Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 05 octobre 2015
Oldskool
(Black & Tan
Records – 2015)
Durée
43’06 – 11 Titres
http://www.booboodavis.com
http://www.black-and-tan.com
Il est né et a grandi à Drew, une petite bourgade
du Mississippi en plein cœur du Delta, et s’il est
venu à la musique, c’est sans doute parce que sa
mère l’a un jour emmené à
l’église pour qu’il y chante et
qu’il y joue de l’harmonica …
Côtoyant durant son enfance des artistes comme John Lee
Hooker ou encore Elmore James qui venaient jouer avec son
multi-instrumentiste de père, Boo Boo Davis apprendra le
blues au contact des meilleurs professeurs qui puissent exister et
quelques années plus tard, il jouera également de
la batterie et de la guitare avec un vrai talent de bluesman.
S’il fait désormais légitimement partie
des derniers et rares survivants de la grande époque,
c’est sans doute parce que de haut de ses soixante-douze ans,
Boo Boo Davis n’a jamais changé son fusil
d’épaule et que son âme reste encore
aujourd’hui attachée au blues du Sud, quand bien
même son corps s’en est allé
s’installer plus loin dans le Nord. Après plus de
trois centaines de concerts données dans une vingtaine de
pays d’Europe ces dernières années,
l’harmoniciste et chanteur s’est posé
pour cinq heures en studio avec ses complices Jan Mittendorp
à la guitare et John Gerritse à la batterie et
s’est lancé dans l’enregistrement live
et en une seule prise de onze titres originaux, le résultat
en appelant tout naturellement à la
spontanéité et au groove pour en arriver
finalement à un gros son plein de blues et de relief.
L’harmonica bien sale et bien dégoulinant de
l’artiste vient soutenir une voix qui semble sortie tout
droit d’un vieux cylindre de l’entre-deux guerres
et c’est en jouant à l’ancienne mais
dans une ambiance à la fois très contemporaine et
très détendue que Boo Boo Davis et consorts
installent une couleur des plus attachante autour de la platine avec
des titres carrément réussis comme «
Hold Your Head Up », « Boy Blues »,
« Call Me A Clown », « Down The Road I Go
» ou encore « Lucky Man ».
Véritable leçon de virtuosité mais
aussi et surtout de sincérité, «
Oldskool » n’en finit plus de vous
hérisser jusqu’au plus court des poils et plus on
y retourne, plus on se dit que le trio est parvenu à trouver
l’alchimie parfaite, celle d’un blues qui se vit
plus qu’il ne se joue. Un album à se procurer
impérativement !
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