Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 03 avril 2015
Le départ
(Verycords –
Warner – 2015)
Durée
41’17 – 12 Titres
https://www.facebook.com/zazafournier
Un premier album éponyme en 2008 mais surtout un
deuxième effort paru en 2011, « Regarde-moi
», auront suffi à faire de Zaza Fournier un
personnage reconnu dans le monde de la chanson française,
mais pas seulement puisque la chanteuse atteindra également
nombre de fans du Brésil jusqu’au Japon en passant
par l’Ukraine … Marqué par les relents
de l’écoute assidue de l’œuvre
intégrale de Roy Orbison, le dernier opus en date avait su y
trouver une couleur, une saveur, mais c’est cette fois dans
un autre style que la Picarde originaire de Paris s’efforce
d’avancer, dans un registre où l’on
croise autant les miasmes du blues du désert et de Tinariwen
que ceux de l’electro de M.I.A. voire même du folk
de Timber Timbre, autant dire que la palette est large. Avec ses textes
réalistes, autobiographiques ou non, Zaza Fournier dessine
des tableaux, peint des portraits, mais ce qu’elle fait le
mieux, c’est bien mettre en valeur de belles rimes sur des
mélodies fouillées pour les laisser porter par
des instrumentation tellement minimalistes qu’elles en
finissent par devenir complexes. Un piano, un accordéon, une
voix presque monocorde qui interpelle à chaque seconde,
« Le départ », c’est une
collection de tranches de vie où il est question de tout et
de rien, d’être et de d’avoir
été, de joies et de peines, d’amours et
de tristesse, le mélange de toutes ces belles choses amenant
l’artiste à nous proposer des chansons pleines de
relief, pleines d’émotion, des titres comme
« Garçon », « 16 ans 12
», « La jeune fille aux fleurs »,
« Objets perdus », « Les Filles
» ou encore « Les Chiens » mais aussi un
incroyable duo avec Féfé, cofondateur de
Saïan Supa Crew, avec lequel elle nous offre « La
Java des imposteurs ». Entre ange et démon, entre
femme fragile et femme fatale, Zaza Fournier interpelle et nous
délivre un concentré de bonnes vibrations qui
sont à la chanson ce que le punk est au rock, une
bouffée d’énergie capable de redonner
de l’âme au genre ! Dans les bacs depuis la mi-mars
…
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