OÜI FM FESTIVAL 2015 : RADIO ELVIS + DRENGE
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Ecrit par Fred Hamelin |
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dimanche, 23 août 2015
OÜI
FM FESTIVAL 2015
RADIO ELVIS - DRENGE
PLACE DE LA REPUBLIQUE
– PARIS (75)
Le 23 juin 2015
http://www.ouifm.fr/oui-fm-festival-2015/
http://radioelvis.fr/
http://radio-elvis.blogspot.fr/
http://www.drenge.co.uk/
Premier soir du festival OÜI FM sur la Place de la
République avec un festival qui s'est voulu plus rock cette
année et qui, grâce à une programmation
éclectique mais de qualité, a quand
même rassemblé sur trois jours près de
100.000 spectateurs.
Ouvrir un festival n'est jamais facile mais le trio parisien Radio
Elvis s'en est grandement sorti. Mené par Pierre
Guénard, le groupe oscille entre rock indépendant
et chansons à textes dans l'optique d'un voyage
intérieur onirique ou chaque mot propre à son
rôle, claque et touche juste.
Repéré un peu partout, du Printemps de Bourges
aux Francos et des Inrocks Lab aux Ricard Live Sessions, il fait partie
de cette nouvelle scène française dont
l'écriture est avant tout le point d'ancrage d'un univers
sonore certes énormément travaillé
mais secondaire, comme dépendant des textes finement
ciselés.
Lettré certes, mais appuyé par des guitares
aériennes, Radio Elvis nous invite aux voyages
phrasés avec « Au loin des pyramides »,
dans une « Traversée » ou vers un
« Continent » sur ces mélodies
à l'ardeur juvénile parfois
tarabiscotées et vite entêtantes,
ponctuées par des arrangements rock et brutaux. Le public
adhère sur le Parvis de la République et entonne
vite les refrains. On retrouve dans Radio Elvis une maturité
folle, synthèse réussie d’une chanson
rock française en manque de renouveau.
Drenge, le trio des frangins de Sheffield, Eoin et Rory Loveless
– un nom peut être prédestiné
pour faire du grunge - cassera net les envolées lyriques et
l'ambiance installée par Radio Elvis pendant près
d'une heure. Ici pas de fioriture, on rage et cela doit s'entendre.
Prendre aux tripes et contaminer une foule comme unique leitmotiv.
Très influencés par l’ère
post-punk, ils se veulent l'écho des Nirvana, Jesus Lizard
et autres Queens Of Stone Ages et débarquent sur leur
terrain de jeu avec un son à la fois excitant et terrifiant.
Proche de cet univers musical ou saturation rime avec transe, le trio a
réussi, sans grande difficulté, à
faire monter assez rapidement la température et nous a ainsi
livré une belle démonstration de dynamisme. Le
titre phare issu de leur dernier album résume tout et se
passe de commentaires : « We Can Do What We Want ».
Ils ne s'en privent pas. Et, ô surprise, aurais-je par hasard
reconnu – mais difficilement car noyés dans une
déferlante noisy – les accords de « I
Just Want to Make Love to You » de Willie Dixon ? Comme quoi
le blues est à la source primaire de tout !
Bref une belle prestation un peu bordélique mais sans temps
mort grâce à un groupe qui se donne à
fond, sue à grosses gouttes et assure le show, au grands
bonheur et du public mais aussi des photographes.
Fred Hamelin –
aout 2015
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