Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 01 mars 2015
Prospect hill
(Dixiefrog –
Harmonia Mundi – 2015)
Durée
38’31 – 14 Titres
http://www.domflemons.com
http://www.bluesweb.com
Il est connu dans le monde entier pour être l’un
des créateurs des très fameux Carolina Chocolate
Drops avec qui il a revisité les styles de blues les plus
anciens et contribué à la renaissance de la folk
américaine pendant pas moins de dix ans, une œuvre
qui l’a conduit à voyager plus que de raison et
à se produire sans relâche dans les plus belles
salles et les plus grands festivals de la planète. Bien
décidé à mener aujourd’hui
une carrière solo, celui que l’on appelle The
American Songster Dom Flemons a ainsi composé une
volée de nouveaux titres, a choisi quelques morceaux de plus
dans le répertoire traditionnel ou encore dans ceux de
quelques artistes comme Tampa Red ou Gus Cannon et a finalement
rassemblé à ses côtés
quelques invités et néanmoins amis comme Guy
Davis, Pura Fé et Joe Seamons pour donner naissance
à sa première œuvre personnelle qui
s’inspire spontanément d’une ville
construite par les esclaves en 1849, « Prospect Hill
». Toujours aussi empreint de la tradition des musiques roots
américaines, Flemons en appelle à tout ce qui
leur a donné leur couleur, le banjo, le fiddle, la
clarinette ou encore les saxophones, et nous emmène dans un
voyage où la folk, le blues, le rock et le ragtime se
rejoignent pour donner naissance à un style à la
fois chaleureux et unique en son genre, une sorte de « Old
Time Music » sur laquelle plane l’âme de
Peter Seeger, un genre dont l’artiste partage les codes avec
des amis comme Pokey Lafarge ou Possessed By Paul James et
qu’il délivre à la scène
avec tellement de talent et d’inspiration que sa musique et
sa manière de la jouer en deviennent non seulement
très contemporaines mais aussi et paradoxalement
relativement innovantes. Difficile de résister à
ce courant très vif qui se nourrit d’instrument de
plus en plus prisés, que ce soit chez nous avec des artistes
comme Féloche ou Moriarty ou ailleurs avec tous ceux que
l’on a cité précédemment,
d’autant plus quand ça se traduit dans la platine
par des trésors d’inspiration, de
spontanéité et de musicalité comme
« Polly Put The Kettle On », « Georgia
Drumbeat », « Too Long (I’ve Been Gone)
», « Grotto Beat » ou encore «
San Francisco Baby ». Avec son look tout droit sorti
d’une série américaine où il
aurait pu jouer le rôle du fiancé d’une
des filles Ingalls, ses mélodies
d’époque et son talent très actuel, Dom
Flemons ne manquera pas de convaincre en solo tous ceux qui
l’appréciaient jusqu’alors en groupe,
c’est certain et qui plus est très
légitime. Aucune hésitation à avoir
donc, que ce soit dans les bacs ou encore en live !
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