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Ecrit par Yann Charles |
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mercredi, 09 décembre 2015
HELL
OF A RIDE
http://www.hellofaride.fr/
Hell Of A Ride est un groupe francilien qui transpire le southern rock
et le hard rock. Un titre et un clip, « Aphrodisiac Cadillac
», qui ne peut pas vous laisser indifférent,
quelques prestations qui les ont fait remarquer du public, dont une
première partie des Black Stone Cherry à La
Maroquinerie, et un album, « Bête Noire
», tout en puissance et en énergie. Il n'en
fallait pas plus pour avoir envie d'en connaître plus sur eux.
Pourriez-vous vous
présenter pour nos lecteurs de zicazic.com ?
Noré : Salut, Noré, Guitariste.
Low : Et moi Low, Guitariste.
Parlez-nous du groupe
Hell Of A Ride, depuis quand existe-t-il, comment s'est-il
formé ?
Low : Hell Of A Ride existe depuis fin 2009, l'idée du
projet est venue de Noré, Djej et Tonio, le premier batteur
du groupe qui s'est ensuite consacré à son projet
Beyond The Dust. On se connaissait déjà
à l'époque pour s'être souvent
croisés dans nos groupes respectifs. Au début le
groupe était très orienté metal mais a
pris une direction plus rock'n'roll et a cultivé un
délire autour des grosses bagnoles américaines.
J'ai rejoint le groupe au printemps 2010 à la guitare
rythmique, en même temps que Jihane à la basse,
qui est depuis chez Kadinja. Deux ans après, Teeb "C" Ace et
Franck The Gent, batteur et bassiste, sont venus remplacer la section
rythmique qui partait pour d'autres projets. Et depuis 2015, Thibs,
ex-batteur de Bukowski, a pris la place de Teeb "C" Ace qui quittait la
France pour des projets personnels.
Noré : En 8 lettres, pas mieux. (Rires)
Bon, c'est quoi cet album
« Bête Noire » ? Et
déjà pourquoi ce titre ?
Low : L'expression « Bête Noire » a un
sens qui collait parfaitement lorsqu'on a composé et
enregistré l'album avec Charles "Kallaghan" Massabo.
Ça illustrait parfaitement ce que l'on avait
traversé depuis la composition de « Fast As
Lightning », notre précédent EP, que
ça soit musicalement ou personnellement. Et ça
rejoignait exactement la ligne directrice de l'histoire que l'on
écrit autour du personnage que l'on a inventé,
John "Mad Dog" Ringsdale.
Pourquoi un titre d'album
en Français, mais que des compositions chantées
en Anglais ?
Low : « Bête Noire » c'est un terme
français qui ne trouve pas de traduction en Anglais, le sens
peut être traduit, mais sa forme reste utilisée en
français. Il y a pas mal de mots comme ça chez
les Anglophones. Ça permettait de garder une touche
française pour le groupe, l'artwork de cet album contient
quelques petits clins d'œil d'ailleurs.
Noré : C’est vrai que cela peut
dérouter certaines personnes … Mais comme on fait
un son plutôt influencé Rock US, on voulait
vraiment garder un côté « frenchie
» et l’idée d’une expression
utilisée aussi bien en Français qu’en
Anglais nous plaisait bien. Il ne faut pas non plus renier ses origines
et montrer que nous avons des groupes de talents en France.
Ça me rappelle un certain live report de notre
première partie des Black Stone Cherry où
beaucoup de gens ont crus que nous étions un groupe
Américains. (Rires)
Qu'est-ce qui vous a
inspiré pour la trame de cet album ?
Low : On est très inspirés par le
cinéma, que ça soit Quentin Tarantino, Robert
Rodriguez, Guillermo del Toro, Guy Ritchie et par les séries
comme « Sons Of Anarchy » ou « The Wire
». On voulait exploiter l'histoire de notre personnage John
"Mad Dog" Ringsdale du mieux que possible, sans que ça ne
vienne trop perturber l'écoute de l'album avec des
interludes à tout va. Du coup, on a tracé les
grandes lignes des histoires que l'on voulait raconter dans les
chansons et les émotions que l'on voulait transmettre tout
en nous inspirant de ce que l'on vivait.
