Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 17 avril 2015
I Ni Ce
(Altraiz 64 Production
– 2015)
Durée
29’11 – 8 Titres
http://www.peio.fr
On l’avait découvert en 2012 avec son premier
album, « L’ombre et la lumière
», et tout laisser penser à
l’époque que Peïo ne tarderait pas
à devenir un des grands noms de la chanson
française … C’était sans
compter sur diverses épreuves familiales qui
éloigneront l’artiste du feu des projecteurs et
qui l’empêcheront d’assurer
convenablement le service après-vente d’un ouvrage
auquel pourtant rien ne manquait, des évènements
qui auraient pu lui faire définitivement remiser guitares,
pianos et micros si ses fans et ses complices ne lui avaient
insufflé cette volonté de continuer,
d’aller encore plus loin. Pour le Français aux
origines basques, proposer deux fois la même chose
n’était pas concevable et c’est donc un
nouveau terrain qu’il a décidé de
débroussailler avec ses Mermaids, invitant le joueur de
N’goni Mamah Diabaté à rejoindre une
formation où l’on remarque Pierre Sangra aux
guitares, violoncelles et bouzoukis, Gabriel Druot aux guitares et
koras, Alex Tolub aux pianos et contrebasses et Toma Milteau
à la batterie et aux percussions. Entre la chanson
française et la musique malienne, Peïo &
The Mermaids s’efforcent ainsi de construire un pont sur
lequel les influences se rencontrent, s’entrechoquent
parfois, mais toujours pour en arriver à s’unir
dans une seule et même direction, celle d’une
musique capable de sortir des clichés trop restrictifs de la
world et de la pop pour en arriver à ouvrir en grand les
portes d’un monde à part entière, un
monde dans lequel on goute sans aucune
arrière-pensée à un mélange
de cultures des plus harmonieux, un véritable bouillonnement
artistique d’où se détachent avec un
naturel fou des morceaux comme « Ma mélancolie
», « Libre », « Lalibela
» ou encore « Etrange lueur » qui font de
cet « I Ni Ce » un recueil à la fois
varié, attachant et plein de sensualité, un
ouvrage posé un peu en marge de ce qui se fait actuellement
qui devrait pourtant parvenir à remettre les pendules
à l’heure et à apporter à
Peïo la reconnaissance que ce grand artiste mérite.
L’histoire est en marche cette fois, c’est certain !
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