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T.A.N.K pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mardi, 03 novembre 2015
 

T.A.N.K

http://www.thinkofanewkind.com/

Remerciements : Roger (Replica Promotion), Hard Rock Café Paris.

T.A.N.K ou Think Of A New Kind est un groupe de metal parisien qui se démarque des autres par son style, un mix de death metal mélodique suédois et de thrash metal américain. Mais aussi par le fait de tout gérer eux même, des compos bien sûr, mais aussi de la prod, les vidéos, la communication, la scène, le son. Bref on avait envie d'en savoir plus sur eux. Et la sortie de leur excellent troisième album, « Symbiosis », était pour nous l'occasion de les rencontrer … Ce sera avec Raph, le chanteur.

Pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs de Zicazic ?
Je suis Raph, le chanteur du groupe T.A.N.K, groupe créé en 2007, et on sort notre troisième album, « Symbiosis ». Nous, on estime qu'on fait du metal, mais les gens aiment bien catégoriser donc ils nous parlent de « Death Melo Moderne ».

Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ce nom de TANK. Je suppose que ça n'a rien à voir avec le char ?
Non effectivement, c'est un acronyme qui signifie Think of A New Kind, ce qui veut dire littéralement "Penser d'une nouvelle manière". La philosophie qui se cache derrière ça, c'est d'essayer de revoir son propre jugement, de se remettre en question. Peu importe le thème, c'est essayer de comprendre les différents points de vue et pas seulement de rester borner sur sa propre idée. C'est une philosophie que j'essaye d'appliquer depuis le début et dans plus ou moins tous les textes du premier album jusqu'à celui d'aujourd'hui.

Pourquoi ce titre de « Symbiosis » et quelle est la philosophie de cet album ?
« Symbiosis » pour la symbiose bien sûr, mais c'est quoi ? C'est une nouvelle entité qui a une identité propre mais qui se forge et se construit dans les éléments d'avant. Par exemple la musique qui se retrouve sur cet album c'est la symbiose de cinq musiciens qui écoutent des musiques assez différentes. On est évidement tous dans le metal, mais on écoute d'autres choses. Même pour le metal, on écoute du metal différent, certains membres du groupe sont très influencés old school, d'autres au contraire par des groupes très modernes. Mélanger nos influences pour arriver à la musique qui se trouve sur cet album. Après j'aime aussi penser que c'est la symbiose des deux premiers albums. Un peu 1 plus 1 égale 3. Après j’arrête de faire mon Jean Claude Van Damme mais c'est un peu l'idée. Prendre ce qui faisait l'essence des deux premiers, on les mélange et on arrive à faire une nouvelle entité. Un truc qui, à mon avis, a son identité propre sans pour autant renier ses bases.
 
C'est vraiment une évolution du groupe, un nouveau palier franchi, par rapport aux deux premiers albums ?
Notre musique et notre philosophie, ce n'est pas d'essayer de faire quelque chose qui va plaire à tel ou tel truc, c'est de faire quelque chose qui va nous plaire à nous. Surtout quand on aime autant des groupes aussi différents, et ben du coup c'est quand même cool quand on arrive à avoir un album sur lequel on se dit « Putain, celui-là on est tous d'accord, on écoute tous des choses différentes mais celui-là on le trouve tous vachement bien ». Déjà rien que pour ça, ça vaut le coup. Et si en plus après il y a des gens qui peuvent l'apprécier, c'est le bonus qui va avec quoi.

Quand vous allez vous retrouver sur scène ça va être quoi ? Le dernier album ou il va falloir quand même aller piocher dans les précédents ?
Il y a certains morceaux qu'on ne peut pas ne pas jouer, parce qu'on a quand même une fanbase qui a envie d'entendre ces morceaux. Maintenant c'est vrai qu'on a quand même envie d'axer un peu plus nos concerts sur le troisième album. On s'est rendu compte pendant la tournée du deuxième album que, lorsqu'on avait du temps, on jouait à peu près moitié moitié entre les premier et deuxième albums, mais quand on jouait sur des sets plus courts, l'album le plus représenté c'était toujours le premier. Donc on aimerait bien essayer de ne pas retomber là-dedans. On aimerait bien essayer de défendre le plus possible le dernier album tout en jouant malgré tout quelques-uns des titres les plus emblématiques. Ceux avec lesquels il y a le plus d'échange avec le public parce que ça c'est important pour nous. L'échange et le partage avec le public, c'est le moteur qui nous fait continuer à jouer.

