HAYSEED DIXIE à LA MAROQUINERIE (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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dimanche, 12 avril 2015
HAYSEED
DIXIE
LES NUITS DE
L’ALLIGATOR
LA MAROQUINERIE
– PARIS (75)
Le 27 février
2015
http://www.hayseed-dixie.com/
http://www.lamaroquinerie.fr/
http://www.nuitsdelalligator.com/
Remerciements à Isabelle Béranger et Barbara
Augier de Bipcom
Si un jour, par hasard, vous vous perdez au fin fond des Appalaches,
rendez visite à la petite communauté agricole de
Deer Lick Holler et vous y trouverez les plus purs rednecks,
éleveurs de porcs, alambics au fond du jardin, casquettes de
routier sur cheveux gras et barbes millénaires.
Là où il y a peu d'influences
extérieures et où les musicologues aiment
à étudier l'authentique son hillbilly, celui du
« Duelling Banjos » immortalisé par le
film « Deliverance » de John Boorman. Un long
parcours qu'ont fait ainsi les Hayseed Dixie jusqu'à la
Maroquinerie !
Parti au départ d'une bonne rigolade, le groupe,
d’où son nom, décidant de reprendre le
répertoire d'AC/DC version bluegrass, a depuis fait son
chemin et depuis Nashville, entame une tournée mondiale.
Parce que c'est bien d'un groupe de reprises dont on parle, une fois
n'est pas coutume. Mais quel groupe, et quelles reprises ! Car
reprendre des standards du rock ou du metal n'est pas une mince affaire
avec ces instruments traditionnels que sont le banjo, la mandoline ou
le violon, même si on les branche sur le secteur ! Un pari
réussi : une interprétation claire et
intelligente par des virtuoses dont la rapidité aux cordes
ferait rougir n'importe quel guitar hero.
n partageait ce soir-là à la Maroquinerie un
double plateau avec le Heavy Trash de Jon Spencer pour les Nuits de
l'Alligator. Il a été étonnant et
marrant de voir un public constitué de rockab'
gominés, punks et motards tatoués prendre son
pied sur du hillbilly. On ne voit pas ça tous les jours. Il
faut dire que les Hayseed Dixie savent remuer et transformer une
scène en bon bordel, à grand renfort de grimaces,
d'arrosage de bière sur le public, le tout en
éructant toutes les cinq minutes un bon « America
Fuck You ! ». Du punk sorti réellement du fin fond
d'une grange. Ils iront jusqu'à se planter
intentionnellement sur la setlist commençant deux morceaux
en même temps.
Voir interpréter du Motörhead, du Black Sabbath et
du Twisted Sister en country, ça vaut aussi une bonne
tranche de rire. Un grand moment prévaut surtout, celui ou
le « Bohemian Rhapsody » de Queen se couple avec le
« Let's get it on » de Marvin Gaye avec un solo de
mandoline qui reliera les deux. Même Manu Chao aura droit
à son interprétation. Un concert qui se terminera
comme il a débuté avec deux standards d'AC/DC
comme fil directeur : « Hell’s Bells » et
« Highway to Hell ».
Hayseed Dixie, pour son show décalé, festif, et
euphorisant, est certainement le concert qui a le plus fait bouger la
Maroquinerie pendant ces Nuits de L'Alligator. Alors la prochaine fois,
ne les ratez pas ! Ils repasseront par chez vous, car là
où il y a de la bière, vous avez une chance de
les rencontrer. Leur Leitmotiv ? Jouer partout où
ça picole : « Drinkin', Cheatin', Killin' and Hell
! »
Fred Hamelin –
mars 2015
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