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FESTIVAL BLUES NOTES à FRANQUEVILLE ST PIERRE (76)
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Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 13 avril 2015
FESTIVAL
BLUES NOTES – 7ème EDITION
CAC ANDRE BOURVIL
– FRANQUEVILLE SAINT-PIERRE (76)
Le 10 avril 2015
http://passerelle.franceserv.com/
http://www.vincentfonf.fr/
http://www.backton.com/
https://www.facebook.com/mbb.crew/
http://www.connielush.com/
Retrouvez toutes les
photos d’Alain Hiot sur
https://www.flickr.com/photos/yoyo95280/sets/
Retrouvez toutes les
photos d’Evelyne Balliner sur http://eveball.over-blog.com/
C’est devenu un de nos rendez-vous incontournables de la
saison et c’est une fois encore vers Franqueville
Saint-Pierre que nous nous rendons pour assister au Festival Blues
Notes, septième du nom. D’aucuns se demanderont
pourquoi un micro-festival comme celui-là plutôt
qu’un autre … La réponse tient dans la
question, si Blues Notes est petit, il n’en a pas moins
trouvé la capacité de se mettre à la
hauteur des grands en proposant une programmation pleine
d’originalité et en offrant un accueil haut de
gamme à ses visiteurs. Le public ne s’y trompe pas
mais les professionnels non plus puisque dans le hall, c’est
un stand Blues Magazine qui nous tend les bras dès
l’arrivée …
Là ne s’arrête d’ailleurs pas
le comité de réception puisque
l’entrée est saluée par les belles
notes de Nico Backton en duo ce soir avec le guitariste Thierry Lopez.
Une guitare électrique, une acoustique, une cigar box pour
le côté le plus roots … On ne sait plus
trop si l’on doit présenter Nico comme
étant Belge ou Perpignanais mais une chose est certaine, il
ne demeure aucun doute sur sa musique et celle-ci vient
indiscutablement du Sud des Etats Unis en charriant derrière
elle toute la boue du Mississippi mais aussi quelques chaines aux pieds
et pas mal de souvenirs venus des champs de coton.
Si certains pensent encore qu’on ne peut pas jouer le blues
sans être noir et descendant d’esclaves,
c’est parce qu’ils n’ont jamais eu la
chance de croiser Nico Backton, que ce soit comme habituellement avec
ses Wizards Of Blues ou comme ce soir dans une configuration un peu
moins étoffée mais toujours autant
chargée d’émotion grâce
à la voix pleine de relief de l’artiste et
à la complicité des deux guitares qui parviennent
à emmener l’esprit jusque très loin
vers le Delta. Des compositions qui ont l’air
d’être des traditionnels, des standards que le duo
se rapproprie pleinement, il n’y a qu’un pas entre
la légende et le réel et nous l’avons
franchi ce soir !
L’heure est venue d’entrer dans la salle et on
peine presque à trouver de la place tant le public a
répondu présent à
l’invitation de cette septième édition.
On ne va pas s’en plaindre quand même et Alain
Gires qui passe traditionnellement par le micro pour remercier ses
partenaires et saluer les grands artistes disparus dans
l’année est le premier à s’en
féliciter. On a une pensée pour Johnny Winter
bien entendu, mais aussi pour Jack Bruce et enfin pour Joe Cocker dont
quelques notes résonnent dans la sono …
L’heure est bientôt à la fête
et après nous avoir présenté Vincent
Fonf, « serial peindeur » qui réalisera
deux tableaux pendant la soirée, il est temps de
présenter les régionaux de
l’étape en charge de chauffer la grande salle, et
ce n’est rien de le dire !