On reste sur scène, est ce que vous arrivez à retrouver en live le son que vous avez en studio, parce qu’il y a quand même un sacré boulot derrière au niveau des sons, de l'harmonie ?
Je pense que sur scène, évidemment, tu n'auras pas le même son. Même si on bosse quand même avec des gens de plus en plus compétents maintenant, et que forcément on arrive à avoir des sons meilleurs, tu ne peux jamais tout contrôler. Déjà les salles ne sont jamais les mêmes, les systèmes son ne sont jamais les mêmes donc forcément tu ne peux jamais tout contrôler. Par contre ce qui est sûr, c'est qu'à mon avis sur scène, tu retrouves plus peut être de hargne que sur le CD parce qu'on a beaucoup travaillé. Le scénique c'est vraiment ce qu'on aime. Je pense à plein de groupes plus intimistes qui sont certainement plus à l'aise sur CD, mais nous on fait partie de ce genre de groupes qui prennent de l'ampleur sur scène. Si les gens ont aimé l'album c'est cool, maintenant quand ils viennent en concert il faut quand même s'attendre à ce qu’évidemment le son soit différent. Par contre il faut qu'ils sachent qu'on va leur botter le cul. On va leur rentrer dedans. Ça c'est notre moteur, ça nous donne encore plus envie. On tombe dans l'inverse d'un cercle vicieux, un cercle vertueux finalement, ou plus ils sont énervés et plus on va aussi s'énerver !!! On va essayer d'embarquer tout le monde. Tu sais même les gars qui sont au fond de la salle, je vais quand même les chercher, je vais quand même les intégrer avec nous. On essaye de partager ça ensemble parce que même si on n’est là sur scène que pendant trente minutes ou une heure et demie, et ben on donne tout pour qu'ils passent un bon moment. Et même si à la base ils ne sont pas vraiment fans du groupe, ça nous fait un petit challenge d'essayer de les convaincre.

Comment cela se passe pour les compositions ? Chacun apporte une idée et vous vous retrouvez ou chacun bosse de son côté ?
Ce n’est pas facile mais c'est la démocratie qui prime. On n'a pas de taliban de la composition qui va dire "tiens moi j'ai fait ça, fermez vos gueules et tout". Non, on compose tous parce que c'est important pour nous. On aime travailler comme ça. C'est plus long et du coup plus dur et ça donne plus de prise de tête mais bon, c'est comme ça que ça marche. Je pense que c'est ce qui fait la diversité aussi de notre musique. C'est tout le monde qui compose. Bon, il faut quand même dire que sur cet album là, Nils qui est le guitariste et qui est arrivé à la sortie du deuxième album et donc qui n'avait pas composé, et bien il a cette fois ci beaucoup composé. Il a apporté sa touche, ce qui est vachement cool parce qu'il est venu avec ses nouvelles influences et il a tout de suite trouvé le son qu'on aime.

J'ai trouvé qu'il y avait un truc plus brut, peut-être plus puissant que sur les albums précédents ?
Ouais, peut être plus brut.  Je pense que cet album est bizarre. Je crois qu'il est un peu plus technique à jouer encore que l'album d'avant parce qu'on s'est retrouvés avec des parties en se disant "Oh putain, il y a du boulot" mais bon, c'est bien, ça nous fait travailler, ça nous fait évoluer. Et en même temps je crois qu'il est plus direct, plus rentre dedans et finalement plus facile d’écoute que « Spasms of Upheaval » qui est un peu plus complexe. Je pense qu'il est peut être encore plus dur à jouer pour nous,  mais je crois que pour l'auditeur il lui rentre plus dedans et ça c'est cool.

En fait c'est hyper dur d'arriver à plus de simplicité ?
Du coup moi ça, c'est la technique que je préfère. Quand c'est juste technique, démonstratif, et que ça déballe,  il y a plein de bons trucs pour le coup et il y en a qui aiment ça dans le groupe et il n’y a pas de soucis, mais moi j'aime bien quand c'est technique mais que tu t'en rends pas forcement compte. Je suis fan d'un groupe qui s'appelle Textures, c'est le genre de groupe qui peut avoir des riffs où il n'y a qu'une note mais putain c'est super dur à jouer. Et plus c'est super dur et plus j'aime ça !

Quand vous composez, vous pensez scène pour tous les morceaux ou pas ?
C'est intéressant ça. D'une certaine manière oui, c'est vrai qu'avec cet album là, peut-être plus que pour les autres, on s'est dit "ça peut être cool d'essayer de se concentrer un peu là-dessus  et d'essayer de trouver une interaction avec le public". Donc oui, on a pensé à ça. Bon, il y a quand même des morceaux avec lesquels on s'est fait plaisir et on sait qu'on ne pourra pas forcément les jouer sur scène. Par exemple le morceau de fin de l'album qui est le morceau « The Edge of Time ». J'adore ce morceau et ce n'est pas une question de technique parce qu’à jouer il n’y a pas de soucis. Par contre à faire sonner comme sur l'album, là … C'est le morceau où il y a Jessy Christ (Syndro-Sys) qui est une excellente chanteuse et une amie de longue date en plus,  et pour retrouver cette ambiance là sur scène, si elle n'est pas là tu ne peux pas.

