Ecrit par Fred Delforge |
|
|
dimanche, 16 août 2015
Shadowmaker
(Harmageddon Records
– 2015)
Durée
64’31 – 12 Titres
http://www.apocalyptica.com/
Il aura fallu attendre cinq ans pour enfin avoir droit à un
nouvel album des Finlandais d’Apocalyptica, le
huitième, mais il faut bien reconnaitre que notre patience
est récompensée puisque les trois
violoncellistes, Eicca Toppinen, Paavo Lötjönen et
Perttu Kivilaakso, mais aussi leur complice batteur Mikko
Sirén s’efforcent de nous tenir la
dragée haute avec un nouvel opus qui brouille une fois
encore les pistes et qui démontre, s’il en est
encore besoin, que metal et violoncelle sont des domaines qui savent se
rejoindre et ne garder que le meilleur de leur rencontre.
Accompagné par Franky Perez au chant sur «
Shadowmaker », Apocalyptica pourrait presque passer pour un
groupe comme tous les autres tant sa manière
d’utiliser ses instruments est pleine de vigueur et de grain,
les trois violoncelles se montrant capables d’atteindre la
puissance de feu des guitares de pas mal de formations metal plus
traditionnelles. De voix claires en hurlements furieux, les Finlandais
nous surprennent, et dans le bon sens du terme en plus, avec un metal
à la fois classique et mélodique qui prend toute
son envergure sur des compositions comme « Cold Blood
», « Reign Of Fear », « House
Of Chains », « Come Back Down » ou encore
« Till Death Do Us Part ». Porté par une
véritable voix lead là où auparavant
le groupe se contentait de quelques invités au chant,
Apocalyptica gagne en consistance et parvient même
à nous proposer un album véritablement bien
construit, une démarche qui change un peu des ouvrages
parfois un peu décousus qui nous avaient
été offerts jusqu’alors. On reste
forcément un pied dans la marge des albums de metal
traditionnel mais tout bien pesé, c’est
grâce à ce genre
d’originalité et de subtilité que le
public arrive à ne jamais se lasser d’une musique
qui, sans cette audace, aurait parfois un peu tendance à se
mordre la queue … Vous ne regarderez plus jamais un
violoncelle avec les mêmes yeux après
ça !
|