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CIRCA WAVES au POINT EPHEMERE (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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dimanche, 06 décembre 2015
FIST
CITY – AUSTINN – CIRCA WAVES
LE POINT EPHEMERE
– PARIS (75)
Le 26 octobre 2015
http://www.fistcitycult.com/
https://fistcity.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/austinnband/
http://circawaves.com/
https://soundcloud.com/circawaves
Remerciements à Marion Pace d’Ephélide
Après la publication de nombreux singles et EPs, les
Canadiens de Fist City présentaient ce soir là au
Point Ephémère leur album « Everything
is a mess » paru chez Transgressive record. Et pour la petite
histoire, c'est autant grâce au producteur Bob Greenberg (The
Men) qui les découvrit par hasard et qui les fit enregistrer
dans les studios de Steve Albini. Depuis 2009, les jumeaux Kier et
Brittany Griffiths, et ce malgré un parcours chaotique,
ravivent les brûlots chers aux punks d'Albion : errance et
glandouille (« Losers never die »),
défonce (« Bad trip »),
société pourrie (« End of Good time
»), ou ressentiments anti-flics (« Fuck cops
»). Avec comme comparses Evan Van Reekum aux guitares et Ryan
Grieve aux fûts, ils arrivent à y insuffler autant
de Garage-Rock que de Surf Pop pour un son qui s'avère assez
intéressant ... Et jubilatoire car une véritable
ode à la jeunesse gorgée
d'électricité.
La guitare y est aussi tranchante qu' une scie circulaire, le chant
puissant et la rythmique est dure et sans fioritures, mais ceci tout en
constituant une unité assez
équilibrée, et qui va parfaitement dans la
continuité de ce live d' une douzaine de titres sur un peu
moins de trois quart d' heure. Du punk pur jus ! Kier Griffiths conduit
cette épopée violente avec la constance et la
fièvre qui appartiennent aux punks authentiques, quelle que
soit leur origine ethnique (afro-américaine pour les
jumeaux) ou leur provenance : l'Alberta, avec ses montagnes et ses
forêts, comme terreau désormais incontournable du
punk, preuve que la révolte ne se limite pas aux zones
urbaines ...
Pour nous faire patienter avant la venue sur scène des
nouveaux prodiges anglais, autre groupe et autre méthode
mais tout aussi bruyante. Celle d'Austinn avec deux N (on vous
racontera, histoire relative à une faute d'orthographe), qui
comme son nom l'indique vient évidemment du ... Luxembourg.
Le groupe n'a paradoxalement qu'une demi-douzaine de titres
à son actif et quelques reprises. Pas encore d'album
à l'horizon mais une furieuse envie d'en découdre
sur scène. Quasi inconnus dans leur pays, ils tournent
cependant en Angleterre, Irlande et Ecosse où ils
rencontrent un franc succès, certainement du fait que la
connexion entre Jimmy Braun (voix et guitares), Jim Schreck (batterie)
et Ariel de Grüningen est quasi osmotique. Et surtout car leur
premier single « Galaxy » produit par Matt Squire
(Avril Lavigne, Good Charlotte), s'est assez bien placé dans
les charts alternative pop US.
Outre ce titre plutôt pop acidulé tendance
teenager, le groupe se plait a créer un rock franc
axé sur des mélodies accrocheuses et des voix
simples sur le modèle d'un Bloc Party ou des Kooks. Austinn
offre un panel de mélodies addictives, construites
grâce à un songwriting propre mais qui
mériterait de s'enrichir, l’instrumentation et les
harmonies vocales en sus. Leur prestation, certes honnête au
Point Ephèmére, a été
cependant plus perçue comme un interlude entre les deux
groupes attendus et malgré les plantages de Braun au chant
sur certains morceaux, personne ne lui en a réellement tenu
rigueur, l 'ambiance festive étant au rendez-vous.
Voilà quatre petits gars de Liverpool (ça vous
rappelle quelque chose ?), qui illustrent à la perfection
l’énergie communicative
véhiculée par le rock'n'roll, vivace et
irrespectueuse au possible. La nouvelle coqueluche du rock indie
anglais se nomme Circa Waves et suit à la lettre les
préceptes de ses ainés, Artic Monkeys ou Strokes,
et parce que foncièrement rafraichissant par la jeunesse de
ses membres, le combo fait mouche du fait de son
authenticité et de refrains mélodiques
taillés essentiellement pour qu'en live on les reprenne en
chœur. Et puis un groupe rock totalement
décomplexé, notamment dans cette
manière de chanter totalement
détachée, étonnement cool.
Le quatuor composé par Kieran Shudall (guitare, chant)
–qui en aparté écrit seul leurs
morceaux -, Sam Rourke (basse), Sian Plummer (batterie) et Joe Falconer
(guitare) a sorti son unique premier album « Young Chasers
» en mars dernier et déjà squatte
toutes les salles parisiennes, entre deux dates de tournée
avec les Libertines. Parce qu'entre autres cet album regorge de
pépites !
Au point Ephémère comme ailleurs, la salle
s'échauffe et la température grimpe
systématiquement au fur et à mesure que Kieran
enchaine les tubes : « Young Chasers », «
So Long », « Fossils » ou encore
« Talking Out Loud ». C'est peut être
parfois un peu trop basique mais chacun sait qu'avec seulement trois
accords, le rock a prouvé par le passé qu'on
pouvait en faire de l'or s'ils sont efficaces, et Circa Waves ne
déroge pas à cette règle. Une ambiance
électrique à son apogée quand Kieran
Shudall entame « Stuck In My Teeth » et qu'un
public de fans conquis d'avance crie « I’m a little
too young with not enough time » ce qui fera sourire le
chanteur.
Le groupe finira le set sur l’emblématique
« T-Shirt Weather », que tous attendent avec
impatience, un titre qui donne des ailes à l'ensemble par
son riff enlevé et son refrain à reprendre en
chœur et en temps que morceau-phare de l'album, ça
vous colle franchement aux oreilles comme un chewing-gum à
la semelle, puisqu' accompli honnêtement et
fièrement par ce groupe qui n'en finira plus de faire parler
de lui.
A vrai dire, cela fait un bien fou. Alors on ne peut avoir qu'un regard
bienveillant sur ce groupe qui pourtant n'est pas exempt de
défauts, bien au contraire. Voix bancales, riffs
séculaires sans surprise, d'accord, mais quelle
énergie, quel enchantement de compositions. Les
insuffisances, on les aime autant que le reste, et c'est justement ce
que l'on retient de Circa Waves : une incroyable
spontanéité si rare parmi toutes les bouses et
ersatz de rockeurs qu'il nous est donné d'entendre. A suivre
donc ...
Fred Hamelin - novembre
2015
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