l'orgue un
tantinet cérémoniale, la voix calme de Mariusz,
ses guitares atmosphériques minimales, son refrain en
pirouette, ses voix pulsées en arrière-plan, part
ensuite en rock plus nerveux, porté par des guitares
mélodiques et un rythme régulier de batterie.
S'en suit « Feel Like Falling », avec un
côté Muse assez inattendu. Puis par son
atmosphère sombre, « Hyperactive » (issu
de l'album « Anno Domini ») est joué
tout en finesse. Du symphonisme peut être
légèrement pompeux sur « Escalator
Shrine », des riffs aux mesures hachées et une
structure alambiquée sur « The Depth of
Self-Delusion » et « Conceiving You »,
sans compter sur « Panic Room » avec cette batterie
lancinante et ses effets electro discordants assez cool.
« The Same Old River » du premier opus et
« Found » du dernier clôtureront
après rappel comme pour valider une évolution
toujours plus prometteuse du groupe polonais. Bref des titres
très bien construits et riches en détails qui
donnent largement envie de réécouter. Riverside
est sans conteste l’un des groupes les plus doués
de sa génération et chacun de leur live est un
voyage intérieur délicat et profond. Celui-ci ne
compromet pas cette règle même si la
scène minimaliste et l'éclairage ordinaire
auraient pu être mieux élaborés. Mais
quelle atmosphère !
Fred Hamelin –
janvier 2016
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