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SUGARAY RAYFORD à TREMBLAY EN FRANCE (93)
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Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 01 juin 2015
SUGARAY
RAYFORD
ESPACE JEAN-ROGER
CAUSSIMON – TREMBLAY EN FRANCE (93)
Le 30 mai 2015
http://sugarayblues.com/
http://www.jerseyjulie.com/
http://www.leftydom.com/
http://www.gaelle-buswel.fr/
http://www.franceblues.com/
Retrouvez toutes les
photos d’Alain Hiot sur https://www.flickr.com/photos/yoyo95280/sets/
Retrouvez toutes les
photos de Yann Charles sur http://www.captured-live.fr/
C’est une longue journée qui attend les amateurs
de blues du côté de l’Espace Jean Roger
Caussimon à Tremblay en France puisque avant son concert du
soir où le public accueillera Jersey Julie et Sugaray
Rayford, la salle accueille l’Assemblée
Générale annuelle de France Blues avec les
quelques traditionnelles activités qui
l’accompagnent. En attendant les divers rapports
d’activité et autres votes, ce sont donc pas moins
de deux expositions qui nous attendent, la première
réunissant diverses photos de nos collègues et
néanmoins amis Alain Hiot et Yann Charles, la seconde
présentant, démonstrations à
l’appui, les superbes guitares bidon et les cigar box de
Joël Poupeau de Saint Louis Guitars, le fameux luthier ayant
pour l’occasion délocalisé son magasin
de Pigalle jusqu’en banlieue !
Le temps d’expédier la partie administrative de la
chose et d’échanger quelques idées
nouvelles avec les membres présents, c’est au tour
de Lefty Dom et Mister Yo de venir nous dévoiler
quelques-uns de leurs nouveaux titres dans l’auditorium
… Transfuge de Coup d’Blues, Dom est non seulement
à son aise dans la composition en Français et en
Anglais mais il est qui plus est le fabricant de ses propres
instruments, une nouvelle occasion d’admirer des guitares
bricolées à base de boites de conserves, de
bidons d’huile ou encore de bassines ! A ses
côtés, Yo distille ses grappes
d’harmonica avec une délicatesse et une
subtilité attachantes et si c’est ce soir la
première sortie en live de ce beau tandem, nul doute que
quelques programmateurs présents dans la salle se montrent
déjà intéressés tant la
mayonnaise n’a pas de mal à monter
auprès d’un public d’amateurs
avisés !
La seconde révélation musicale de ce
début de soirée, c’est Gaëlle
Buswel qui se produit une trentaine de minutes avec Michaal Benjelloun
pour un duo plein de classe et de sensualité. Deux guitares
qui se prennent par la main, des compositions bourrées de
sensibilité et une voix qui accroche
instantanément l’auditeur, Gaëlle est un
de ces sirènes du blues folk qui sait mieux que personne
ensorceler ceux qui l’écoute et c’est
avec son large sourire et son impressionnant charisme qu’elle
fait craquer quiconque la croise au détour d’une
scène, que ce soit dans une salle de spectacle, dans le hall
d’une gare ou au coin d’une rue. La
générosité incarnée,
c’est en acoustique et sans micro que le duo va tout donner,
la chanteuse visiblement émue et enchantée
d’être là en profitant pour saluer les
Mamans en général dont ce sera la fête
demain et en particulier la sienne qui l’attend ce soir pour
fêter son soixantième anniversaire. On
était un peu surpris de ne pas voir ses parents qui sont
aussi ses plus grands supporters dans la salle, en voilà
l’explication.
