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POPA CHUBBY à L'OLYMPIA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
dimanche, 17 mai 2015
 

POPA CHUBBY
L’OLYMPIA – PARIS (75)
Le 15 mars 2015

http://popachubby.wix.com/popachubby

https://www.facebook.com/pages/Popa-Chubby/56952906226?fref=ts

http://www.nuevaonda.fr/
http://www.nuevaondarecords.com/


Remerciements à Yohann Feignoux et Jean-Hervé Michel de Nueva Onda

Que dire de plus sinon que tout a certainement déjà été dit d'un concert du New-Yorkais Ted Horowitz dit Popa Chubby, et que l'homme est toujours aussi grand qu'il est imposant. Mais à l'Olympia, il y a toujours ces moments propres et magiques à cette salle mythique quand un guitariste comme Popa soigne son blues avec autant de délicatesse et surtout donne de sa personne avec brio pendant près de trois heures. Vingt-cinq ans de carrière célébrés à grand renfort d'une Stratocaster 66, fidèle compagne de route bien élimée et qui a plus que vécu les turpitudes du maître.

C'est Dave Keyes, claviériste du band, qui assurera une petite mise en bouche boogie-rock de vingt minutes avant que Popa fasse le show. Un son presque funky pour ce musicien qui accompagne depuis des années le who's who du blues et de la soul, et pour ne citer qu'eux Bo Diddley, Sleepy La Beef, Big Jay McNeely, Eddy Clearwater, Tracy Nelson, ou encore Wayne et Ronnie Baker Brooks. Toutes générations confondues, l'Olympia est blindé ce soir là pour accueillir un Popa qui monte enfin sur les planches après un entracte de quinze minutes, difficilement certes du fait de son surpoids, mais pour un rendez-vous qui se voudra passionné, avec ce don de soi qu'on lui reconnait.

Et comme hors d'œuvre et pour célébrer ceux qui ont donné le goût du rock au petit Teddy apprenant la guitare dans la remise de l'épicerie familiale, quel morceau de choix que ce « Sympathy for the Devil » des Stones ou le grand tatoué s'amuse et se marre sur des « wouh-ouh » ! D'ailleurs sur ce set, pas moins de quatre reprises des Pierres qui roulent, avec « Brown Sugar », « Wild Horses » et « Love in Vain » (écrit à l'origine par Robert Johnson), toutes réinterprétées avec une touche quasi aérienne et des solos bien impulsifs ! Avec respect au genre pour leitmotiv et ligne de conduite, Popa fais résonner son blues urbain et énergique dans tout l'Olympia, où le son a toujours été excellent. Et il mène ses trois acolytes (basse, batterie, clavier) à la baguette et en effet, ceux-là ne le quittent pas des yeux. Chacun sait qu'il est clairement le chef d’orchestre ici. Alternant blues lents et rapides, rock’n’roll puriste et influences tantôt classiques et tantôt modernes, l'homme sait entraîner son public et le mettre en transe. Car Popa ne joue pas le blues, il le vit, le sue, en souffre et s'en délecte depuis tout petit ! Il ne remerciera jamais mieux ses parents qu'en leur dédiant ce soir « Daddy Played The Guitar And Mama Was A disco Queen ».

Avec « Rock on Bluesman » et « Three little words » de cet album sorti en 2014 (« I'm feeling Lucky », le vingtième qui signe son grand retour chez Dixiefrog) Popa Chubby renoue avec ces grands morceaux qui ont fait sa légende, une ligne racée tant dans l'écriture que sur le jeu de cordes. De grands moments qui forcent l'admiration : soli fiévreux et efficaces, une bonne voix rocailleuse et surtout une foi inébranlée en ses gros doigts, peut être bien boudinés, mais qui dansent entre les frettes avec la grâce de danseuses étoiles ! Les reprises qui font partie inhérentes du show et qui alternent avec les originaux de ses albums respectifs (un beau melting-pot de cette carrière prolifique), Popa sait les choisir avec élégance et les transcende avec un savoir-faire inégalé : de Freddie King (« Same Old Blues ») à BB King (« Rock me Baby ») - les rois sont à l' honneur -, Hendrix et ce sempiternel « Hey Joe » rallongé d'au moins cinq bonnes minutes en un solo épique, mais quelques autres dont on avait pas forcément pris l'habitude d'entendre de la part du guitariste comme l'« Hallelujah » de Leonard Cohen ou le « Rollin' and Tumblin' » des Grateful Dead.

Un concert de Popa Chubby est unique et est chaque fois réinventé, son blues-rock est fédérateur et n'est pas sans rappeler un autre guitar-hero, Stevie Ray Vaughan, décédé juste avant la sortie du premier album du New-Yorkais. Un signe pour la relève ? Popa en apporte la preuve depuis aujourd'hui vingt-cinq ans ...

Fred Hamelin – mai 2015