Noré : C’est clair que le ciné et les
séries nous inspirent très fortement, il y a
aussi le film « Drive » qui nous a
marqué par son ambiance. C’est effectivement une
suite à notre EP mais même si on a
gardé notre Héros, on a
décidé de lâcher ce
côté orienté Tarantino, Rodriguez
… et de partir vers une ambiance plus sombre et personnelle
que l’on retrouve justement dans le visuel de
l’album. Dans le booklet de l’album, on y retrouve
un road book illustrant les nouvelles péripéties
de notre Héros, un jour correspondant à une
ambiance et une chanson.
Musicalement vous le
situez où, stoner, hard rock, metal, ou tout ça
en même temps ?
Low : je dirais qu'on est vraiment au milieu de tout ça, le
côté heavy de tous ces genres, et que l'on module
en fonction de ce que l'on veut transmettre. Le
côté metal est plus diffus qu'à nos
débuts, il sert à certains moments pour donner du
mouvement, vraiment dans l'esprit de la scène, le
côté stoner pour le groove et la couleur et le
hard rock pour l'appui rythmique qui donne envie de bouger.
Noré : Mouais, c’est toujours difficile de se
situer dans tout ça. Pour moi on se rapproche plus
d’un gros son rock ricain actuel. Mais tout est une question
de culture car en France on nous assimile à un groupe de
metal alors que de l’autre côté de
l’Atlantique ce n’est que du modern rock. Le metal
et le rock ont beaucoup évolué, un groupe de
metal des années 90 est considéré
comme hard rock voir rock maintenant. Finalement, je trouve que le
terme modern rock résume plutôt bien notre style,
un melting pot de rock avec une touche et une énergie metal
mais surtout avec un son bien moderne.
Comment se sont
passées les compos, qui a fait quoi ?
Low : On a passé trois mois à composer un max
autour des axes principaux que l'on voulait exprimer, des
émotions telles que la nostalgie, la vengeance, la
colère, le manque, le désir, l'espoir et la
résolution. Noré et moi enregistrions un paquet
de riffs, d'idées de structures, Djej faisait lui aussi des
enregistrements de parties voix sans s'appuyer sur une structure
instrumentale. On a rebondit un maximum sur toutes les
idées, d'une trentaine d'idées sont
nés quinze morceaux que l'on a ensuite maquettés
dans notre local. Ensuite, on a envoyé le tout à
notre ami et producteur Charles "Kallaghan" Massabo qui vit et
travaille aux USA pour préparer le terrain de
l'enregistrement de l'album. Quand il est venu à Paris, on
s'est fait une session d'écoute de tout ça, il a
donné ses directives sur quels morceaux garder, quelles
parties à retravailler. Ensuite on est repartis de cette
base pour enregistrer, il a énormément
apporté sur le plan musical, certains titres ont pris des
orientations différentes des maquettes, il nous a
apporté une meilleure vision de comment exprimer certaines
choses. C'est une très grosse valeur ajoutée de
bosser avec lui, que ça soit sur la composition comme sur la
rigueur du jeu, il demande une très grosse
préparation et une grosse concentration.
Noré : On part sur une idée de chant, un riff
… le tout vient de notre cœur, de notre feeling et
si on estime que cela sonne déjà entre nous alors
on fonce. Mais on voulait vraiment centrer un peu plus notre musique et
ne pas avoir comme sur notre EP, des chansons qui sont trop
marquées d’un style ou alors d’un autre.
Sur cet album, on arrive à un mélange plus
homogène même si des chansons comme «
Aphrodisiac Cadillac » ou « Wicked »
dégagent une ambiance différente,
l’album reste cohérent. Et c’est clair
que Kallaghan a su nous orienter, arranger et réarranger les
morceaux lors de l’enregistrement, ce qui donne une
véritable identité moderne à notre
album.
Quand vous composez, vous
pensez scène ?
Low : Ça dépend du morceau et de ce qu'on veut
faire passer. Il y a des titres comme « Aphrodisiac Cadillac
», « High On Octane », « Hell
Of A Ride » ou « Crash & Burn »
qui sont complètement dans l'énergie
scénique, on pense aux refrains pour qu'ils
libèrent quelque chose une fois sur scène, au
groove des couplets, à tout amener comme il faut et quand il
faut. Il y a d'autres morceaux qui demandent un autre recul, de
l'écoute, comme « Everything's Missing
», « Wicked » ou « Despair and
Hop ». Et il y a des chansons plus nostalgiques ou des
balades, avec des envolées comme « Rain Of
Fuel » ou « At The Drive-in » qui ont
leur place sur un canapé comme sur scène.
