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NEAL MORSE BAND au DIVAN DU MONDE (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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vendredi, 22 mai 2015
NEAL
MORSE BAND
LE DIVAN DU MONDE
– PARIS (75)
Le 9 mars 2015
http://www.nealmorse.com/
https://www.facebook.com/nealmorse?fref=ts
http://www.radiantrecords.com/default.aspx
http://ajeterprom.tumblr.com/
Remerciements à Tangui d' A Jeter Prom et à
Radiant Records
Neal Morse est un peu l'irréprochable du rock progressif.
Propre sur lui, belle gueule et toujours le sourire aux
lèvres, il est certainement le meilleur clavier actuel de
l'ère post-Wakeman que tout le monde s'arrache. Et c'est une
véritable claque à chaque opus aussi bien chez
Transatlantic que chez Spock's Beard, Flying Colors et une foultitude
de projets parallèles, pour qui aime un tant soit peu les
longues errances musicales propres au progressif.
Il est de ces musiciens virtuoses formés au classique mais
avivés par le rock qui demandent toujours plus et se
surpassent encore et encore, avec intelligence et surtout brio. Avec
« The Grand Experiment » qu'il présente
au Divan du Monde sur ce live, œuvrant aussi bien aux
claviers qu'à la six cordes, il a su s'entourer de musiciens
de compétition, véritables acteurs de ce coup de
maître en la personne du très jeune mais
déjà exceptionnel Eric Gillette à la
guitare (un jeu qui rappelle John Petrucci), de son comparse de
toujours Randy George à la basse et du tout aussi bon Bill
Hubauer aux pianos, guitares et cuivres. Alors pourquoi ne pas
couronner le tout avec un batteur tel que Mike Portnoy (Dream Theater,
OSI, Symphony X), et rajouter de derrière les fûts
cette touche groove-metal propre au groupe ?
Deux heures et demi plus tard de déferlantes et de
virtuosité sonores, on ne s'en remettra toujours pas. Je ne
sais pas si Neal est désormais touché par la
grâce depuis qu'il a croisé Jésus
Christ – car, et oui il faut le dire, les textes sont souvent
à connotation chrétienne (ça nous
change du death metal) – mais le public de la Rue des Martyrs
a reçu à pleines oreilles cet excès de
créativité et de musicalité somptueuse
telle une expérience mystique.
Petit retour en arrière ... Introduit en A Cappella,
« The Call », un brin dans la logique d'un Yes,
période seventies, s'enflamme vite grâce
à un Portnoy au mieux de sa forme qui virevolte sur ses
caisses avec exubérance, tant et si bien que Gillette qui
s'est certainement laissé trop entrainer dans cet
élan, cassera une corde dès le premier morceau.
L'improvisation étant le propre de tout excellent musicien,
Morse comblera avec un « Folsom Prison Blues »
d'anthologie. Du Johnny Cash, sauce prog, ou bassiste et clavier se
défouleront en une belle bataille de soli.
Après un « Leviathan » et ses prouesses
techniques, « The Grand Experiment » de l'album
éponyme fait l'unanimité dans la salle. Une
touche pop rock qui n'est pas sans rappeler les grands groupes eighties
comme Styx ou Asia. Fraicheur et spontanéité
autour d'un refrain fédérateur
amplifié par un bon gros son d'orgue Hammond et
épaulé par les chœurs de chacun.
Viendront ensuite deux reprises de Spock's Beard illustrant deux
périodes distinctes du groupe, batterie complexe et Morse
à la guitare, avant un petit break du band, amenant Neal
Morse à communier seul de façon intimiste et sous
les lumières tamisées pour « Heaven In
My Heart », assis sur un tabouret de bar et la
guitare sèche pour seule arme. Tout le groupe le rejoindra
ensuite, mêmes instants intimes pour « Waterfall
» qui verra Hubauer sortir sa clarinette.
Le final sera à la hauteur de toutes les
espérances. Enfin un final qui a bien duré
quarante minutes à une heure rien qu'avec ce morceau
épique qu'est « Alive Again », belle
œuvre metal prog et pierre angulaire de l'album (comme l'a
été « Momentum » sur le
précédent opus) et ce medley « One /
Testimony ».
« Alive Again » propose des plans instrumentaux qui
raviront les fans de prog alambiqué. Ainsi Portnoy et George
ont tout le loisir de s’exprimer également sur
cette pièce, au sein de laquelle la palette sonore de Neal
Morse s’enrichit avec l’utilisation d'une talk-box,
certains passages étant totalement heavy, d’autres
d’inspiration Canterbury, sauce Genesis.
En se fiant à l'instinct de ses complices pour enrichir ses
idées, leur apporter une confiance et leur laisser libre
expression, Neal Morse a réalisé un
véritable chef d'œuvre, revitalisant une fois
encore sa musique qui, comme celle de tous les grands artistes, porte
dans n'importe quel contexte sa marque
indélébile, cette fois ci plus en ensemble
grâce à un groupe qui sait rester entier. Un
concert qu'on aimerait revoir encore et encore comme ces bons films
qu'ont dit cultes.
Fred Hamelin –
mai 2015
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