Ecrit par Fred Delforge |
|
|
dimanche, 25 octobre 2015
Minόre Manés
(Buda Musique –
Full Rhizome – 2015)
Durée
55’12 – 13 Titres
https://www.facebook.com/maria.simoglou
Elle est originaire de Grèce mais c’est
à Marseille qu’elle est installée
aujourd’hui et si on la connait comme membre à
part entière du groupe Oneira, c’est sous son
propre nom et avec son propre ensemble que Maria Simoglou a tenu cette
fois à enregistrer un recueil puisé dans le
rébètiko, la musique populaire polymorphe
née au début du siècle dernier dans
les cafés mal famés des ports de Grèce
et d’Asie Mineure. Chants de marins parfumés
à l’alcool et au haschisch mais aussi au sexe, au
sang et à la sueur, les titres
présentés dans « Minόre
Manés » véhiculent avec une force toute
particulière l’amour, la contestation, la violence
et la poésie et c’est accompagnée par
des instruments traditionnels comme la flûte ney, la cithare
kanun, le saz, la lyra et le lafta mais aussi par des percussions
improvisées avec des verres ou des cuillères que
la chanteuse nous fait voyager le long de la côte orientale
de la Méditerranée pour nous emmener du
côté de Smyrne, l’actuelle Izmir, et
nous y faire découvrir des mélodies pleines de
subtilités et de sensualité avec leurs accents
orientaux mais aussi leurs arrangements très actuels.
Parfois saupoudrés d’intonations plus folk, plus
pop ou même plus rock, des titres comme « Ta Lepta
Sou Den Ta Thélo », « Ti Agapis To
Votani », « Feretzé Foro » ou
« Alithini Agapi » interpellent par le
côté world omniprésent et par la
qualité des voix et des orchestrations dont ils regorgent.
Rapportée d’un lointain passé, la piste
cachée en toute fin d’ouvrage finira de
présenter le rébètiko au
néophyte et l’incitera, pourquoi pas, à
aller en découvrir un peu plus en live le 17 novembre au
Studio de L’Ermitage à Paris …
Qu’on se le dise !
|