Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 02 octobre 2015
Kokomo kidd
(Dixiefrog –
Harmonia Mundi – 2015)
Durée
61’55 – 13 Titres
http://www.guydavis.com
http://www.bluesweb.com
Il est indiscutablement la figure de proue du blues acoustique
new-yorkais et ce n’est pas sans raison valable que Guy Davis
s’est vu nominé pas moins de neuf fois pour les
W.C. Handy et autres Blues Music Awards, et dans les
catégories reines en plus puisqu’il a
été en lice pour les prix du meilleur album, de
la meilleure chanson et même du meilleur artiste. De son
premier album publié en 1978 jusqu’à
« Juba Dance » enregistré en duo avec
Fabrizio Poggi en 2013, le chanteur à la voix rugueuse
doublé d’un maître de la guitare
acoustique a inscrit une quinzaine de lignes à sa
discographie personnelle et a joué le rôle de
Robert Johnson à Broadway, c’est donc en pleine
forme qu’il nous revient avec un nouvel effort
qu’il a enregistré avec Professor Louie aux
claviers, Chris James et John Platania aux guitares, Mark Murphy
à la basse et Gary Burke à la batterie mais aussi
avec quelques guests comme Charlie Musselwhite et Fabrizio Poggi aux
harmonicas et Ben Jaffe au tuba. Proposant beaucoup de
pièces originales mais aussi pas moins de cinq relectures
d’œuvres piochées chez Bob Dylan, Willie
Dixon ou encore Tommy Johnson, Guy Davis a apporté un soin
tout particulier aux arrangements et nous dévoile
aujourd’hui un album parmi les plus aboutis sur lequel il use
avec une véritable intelligence de guitares à six
ou douze cordes mais aussi de banjos et où il en appelle
à l’occasion au piano, à la mandoline,
à la guitare slide ou même à la guitare
électrique. On se laisse rapidement séduire par
un chant plein de relief et par des notes d’une
réelle sensualité qui font de compositions comme
« Kokomo Kidd », « Like Sonny Did
», « Blackberry Kisses » ou «
Have You Ever Loved Two Women (But Couldn’t Make Up Your
Mind,) » mais aussi de standards comme « Lay Lady
Lay », « Little Red Rooster » ou
« Wear Your Love Like Heaven » de
véritables moments de plaisir que l’on partage
avec un artiste à la fois brillant et
généreux. Prenez une grosse dose de talent,
ajoutez lui de la technique, beaucoup de feeling et une impressionnante
diversité et vous obtiendrez sans aucun doute quelque chose
qui ressemble à « Kokomo Kidd »
… Bien joué !
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