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LES FRELOTS à UNGERSHEIM (68)
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Ecrit par Cathie Wetzstein |
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samedi, 25 juillet 2015
LES
FRELOTS
LE TREFLE - UNGERSHEIM
(68)
Le 29 mai 2015
http://www.lesfrelots.fr/
https://fr-fr.facebook.com/lesfrelots
http://www.mjc-ungersheim.fr/
Pour clôturer comme il se doit la 9ème
édition des Vendredis du Trèfle, la MJC
d’Ungersheim a invité Les Frelots à se
produire sur la scène du Trèfle. Les Frelots
("frères" en vieil argot), c’est un trio
déambulatoire alsacien, plus
précisément haut-rhinois,
créé en 2012 et composé des
frères Julien (chant) et Olivier (contrebasse, guitare)
Lindecker et Jean-David Klipfel (guitare), issus de la troupe
Aède pour les deux premiers et de Marienko pour le
troisième. Pourquoi déambulatoire ??? Parce que
comme quelques-uns de leurs confrères (les Rockbox pour ne
pas les citer), ils ont la particularité
d’être totalement libres de jouer où bon
leur semble. Munis d’une charrette
d’époque, équipée,
sonorisé et autonome en électricité,
la flexibilité de ce concept leur permet de se produire dans
des endroits improbables, là où on ne les attend
pas forcément, mais également dans des lieux plus
habituels.
Les Frelots, c’est aussi la reprise des grands classiques de
la chanson française. Des pépites musicales
revisitées, oubliées ou non, que nos
grands-parents, nos parents et nous même avons
fredonnées un jour. Les Frelots ont explosé ces
deux dernières années, donnant un nombre
impressionnant de concerts, de spectacles, voire les deux
fusionnés, car chacun de leur concert est un spectacle. Le
succès s’affirme toujours plus, cette formule
suscite un engouement grandissant d’un public toujours plus
nombreux et surtout multigénérationnel.
L’année 2013 voit la sortie de leur premier album,
« Comme un petit air d’antan ».
Début 2014, ils ont quelque peu actionné le frein
de leur charrette pour se poser à l’Eden de
Sausheim afin de préparer un spectacle, « Jouvence
», avec une histoire, de la poésie, des
éclairages dans un décor des années 30
et quelques perles dépoussiérées de la
vieille chanson française. La représentation a
lieu en mars 2014 devant un parterre de plus de 800 personnes qui en
ressortent comblées. Cette réussite donne
naissance à un album live dans la même
année.
C’est une première pour moi ce soir …
depuis le temps que j’en entendais parler des
Frelots… Et bien m’y voilà !!! En
entrant dans la salle, je suis frappée par
l’atmosphère qui y règne.
C’est tout bonnement … convivial, bon enfant !!!
De tous petits enfants, de moins petits, des plus grands, de jeunes
adultes, d’un peu moins jeunes … toutes les
générations sont confondues et se confondent sans
complexe. Le décor est planté sur
scène, la machine à remonter le temps est
actionnée : une vieille table entourée de
chaises, identiques à celles que l’on trouve dans
les guinguettes, des verres de vin rouge y sont posés ; des
lanternes d’époque, un vieux porte-manteau et
autres accessoires, sans oublier la fameuse charrette sur laquelle
trône un majestueux phonographe.
C’est parti pour un tour de chant de plus de deux heures.
L’embarquement a lieu dans « Le Port
d’Amsterdam ». On sent immédiatement la
complicité qui se dégage non seulement des trois
artistes, mais également celle qui s’est
établie naturellement entre Les Frelots et l'auditoire, qui
accompagne le trio en tapant des mains et chantant sans se faire prier.
