Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 06 mars 2015
Let it reign
(Cooking Vinyl
– 2015)
Durée
35’36 – 10 Titres
http://www.carlbaratandthejackals.com
Transfuge des Libertines et des Dirty Pretty Things, le chanteur et
guitariste Carl Barât préparait tranquillement son
deuxième album solo quand il a fini par se rendre compte
qu’il lui manquait quelque chose pour avoir un son puissant
et radical, celui des Clash par exemple … Ce manque,
c’était un groupe, un vrai, alors c’est
en passant une annonce sur internet qu’il a
commencé à auditionner ceux qui allaient
bientôt devenir The Jackals … Exilé du
côté de Los Angeles pour six semaines de studio,
le Britannique s’est installé à Van
Nuys et y a trouvé non seulement une énergie mais
aussi et surtout le son qu’il recherchait, un son
posé quelque part à un juste milieu entre la pop
et le punk avec une je ne sais quoi de glam à
l’intérieur et surtout avec des relents qui
rappellent autant les héros de Camden que ceux de LA, les
Pistols, les Clash, les Rocket From The Crypt et autres Queens Of The
Stone Age ! De là à nous refaire un album dans le
genre de « London Calling », il n’y avait
qu’un pas que Carl Barât & The Jackals ont
réussi à ne pas franchir pour nous
délivrer au contraire un effort plein de fougue et plein de
hargne mais aussi plein de nuances, un album fait d’une part
de brit-pop et d’une autre de punk californien, à
moins que ce ne soit le contraire d’ailleurs car sous
l’influence de Joby Ford qui a produit « Let It
Reign », Barât et consorts sont parvenus
à trouver un équilibre entre les riffs de
mitraillette et les harmonies vocales, entre les
déflagrations punkisantes et les arrangements
chiadés qui donnent parfois aux titres des petits
côtés Ramones avec toutes les
onomatopées qui vont bien avec. Porté par son
single dévastateur, « Glory Days », ce
premier album de Carl Barât & The Jackals souffle
tour à tour le chaud et le froid sans jamais passer par la
case tiède, c’est aussi ce qui fait son
intérêt, et nous réserve quelques
très belles rencontres avec des morceaux comme «
Victory Gin », « A Storm Is Coming »,
« March Of The Idle », « War Of The Roses
» et autres « The Gears » …
Ceux qui espèrent encore une reformation des Libertines vont
en être pour leurs frais car il semble bien que Carl
Barât ait une fois encore trouvé une bonne raison
de poursuivre la route dans une autre direction, et il faut bien
admettre que celle tracée par The Jackals ne manque pas
d’arguments pour convaincre. « Let It Reign
»
!
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