Ecrit par Fred Delforge |
|
|
vendredi, 27 février 2015
This is from here
(Dixiefrog –
Harmonia Mundi – 2015)
Durée
41’09 – 12 Titres
http://www.harrisonkennedy.ca
http://www.bluesweb.com
Né dans l’Ontario à une
époque où être
afro-américain revenait à subir au quotidien la
ségrégation et les discriminations sociales,
Harrison Kennedy s’est forgé un style en
écoutant attentivement des artistes comme Memphis Minnie,
Billie Holiday ou Lonnie Johnson et a sans soute fini par
être définitivement être
piqué par le virus du blues à la suite
d’un cours d’harmonica
échangé à Sonny Terry contre une
bouteille de vin alors qu’il n’avait que quinze ans
… Devenu adulte, Kennedy rejoindra les Chairmen Of The Board
avec qui il vendra des millions d’albums et jouera aux
côtés de Stevie Wonder, George Harrison et les
Rolling Stones avant de finalement revenir à ses
premières amours, celles d’un blues direct, sobre
et humain qui se joue les yeux dans les yeux avec un public qui vibre
à l’unisson d’une musique qui,
à l’arrivée, est plus un style de vie
que toute autre chose. Une dizaine d’années
après ce retour aux sources, Harrison Kennedy
s’offre un nouvel enregistrement pour Dixiefrog, le
deuxième, et en profite pour nous emmener en voyage
à travers des racines au plus profond desquelles on ressent
autant les relents de la soul de Memphis que de celle de Detroit.
Accompagné de différentes pointures comme Colin
Linden, Brian Griffith ou Chris Caddell aux guitares, Jesse
O’Brien au piano, John Diamond et Terry Wilkins aux basses,
Gary Craig à la batterie et enfin Nick Blagona aux
percussions, Harrison Kennedy nous fait traverser le blues des
années 30 et 40 mais aussi la soul et le
rhythm’n’blues des sixties pour nous amener
très naturellement vers une musique complètement
dans notre époque, une musique où
l’acoustique, la classe et l’humour se rejoignent
sur une seule et même longueur d’onde pour nous
offrir des chefs d’œuvre comme «
Walkin’ Or Ridin’ », « Jimmie
Lee », « Friday Dream », «
Crocodile Lies » ou encore « Milk Cow Blues
», des titres qui passent des profondeurs du Deep South aux
fumées des villes industrielles en moins de temps
qu’il n’en faut pour le dire et qui
séduisent tous avec une même
convivialité et une même envie de bien faire et de
sonner juste et sincère. Sa musique, Harrison Kennedy la
joue avec son cœur et la chante avec son âme et
forcément, ça se ressent quand on
l’écoute. Vite, un concert !
|