Le temps de se sustenter et d’acheter ses billets pour le
grand concert du soir et nous voilà dans la belle salle de
l’Odéon pour assister à une
première partie de plus d’une heure
assurée par Jersey Julie et son guitariste de mari Olivier
Mas. Après que Michel Rémond nous ait
présenté le programme et les artistes en
détail, c’est au tour de
l’ex-saxophoniste de Mudcat de venir nous délivrer
son blues, un pur concentré d’énergie
et de feeling que la musicienne nous sert à grand renfort de
son chant rugueux, de son jeu précis et de son footstomping
toujours fort à propos. A ses côtés,
Olivier fait trembler l’assistance à
l’aide de ses guitares dont il maitrise astucieusement les
cordes, qu’elles soient six ou douze, jouées en
accords ou en slide.
Beaucoup d’anecdotes, un humour que Julie nous sert
tantôt en Français, tantôt en Anglais,
une complicité de tous les instants qui pousse le couple
à se taquiner quand l’un des deux prend un peu de
temps avant de démarrer où que le choix de la
chanson laisse la place à des différents
… C’est avec une réelle
ingéniosité et avec beaucoup de métier
que Jersey Julie parviendra non seulement à occuper la
scène mais aussi à tenir la salle dans une
configuration un peu différente ce soir puisque le
troisième homme du groupe a délaissé
son piano pour cause de vacances. Une chose est certaine, à
l’heure de la pause, nombreux sont ceux qui se
félicitaient de ne pas avoir manqué cette
première partie de soirée !
Le temps d’un entracte et on retourne bientôt dans
la salle où Sugaray Rayford démarre son set
derrière le rideau rouge, un peu à la
manière d’une pièce de
théâtre … Un arrêt net de la
musique et on découvre enfin le quintet qui a belle allure
avec quelques belles pointures du blues mondial et quelques beaux
bébés qui ont largement
dépassé le quintal ! Première
constatation, ça joue bien … Mais ça
joue fort ! Très fort ! Trop fort …
Ruée sur les bouchons d’oreilles, sortie de la
salle au bout de quelques titres pour les plus sensibles …
Dommage, d’autant que Gino Matteo remonte encore un peu le
son de sa guitare au grand dam du fond de la salle qui n’a
plus aucune solution de repli ! Et comme derrière lui
ça envoie le bois avec un Lavell Jones des grands soirs
à la batterie et un Ralph Carter sobre mais efficace
à la basse, on en finit par trembler à chaque
coup de grosse caisse. Heureusement que le Flyin’ Saucer de
service aux claviers, Cédric Le Goff, apporte un peu de
finesse dans ce monde de bûcherons !
Petit à petit, le son finira par trouver son plus juste
équilibre et on pourra dès lors profiter du
superbe Chicago Blues que nous servent Sugaray Rayford et consorts,
chacun s’efforçant de donner le meilleur de
lui-même pour en arriver à un show plein de
feeling, d’humour même parfois comme lorsque
Sugaray demande s’il n’y a pas un costaud dans la
salle pour venir calmer Lavell Jones ou lorsqu’il nous sort
quelques pas de danse ou même un Moonwalk très
typé Michael Jackson, le gabarit du bonhomme en plus. Un
clin d’œil appuyé à B.B. King
avec qui l’artiste avait eu l’honneur de partager
la scène à diverses occasions, un rapide
intermède semi-acoustique avec le groupe assis sur des
chaises, encore quelques belles avalanches de notes et toujours
beaucoup de communication entre le groupe et la salle, c’est
en bonne compagnie que l’on s’en ira vers la toute
première heure du matin pour finalement se quitter sur un
étonnant « What A Wonderful World »
quasiment a-capella avec juste quelques notes de piano de temps en
temps en soutien …
Les habitués de la Scène Jean-Roger Caussimon ne
sont pas surpris, la soirée a été
grandiose, comme c’est généralement le
cas dans cet endroit où la programmation blues est
assurée par un connaisseur doublé d’un
homme de cœur. Pas étonnant dès lors
que l’on y croise tous les habitués de la
communauté blues et que l’ambiance y soit aussi
chaleureuse et conviviale … On y reviendra très
vite, c’est certain !
Fred Delforge
– mai 2015
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