Noré : On ne pense pas directement à la
scène mais notre subconscient nous rattrape et surtout, on a
vraiment envie de partager un max d’émotions avec
le public. Ce qui est bien avec notre album c’est
qu’il permet de voyager, du pogo aux larmes, et à
développer sur scène c’est super
intéressant.
« Aphrodisiac
Cadillac », avec une superbe dame et des riffs qui vous
retournent, est-il le titre de cet album que vous allez mettre en avant
? Si oui, pourquoi celui-là, mis à part la belle
dame ?
Low : c'est notre premier single si on peut utiliser ce terme. C'est un
titre que l'on jouait en live un peu avant l'enregistrement de
« Bête Noire » et il avait
déjà du succès, même si sa
structure n'était pas aussi avancée
qu'après l'enregistrement. C'est surtout un titre positif et
une invitation à la débauche tout en restant
groovy et sensuel mais chaud comme l'enfer. Pour le mettre en avant on
voulait faire une lyrics vidéo mais y mettre quelque chose
d'accrocheur sans que ça soit vulgaire. Et c'est
là qu'Ingrid Cottencin, une amie réalisatrice,
nous a soumis l'idée. Du coup on a bossé avec
elle pour tout faire, de la captation vidéo au montage et
à la réalisation de la lyrics.
Noré : Il y a des titres comme celui-là ou
dès les premières notes, tu te dis que
ça peut faire un titre porteur. Pour le moment et au vu des
retours, c’est plutôt le cas. Pour notre EP
c’était un peu pareil avec « Fast as
Lightning ». Mais pour l’album d’autres
titres seront mis en avant notamment. Mais ça
c’est surprise.
Il y a-t-il une
continuité avec l'album précédent ?
C'est la suite de l'aventure ?
Low : Oui, « Fast As Lightning » s'arrête
quand « Mad Dog » vient de capturer l'une des
« Pussy Riders » qui ont volé sa
voiture. Pour résumer c'est un ancien cascadeur qui voulait
faire un dernier show au volant de sa voiture spéciale, une
Firebird préparée pour l'occasion. Mais
à la suite d'une virée dans un bar qui tourne mal
pour lui il se fait tirer sa caisse par trois nanas. Il les poursuit et
arrive à rattraper l'une d'entre elle. Il
l'emmène dans son garage pour l'interroger, tout
ça figure dans l'EP version Deluxe. L'album reprend la nuit
suivant le vol, où Mad Dog note dans son carnet de route
tout ce qui lui passe par la tête alors qu'il tente de
retrouver les autres nanas. Et forcément ça
l'emmène dans d'autres emmerdes, mais vers d'autres
surprises aussi. Musicalement, l'album soutient l'histoire sans non
plus en dépendre. Vous pouvez lire ce carnet de route en
l'écoutant, ou bien découvrir les chansons sans
avoir besoin de connaître l'histoire. C'était
toute la difficulté de l'écriture des compos
comme du livret. Que quelqu'un d'extérieur à
l'histoire ne soit pas perdu, sans mettre de côté
ce que l'on avait commencé avec « Fast As
Lightning ».
Qui a eu
l'idée de la cover ?
Low : Je ne sais plus exactement, je crois que c'est parti d'une
réunion où on a exposé chacun des
idées. On ne voulait pas partir vers quelque chose de trop
grindhouse car ça commençait à se
reprendre un peu partout chez les autres groupes. Ni que ça
fasse trop photo. Puis il y a eu l'idée d'aller à
contre-pied de la pochette de « Fast As Lightning »
que Djej avait dessinée. On y voit Mad Dog dans sa Firebird
lancé sur la route fonçant vers l'objectif. Du
coup on est resté dans le thème de cette route,
mais comme tout était centré autour du
personnage, de sa quête, de sa perte et de ses
démons, on est arrivé à ce
résultat. Pour l'illustrer, on a demandé
à notre ami Fred Vervisch, dessinateur entre autres de la BD
« Hell West », d'y mettre sa patte avec quelques
directives sur le choix des couleurs et l'occupation d'espace des
choses figurant dans l'illustration et il a fait un très
très beau travail. Ensuite j'ai bossé
à partir de cette illustration pour terminer la cover,
décliner l'artwork du digipack, etc...