« Le Petit Bonheur » pour Les Frelots, car les
p’tits chéris (le public) ont mis la barre haute
dans cette salle porte-bonheur du Trèfle. Le voyage se
poursuit et après une « Non Demande en Mariage
», nous voilà partis chez les ch’tis
afin de voir si « Les Filles du Bord de Mer » sont
aussi jolies qu’Adamo le dit. Après cette petite
escale iodée, la capitale s’ouvre à
nous … « Il est 5 heures, Paris
s'éveille » en entamant une vibrante «
Javanaise » avant qu’un amoureux éperdu
n’offre « …un Bouquet de Violettes
» à sa belle et douce promise. L’amour
creusant les estomacs, une « Salade de Fruits » est
la bienvenue. Après ce délicieux
rafraichissement, Johnny, qui aux dires d'Edith n'est pas un ange, nous
promène dans le Paris romantique et poétique de
Cora Vaucaire. En gravissant les marches de la butte Montmartre, nous
en entendons sa complainte. Arrivés tout là-haut,
on ne peut s’empêcher d’admirer le
tout-Paris qui s’étale sous nos yeux. Ce vertige
de sons et de lumières nous amène en haut de
l’affiche, avec pour récompense un petit
verre de vin blanc, de celui qui donne envie de remuer du berceau.
C’est la pause … durant ce premier
détour dans le passé toujours présent,
Julien fait part de l’émotion ressentie sur
scène face à l’implication du public,
qui a mangé un tourne-disque avant de venir tellement il
connait les paroles par cœur. C’est tellement rare
des moments comme ceux-là, où il y a une vraie
communion, de celle qui donne le frisson et fait hérisser le
poil. Le trio remercie le public du fond du cœur et
c’est sous un tonnerre d’applaudissements
qu’il quitte la scène. La balade musicale peut
à présent reprendre. Les frangins et frangines se
passent « Les Petits Papiers » de main en main
alors qu'un « Rossignol » délivre son
chant d'amour et qu'« Une Chanson Douce » vient
enchanter nos esgourdes. Et là, miracle… La
Môme Piaf nous fait valser et chanter à gorge
déployée sur un air de « Padam
» avec quelques peintres perdus place du Tertre…
Lucienne Delyle nous propose un flânage «
Sur les Quais du Vieux Paris », à la rencontre de
quelques vieux bouquinistes. Une freloterie plus loin, « Le
Bistrot » nous offre de petits élixirs bien
mérités. Bien campés dans nos bottes
de sept lieues, nous quittons Paris … pour la Belgique et
l'Andalousie !!! Quel rapport entre ces deux contrées ???
Aucun, si ce ne le dépoussiérage à la
Frelot qui va se révéler très fameux.
En effet, le trio nous décline à
présent du Brel sous une forme plutôt «
Olé » !!! Imaginez « Mon Merveilleux
Amour », « Le Moribond » et «
Madeleine » sur des accords hispaniques !!! D'un saut de puce
pleine de poils aux pattes, nous voyons au loin Fernandel, du
côté du Bois de Boulogne, «
Félicie » est à ses
côtés. Elle a hâte de se dandiner avec
nos glorieux ainés et lance un tonitruant «
Voulez-vous Danser Grand-mère » … qui
nous ramène vers les flots bleus de la «
Méditerranée » de Tino Rossi. Mais
c'est sans compter sur Charles Trenet qui sème la joie
partout où il passe. En sillonnant les rues de Paname, nous
croisons Yves Montand et Paulette qui se dégourdissent les
guiboles « A Bicyclette ». Brusquement
happés par la foule, nous sommes entrainés dans
une folle farandole … qui nous mène dans le
« Mexico » de Luis Mariano. Le voyage
s’achève « Sous le Ciel de Paris
», rempli d'étoiles et de promesses.
C'est pas rock'n'roll, tout ça ??? Un voyage intemporel, qui
tout en nous faisant garder un pied dans notre époque, nous
transporte dans le siècle dernier, à
côtoyer des monstres sacrés et leurs
trésors inoubliables gravés pour
l'éternité … Trésors dont
Les Frelots ont su garder l’âme tout en leur
donnant une nouvelle jeunesse. Une vraie cure de jouvence sur des
petits airs d'antan !!! A noter que le trio chic et de choc
prépare un nouveau spectacle autour de Brel pour la
rentrée prochaine, avec une nouvelle galette à la
clé !!!
Cathie Wetzstein
– juillet 2015
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