Vous avez dit que « Symbiosis » n'était pas un concept album … mais le fait d'avoir ces interludes, tu ne penses pas que le public peut quand même penser que c’est un concept album ?
Pour moi, le seul concept qui m'a un petit peu guidé avec cet album c'est le chiffre 3, c'est le troisième album, on a fait douze titres qu'on a séparé en trois parties de trois morceaux et on a mis une intro à ces trois parties, donc ça fait trois intros, tu vois ce que je veux dire …

Tu es vraiment dans le 3 !
Voilà, 3 parties, 3 interludes, 3 vrais morceaux. Ça vaut ce que ça vaut mais ce n'est pas ça qui va guider ni tes composition ni ta musique, c'est juste dans la forme.

Y a-t-il un titre dans cet album que vous mettez en avant ? Et si oui, pourquoi celui-là ?
Vu que l'on va faire quelques vidéos, il y aura des titres qui seront mis en avant, maintenant nous on aimerait que non et que tout l'album soit mis en avant. On a l'avantage vu qu'on a un label indépendant d'avoir un contrôle là-dessus, donc on en profite. Mais c'est vrai que l'on va être obligé de mettre certains titres plus en avant. Il y  a déjà un morceau qui est sorti en vidéo, « Symbiosis », qui est le deuxième morceau de l'album. Donc oui, il y a forcément des morceaux qui seront mis en avant.

Qui a eu l'idée de la cover ?
Rusalka Design …  C'est le mec qui s'occupe de toute l’identité visuelle du groupe depuis 3 ans. On l'avait découvert au moment du premier album, on cherchait un graphiste, on a fureté sur le net et on est tombés sur le travail de ce mec là et on a un petit peu halluciné. Il avait déjà bossé pour d'autres groupes de metal, il avait déjà fait quelques pochettes, mais c'est surtout ses œuvres personnelles qui nous ont impressionnées. Et donc depuis 3 ans on bosse avec lui. Et il était hors de question de ne pas lui demander de s'occuper de la cover de l'album, des teeshirts, des fonds de scène. La seule directive qu'on lui a donnée était d'être un poil plus épuré que sur les covers précédentes. On est fan mais c'est vrai que là, on voulait un truc avec moins d'éléments, un peu plus frontal, c'est la seul chose qu'on lui a demandé. On lui a filé les textes des chansons, mais à l'époque on ne savait pas encore comment on allait l'appeler. Lui il est arrivé en nous proposant ça, puis on lui a donné le nom de l'album, et  il a commencé à réintégrer son masque comme ça, un peu plus fou avec des styles "biomecha". C'est une sorte de représentation de la symbiose des sentiments qui nous ont animés pendant la composition de cet album. Ce n’est pas forcément très joyeux, mais c'est vrai que ça a été composé dans la douleur, et voilà, on a un truc qui pète la gueule.
 
Vous attendez quoi de cet album ? Si vous attendez quelque chose …
A chaque fois qu'on sort un album, on essaye de se donner de petits objectifs, des p’tits trucs comme ça, et il se trouve que pour le moment ça a l'air de bien marcher. On aimerait pouvoir développer plus le groupe à l’étranger. On a beaucoup joué en France et donc au Hellfest en 2013 où on avait vraiment passé un super moment, mais là le but est de viser l'étranger et donc il se trouve que ça se passe plutôt bien puisque l'album sort en France mais aussi en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Autriche et au Benelux, donc ça c'est cool. Il se trouve qu'on part en tournée dans quasiment tous ces pays-là, et surtout jouer en Allemagne. On y avait joué en 2009 au Wacken, on avait gagné un tremplin. C'était ouf, on n’avait même pas sorti notre premier album !! Là, je crois qu'on a sept dates en Allemagne, c'est vraiment mortel. Donc on va essayer de se développer à l'étranger.

Oui, et puis T.A.N.K comme nom, ça claque !
Oui, ça rentre dans la gueule et c'est facile à retenir.

Justement est ce que vous pouvez décrire T.A.N.K en deux ou trois mots ?
Un groupe qui te botte le cul en live (Rires). Non mais c'est vrai, même si tu écoutes l'album et que tu te dis "ouais, je sais pas, c'est pas trop ma came", nous on te dit "viens nous voir en concert et tu verras", et après si c'est toujours pas ta came, il n' y 'aura pas de soucis, mais peut être que ça aura pu le faire quand même.

Dernière question n'a rien à voir avec toutes les autres : quel est le dernier album que vous ayez écouté, à l'exception du votre ?
« A Perfect Absolution » de Gorod qui est sorti déjà il y a un bout de temps et que je n'ai découvert malheureusement que récemment et cet album est une tuerie monstre, je m'en lasse pas il est vraiment énorme

Merci pour cette interview.
Merci à toi.

Propos recueillis par Yann Charles