Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 15 avril 2015
This Magic will Buck you
up!
(La Fissure Prod
– 2015)
Durée
39’17 + 44’17 – 9 + 10 Titres
http://www.magicbuck.com
Il serait né il y a un siècle dans le Mississippi
que sa musique ne serait pas véritablement
différente et à l’image de ceux qui lui
ont fait connaître et apprécier le blues, Magic
Buck est un de ces artistes qui ne font pas de bruit, un de ces one man
band qui distillent avec un cœur gros comme ça et
au moins autant de talent une musique qui se nourrit d’une
guitare, d’un tambourin ou encore d’un harmonica et
qui porte haut et fort une voix qui ne cherche rien d’autre
que le plaisir de partager une émotion à la fois
vraie et sincère. De l’Ile de France où
il a vu le jour il y a tout juste un demi-siècle
à la région toulonnaise où il a
posé ses valises, le bien nommé Magic Buck a eu
le temps de peaufiner son style et de se forger un
répertoire construit au gré de ses trois albums
mais aussi et surtout de beaucoup de temps passé
à écumer les bars, les clubs, les juke joint et
autres scènes d’un hexagone qui a su reconnaitre
la valeur d’un artiste dont la musique évoque
autant les eaux boueuses du Big Muddy que les champs de coton du Sud
des Etats Unis. Son quatrième opus, Buck a voulu
l’enregistrer en public et c’est à
l’approche du dernier hiver qu’il s’est
exécuté à La Seyne Sur Mer pour deux
concerts qui donneront finalement la matière
nécessaire à ce double ouvrage, une petite
vingtaine de titres en tout durant laquelle le bluesman nous sort des
slides de folie sur des blues qui semblent tirés du
même tonneau que ceux des Son House et autres Robert Johnson.
« This Magic Will Buck You Up! », tout est
clairement annoncé sur le digipack mais plus on avance dans
l’ouvrage, plus les bonnes surprises se succèdent
avec des versions incroyablement séduisantes des «
Blues Bootstomper », « Scrapbooking Blues
», « Hey You », « Five O Seven
», « Blues For You » et autres
« All A Man Can Do » et avec en prime des cadeaux
comme la présence du banjo de Tony Zombi sur «
Coyote Dance » ou encore l’instrumental «
N’Goma » qui referme l’effort. Un peu
plus de deux décennies passées sur les routes du
blues ont fait de Magic Buck un de nos artistes incontournables, un de
ceux qui à l’instar de ses modèles
américains ne sont connus que de ceux qui se donnent la
peine de gratter le vernis et de partir à la recherche de
l’authentique et quand bien même on ne le voit pas
à la télé ni à
l’affiche des grands festivals, tous ceux qui ont un jour
croisé sa route en sont devenus instantanément
fans tant ce qu’il propose est non seulement beau, mais en
plus fort. Avec de tels musiciens, le blues a encore de belles heures
devant lui
!
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