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LITTLE BOB BLUES BASTARDS au NEW MORNING (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
jeudi, 26 novembre 2015
 

LITTLE BOB BLUES BASTARDS
LE NEW MORNING – PARIS (75)
Le 9 octobre 2015

http://www.littlebob.fr/
https://www.facebook.com/Little-Bob-75404869011/
http://www.newmorning.com/
http://www.katspirit.com/

Grands remerciements à Dom et Nadia Sarraï-Desseigne de Kat Spirit Promotion

S'il y avait un rendez-vous à ne pas manquer au New Morning en ce début octobre, c'était bien le retour tant attendu de Little Bob et de sa nouvelle formation, les Blues Bastards. Parce que Roberto Piazza dit petit Bob est plus que grand, une légende tant il s'inscrit dans le panthéon biblique du Rock’n’roll hexagonal.

Le Havrais y traverse la genèse du rock français en créant les Apaches, en pleine période Yéyés, début 1960, et en bon fan de Little Richard, de Vince Taylor et de Dick Rivers, il lance le groupe Little Bob Story en 1964. Marqué par le British Blues Boom à la fin des sixties, le groupe commence à tourner sérieusement au début des années 1970 et s'ouvre à d'autres influences, notamment au MC5 de Détroit, puis au punk américain et anglais. Little Bob Story sera notamment le premier groupe français à faire une série de tournées en Angleterre dès 74 et surtout à recueillir de bons articles dans la presse britannique. D'ailleurs une flopée d'artistes du renouveau punk et rock anglais lui doivent surement leur vocation, de Chrissie Hynde des Pretenders à Glenn Matlock des Sex Pistols ou Paul Simonon des Clash qui à l'époque accourent à ses concerts.

Bob, en dehors d'être un personnage unique et attachant, est surtout un performer hors norme, chanteur au timbre unique et qui, aujourd’hui âgé de 70 ans, continue d’arpenter les salles de concert et d’y prêcher la bonne parole. Son passage au New Morning ne dérogera pas à la règle ! Le public est donc présent, et très hétérogène : des sexagénaires qui ont connu Bob dans ses jeunes années côtoient les vingt ans, acquis à la cause, le petit Bob ayant la fâcheuse tendance à rassembler autour de lui. Pas de première partie ce soir-là Rue des Petites Ecuries, mais un documentaire, « Rockin' Class Hero », filmé sur plusieurs années et en présence des deux coréalisateurs, Laurent Jezequel et Gilbert Coursoux, histoire de bien clouer dans les mémoires que Little Bob en impose !

Ensuite ? Une déferlante ... Et quelle branlée mes aïeux ! Pendant plus d'une heure 45, les Blues Bastards vont sacrement bien manger le bitume, haranguant le public, se déchaînant au rythme de brûlots qui ont forgé la légende Little Bob, ce qui ne laissera personne indifférent, tout en faisant la part belle à d'explosives nouveautés issues du dernier album, « Howlin’ », dont « We Are The Blues Bastards », « Apaches », « Sleeping In A Car », « I'm Howlin » ou encore « Only Liars ». A noter, partie intégrante des Blues Bastards, l'harmoniciste Mickey Blow qui jouait aussi avec Johnny Thunders.

C'est « Lights Of My Town » qui ouvre le bal, tout en douceur. Avec ce morceau de l'album éponyme de 2006, force est de constater que Bob a toujours malgré toutes ces années cette voix chaude et éraillée, qui n'est pas sans rappeler celle d'Eric Burdon. On reconnaitra ensuite cette version du « Who's Been Talking » d'Howlin' Wolf que Little Bob, en grand fan du hurleur, a su sublimer, et une autre reprise, le « I Wanna Be Free » de Joe Tex, rock salutaire et sans fausses mesures. Pour les classiques, « Switchblade Julie », avec un son moins 80 et bien plus graisseux et écorché (une réussite avec ce son boogie rock inimitable), « Libero », bien sûr, sur un brillant hommage au père, immigré italien débarquant sur les pavés humides du Havre, et des Hey! fuseront ensuite pour parfaire le refrain sur « Too Young To Love Me » avec cette guitare toujours aussi bien affutée, Gilles Mallet en digne successeur de Guy-Georges Gremy n'aura pas à rougir de sa prestation.

Et pour le rappel, quoi de plus normal que de reprendre « Riot In Toulouse » issu du « Living In The Fast Line » de 1977, chef d'œuvre bluesy rock du maître et qui penche en ces années trouble vers ce côté punk qui pointe déjà son nez. Du grand art rock'n'roll parlant d'une mémorable baston avec cette tension dramatique tout à fait remarquable. Très loin au-devant des ersatz français se réclamant du rock'n’roll, il est l'artiste incontournable et malheureusement sous estimé depuis plus de quarante ans de ce blues rock vivant, véritable incarnation du rockeur jusqu'au-boutiste ayant traversé toutes les modes et tous les courants musicaux sans compromission, sans jamais s’être écarté du chemin qu’il s’était tracé. Chapeau Monsieur Piazza !

Fred Hamelin – novembre 2015