Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 13 mars 2015
Le réveil
(Autoproduction
– 2015)
Durée
47’01 – 9 Titres
https://www.facebook.com/criprimate
Il a longtemps été saxophoniste pour le latin-jazz
et la free music avant de se lancer dans l’aventure de Cri
Primate, un projet qui trottait dans l’esprit de Phil Canals
depuis de nombreuses années et qu’il a fini par
mener à bien en compagnie de ses acolytes Marc Simon aux
guitares et kamélé n’gonis et Simon
Bernard aux marimbas, balafons et autres synthés
analogiques. Outre la voix, le créateur du trio porte
également la responsabilité des programmations,
flûtes amérindiennes et xaphoons et pilote Cri
Primate dans une démarche où le slam, les
musiques ethniques et le rock engagé se rejoignent
naturellement, un peu comme si les Béru et OTH se mettaient
à jouer en compagnie de la rythmique d’AC/DC et de
quelques griots et sorciers venus d’Afrique mais aussi des
peuplades indiennes d’Amérique, le tout portant
des paroles qui auraient pu être écrites par
Léo Ferré en étroite collaboration
avec Abd Al Malik. Improbable sur le papier, difficile à
saisir dans la platine, Cri Primate est la résultante
d’un mouvement universel, une démarche qui ne
s’embarrasse d’aucune frontière,
d’aucune limite aux diverses cultures, et qui
délivre un message non seulement engagé mais
aussi positif. Des intonations vaudou aux pas des prisonniers sur fond
de chaines qui claquent et de chiens qui aboient, du slam au punk rock
en passant par des cachets ethniques très
présents, « Le réveil » est
un signal d’alarme lancé par Cri Primate pour
faire sortir de chacun d’entre nous l’animal qui y
est enfermé, un appel à plus
d’humanité et à plus de conscience qui
en passe forcément par diverses dénonciations
mais aussi pas autant d’incitations qui prêchent en
faveur du respect des minorités, de la protection de la
nature et de l’abandon d’un tout-capitalisme qui
laisse régulièrement une partie de la population
sur le bord de la route. Un son primitif, des accords directs et des
mots sincères, de « Futur simple »
à « Confiscation », on en passe par des
pièces fortes et prenantes comme «
Brûlez tout », « Hibakusha Naoto
Matsumura », « Polyéthylène
Blues » ou encore « Les genêts fleuriront
», des titres qui donnent à ce premier album de
Cri Primate de vrais airs de grande œuvre musicale mais aussi
humaniste. On en ressort forcément touché, voire
parfois troublé, mais c’était bien
là le but escompté !
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