Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 17 octobre 2015
9
(Autoproduction
– Distribution Absilone – 2015)
Durée
49’13 – 11 Titres
http://www.awekblues.com/
S’il est un groupe français capable de rivaliser
avec les meilleures formations blues américaines,
c’est bien d’Awek dont il s’agit, et ce
n’est donc pas un hasard si l’on a pu croiser le
quartet toulousain à deux reprises à
l’International Blues Challenge de Memphis où
l’un de ses membres, Stéphane Bertolino, a
d’ailleurs été couronné
harmoniciste de l’année en 2012. Porteurs
d’un blues à la fois carré et
respectueux des conventions, Bernard Sellam au chant et aux guitares,
Joël Ferron à la basse, Olivier Trebel à
la batterie et leur talentueux harmoniciste on très
largement conquis non seulement la France mais aussi le monde entier en
y apportant leur classe et leur vision soigneuse du blues, se faisant
acclamer dans les plus grands festivals et ouvrant même il y
a quelques années pour B.B. King sur la scène de
Cognac Blues Passion. A l’heure d’aborder son
nouvel album, le neuvième, le quartet a fait le pari
osé de sortir un peu du moule et de proposer un album non
seulement plus personnel mais aussi plus original que tout ce
qu’il avait fait auparavant, s’offrant pour y
parvenir deux invités de marque, Zeb Heintz à la
guitare slide et Julien Brunetaud aux ivoires, et confiant la
production du très justement nommé « 9
» à David Odlum qui avait
précédemment reçu un Grammy pour son
travail en studio avec Tinariwen et qui s’est
chargé de cette nouvelle tâche au Black Box
Studio, le plus américain des studios de
l’hexagone. Aidé dans sa nouvelle orientation
musicale par Zeb Heintz qui a co-produit l’opus, Awek nous
entraine sans crier gare dans des registres que l’on
n’aurait pas forcément imaginés venant
du groupe mais le fait comme toujours avec beaucoup
d’humilité, de sincérité et
surtout de brio, lâchant sans la moindre faute de
goût quelques pépites sonores qui ne sont pas sans
faire penser à Skip James, à R.L. Burnside,
à Dr John ou encore à John Lee Hooker, on a connu
pire comme références ! Les amateurs de belles
mélodies se régaleront des guitares
particulièrement inspirées que l’on
découvre au fil des morceaux, des guitares plus nombreuses
que jamais portées à la perfection par une
section rythmique de haut vol et inondées
d’harmonicas bondissants et de superbes envolées
d’orgue Hammond. On appréciera tout
particulièrement l’enregistrement live des titres
qui donne un rendu attachant à des compositions comme
« Pretty Little Liar », « The Way You
Dance », « Chainsaw Girl » ou encore
« Open That Door » et on saluera la bonne
idée qu’a eu Awek de proposer un titre comme
« Ma Chérie, Ma Chérie » qui
nous emmène en Français du
côté des bayous de Louisiane. Un «
Number Nine » placé en plein milieu
d’ouvrage pour accentuer encore un peu l’effet de
levier et voilà nos Toulousains
préférés avec de quoi bousculer toutes
les idées reçues sur leur musique. Ça
nous promet de bons moments à venir en live !
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