Les MBB Crew viennent de Val de Reuil, autant dire qu’ils
auraient pu faire le trajet à vélo, mais
n’allez pas confondre local et amateur puisque la musique des
Normands les a déjà conduits
jusqu’à la finale du prestigieux Tremplin de La
Traverse et que les quatre garçons qui attendent leur album
pour mardi 14 avril, pas de chance, affichent une qualité
mais aussi une efficacité à toute
épreuve. Du blues, du rock, une pointe de funk et une paire
de guitares qui ne s’en laisse pas conter tant elle est bien
soutenue par une rythmique de haut vol, il n’en faut pas plus
à MBB Crew pour nous offrir une mise en jambes de
très bonne facture et pour finir de persuader
l’assistance de la qualité des formations
normandes, il ne subsistait d’ailleurs
déjà aucun doute sur la question puisque
traditionnellement, le Festival Blues Notes accueille chaque
année un artiste du cru !
On retrouve Nico Backton dans le hall pendant l’entracte et
le duo nous en remet une couche avec le même talent pendant
que le ballet des techniciens installe le matériel pour
Connie Lush … On n’a pas oublié de
regarder la première toile de Vincent Fonf bien entendu, et
le résultat fait plaisir à voir tant le peintre
sait se laisser inspirer par des sujets en mouvement et traduire
lui-même ce mouvement dans sa peinture. Une belle initiative
que l’on avait auparavant pu découvrir dans
d’autres grands festivals de l’hexagone !
Connie Lush, c’est un monument de la scène
britannique, une blueswoman de première classe qui sait
mélanger talent et humour et saupoudrer le dialogue avec
l’assistance de quelques mots de Français, une
langue qu’elle maîtrise plutôt bien. La
salle est surchauffée et on y respire mal tellement la
chaleur est harassante mais le band se donne à fond, sans
compter, et va contribuer à nous apporter encore quelques
degrés de plus d’ici la fin de la
soirée. Beaucoup de chansons pour les femmes, une seule et
unique chanson pour les hommes, Connie Lush se régale en
nous offrant ses plaisanteries et nous régale en nous
offrant sa musique, se payant comme toujours le luxe de quelques
déhanchements mais aussi de quelques poses qui font toujours
mouche auprès d’un public qui apprécie
autant la chanteuse pour son charisme et pour sa gentillesse que pour
la richesse de son chant et de son répertoire.
Soutenue par une formation pleine de cohérence et pleine
d’inspiration dans laquelle on remarque Renaud Cugny aux
claviers, Connie Lush en passera par des blues sexy en diable mais
aussi par des blues plus discrets, plus subtils, pour finalement mener
à bon port une barque dans laquelle ses marins rament
à l’unisson pour le plus grand plaisir
d’une salle qui apprécie à sa juste
valeur le show conduit par la diva de Liverpool. Un duo guitare / chant
aux limites de l’acoustique pour finir de séduire
l’assistance et c’est par la traditionnelle jam de
fin de soirée que ce septième Blues Notes se
refermera, Connie cédant volontiers son micro à
Manu de MBB Crew et à Nico Backton pendant qu’elle
invite Vincent Fonf à se joindre à elle pour
battre le rythme avec ses pinceaux ! La salle, debout devant la
scène, n’en finit plus
d’apprécier le moment et de le faire savoir
…
C’est sur ces dernières notes que l’on
se quittera, non sans avoir partagé le repas
d’après concert avec les musiciens et
l’organisation … Comment remercier
l’équipe d’Alain Gires pour ce
qu’elle réalise avec ce festival ? En lui offrant
un des tableaux de Vincent Fonf bien entendu, mais aussi en les
assurant tous de notre sympathie et de notre immense respect pour avoir
su réussir à maintenir le cap malgré
les subventions publiques qui comme partout
s’étiolent et malgré la
difficulté de les compenser par des partenariats
privés. Une soirée de festival, c’est
un an tout entier de préparation … Si certains en
sont conscients, beaucoup l’ignorent et il est
généralement bon de le rappeler ! Le talent et
l’imagination d’une poignée de gens
compense souvent le manque d’engagement de ceux qui serrent
les cordons de la bourse et c’est aussi en cela que les
Bénévoles de l’Association La
Passerelle sont précieux ! Merci donc à eux tous,
et rendez-vous à Franqueville Saint Pierre en 2016 pour la
huitième édition …
Fred Delforge
– avril 2015
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