Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 08 mars 2015
You keep the money
(Crustee Tees Records
– 2014)
Durée
56’51 – 12 Titres
http://www.tascru.com
Récipiendaire en 2014 d’un Keeping The Blues Alive
Award dans la catégorie Education, Tas Cru est non seulement
connu pour ses actions en milieu scolaire, un exercice dans lequel il
excelle, mais aussi et surtout pour les trésors de blues
qu’il distille dans les clubs et dans les festivals, son
talent de chanteur et de guitariste en ayant fait un interlocuteur
privilégié des plus grands noms du genre.
Doté d’un talent de songwriter exceptionnel et
d’une capacité d’observation
à la hauteur de l’attention qu’il
prête aux gens, l’artiste sortait à la
toute fin de l’année 2014 son sixième
album, un vrai brûlot de blues dans lequel,
accompagné de quelques-uns de ses amis, il mettait en avant
toutes ses pensées du moment et toutes les influences qui le
traversaient alors. D’un blues soigné à
souhait jusqu’à un gospel plein d’espoir
en passant par quelques shuffles et au moins autant de ballades mais
aussi par un instrumental et par quelques pépites entre
rock, soul et rhythm’n’blues, Tas Cru y raconte des
histoires, qu’elles soient bien réelles ou plus
simplement fantasmées, et nous conte avec le même
brio les anecdotes issues d’une conversation avec T-Model
Ford qu’il nous invite à respecter et à
partager l’héritage des vieux joueurs de blues et
de gospel méconnus dont l’influence sur la musique
actuelle est indiscutable. Un clin d’œil
à ses origines québécoises avec
« La Belle Poutine », un autre bien
caché à JJ Cale avec « Take Me Back To
Tulsa », quelques belles démonstrations de classe
et de feeling avec « A Month Of Somedays »,
« Heart Trouble », « One Bad Habit
» et « Bringing Out The Beats » et bien
évidemment un tittle track empreint de tellement de
sincérité qu’il mérite
à lui seul la découverte, avec « You
Keep The Money, Tas Cru signe l’album
référence que l’on attendait de lui,
celui qu’il portera avec toujours le même talent
dans les clubs les plus prestigieux du Delta et d’ailleurs,
lui le bluesman né dont le charme et le charisme sont tels
que l’on est instantanément séduit et
convaincu non seulement par sa musique mais aussi par le personnage
lui-même. Des guitares qui n’en finissent plus de
chanter et de pleurer leurs notes, un dulcimer ou des claviers pour
soutenir l’édifice … Si ce
n’est pas le plus bel album de blues de ces douze derniers
mois, il est à coup sûr à classer dans
le top 5 !
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