Quelles sont vos
références musicales ?
Low : Tout ce qui est gros rock chargé de
testostérone!
Noré : Effectivement mais la liste est très
longue et va de tout ce qui est rock ou metal, du temps des cavernes
à nos jours ! Après, chaque membre dans le groupe
à ses préférences et même
des références dans d’autres styles.
Pour ma part j’aime certains groupes de jazz, rap, tout ce
qui est electro, dubstep … je n’ai pas vraiment de
limites tant que le bon son est là et que la
mélodie me parle.
Beaucoup de groupes font
appel aux souscriptions du public ou des fans, vous n'avez pas choisi
ce mode de financement, c'est pas trop dur de s'autofinancer ?
Low : C'est très compliqué de
s’autofinancer, ça demande beaucoup de sacrifices
sur le plan personnel et même familial pour certains. Mais un
groupe au-delà du local de répète
c'est un projet, comme une société, et
ça demande forcément de l'investissement
financier comme de l'investissement d'énergie et de talents.
On prône le Do It Yourself car on a la chance d'avoir parmi
nous des graphistes, un illustrateur, un développeur, des
personnes capables de rebondir sur la communication. Et de fil en
aiguille, on a rencontré beaucoup de gens qui se sont
greffés au groupe pour apporter leur savoir-faire. Comme
Ingrid Cottencin pour la vidéo « Aphrodisiac
Cadillac », Vincent Lecroq qui a
réalisé le clip de « Fast As Lightning
» avec Mylène Ragon, Pascal Hénault qui
est comédien et qui prête ses traits à
Mad Dog, des photographes comme Manu Dorlis, Raphael Bobillot, Elie
Lahoud-Pinot, Yann Buisson et surtout une très belle
rencontre avec Ernest Oum notre manager qui a pris le groupe totalement
à cœur et qui figure clairement comme
sixième membre. Mais avec ça, pour la sortie de
l'album, on a organisé un crowdfunding afin de pouvoir le
presser en digipack, faire de la promotion, du merchandising et lui
donner les meilleures chances à notre niveau de pouvoir
vivre. On tient encore à remercier chaudement toutes les
personnes ayant fait le succès de ce crowdfunding car sans
elles, on serait un peu à la rue cet hiver.
Noré: Effectivement on a beaucoup investit personnellement
jusqu’à présent, on a toujours tout
fait nous-même mais dernièrement on a
lancé une forme de précommande de
l’album par le biais d’une campagne de
crowdfunding. Ça a plutôt pas mal
marché. Cela permet de voir les choses encore plus loin et
de bien défendre la sortie de notre album. Maintenant
c’est dur mais on lâche rien, on rencontre des
gens, des fans qui nous aident et qui deviennent des amis …
Encore un énorme merci à toutes et à
tous, ils se reconnaîtront. C’est une aventure
humaine extraordinaire.
Deux ou trois mots pour
définir Hell Of A Ride ?
Low : Passion, force et liberté
Noré : Énergie,
persévérance et plaisir … ou
simplement amour, gloire et beauté (Rires).
Vous devez faire la promo
de cet album, vous en dites quoi ?
Low : « Bête Noire » est la bande-son
d'une course poursuite avec la mort, où se mêlent
la nostalgie, l'espoir et la vengeance. C'est un instantané
des meilleurs moments que l'on puisse vivre comme des pires. L'un ne va
pas sans l'autre, c'est l'équilibre fragile qui vous fera
sentir vivant !
Noré : Je reprendrais notre citation « A chacun sa
Bête noire » tout le monde pourra y sentir une part
de lui dans au moins une des chansons de notre album.
Dernière
question n'a rien à voir avec toutes les autres : quel est
le dernier album que vous ayez écouté,
à l'exception du votre ?
Low : Là à l'instant « Infernal Rock
Eternal » du groupe norvégien Chrome Division
sorti en 2014, un excellent album de rock
testostéroné !
Noré : Quoi il y a d’autres groupes qui ont sorti
un album cette année ? (Rires). Je dirais le dernier Chris
Cornell, « Higher Truth »
Merci beaucoup pour cette
interview !
Low : un énorme merci à Zicazic pour nous
permettre de nous exprimer !
Noré : Oui, merci beaucoup Zicazic !
Propos recueillis par
Yann Charles – novembre 2015
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