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KING AYISOBA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 22 février 2015
 

Wicked leaders
(Makkum Records - Mix et Métisse - Mansa Live Production – Socadisc – 2015) 
Durée 50’01 – 10 Titres

http://www.kingayisobamusic.com
             
Natif du Ghana, King Ayisoba flirte avec la quarantaine depuis peu mais joue du kologo depuis son plus jeune âge, ce qui en fait un virtuose de cet instrument rudimentaire à deux cordes fabriqué à partir d’une calebasse. Remarqué dès la sortie de son premier album, l’artiste a très vite rejoint l’Europe où il s’est rapidement produit sur de gros festivals où ses prestations ont su réjouir non seulement le public mais aussi les professionnels qui ne tarissent aujourd’hui plus d’éloges à propos d’un musicien mais aussi d’une musique qui ne s’écrit pas et qui ne s’apprend pas, une musique qui est selon la légende transmise à ceux qui la jouent par les esprits, leur donnant par la même occasion un statut de sage mais aussi de sorcier. Fort de cette spiritualité, King Ayisoba revient avec un nouvel album dans lequel il explore à sa manière le mélange des sons, associant les instruments traditionnels et les percussions africaines avec le xylophone, la trompette ou encore la clarinette pour construire de la manière la plus live et la plus spontanée possible un ouvrage qui s’adresse à ceux qui ont le pouvoir, politique ou militaire, et qui ne s’en montrent pas dignes. Considéré comme un punk africain non pas par sa musique mais par son attitude et son engagement, King Ayisoba bouscule sans ménagement l’ordre établi et n’hésite pas à invectiver les dirigeants de tout poil en leur rappelant qu’un leader légitime est quelqu’un qui se comporte comme un bon leader, n’hésitant pas à renvoyer les autres à la chanson qui donne son titres à l’opus, « Wicked Leaders », mais n’hésitant pas non plus à incorporer des éléments étrangers comme l’usage de l’Anglais et des harmonies vocales modernes à une musique traditionnelle qu’il en profite pour rénover, voire même redynamiser. Au travers de titres comme « Sunsua », « Akolbire », « Asa’ala Daandera » ou encore « Abeleywine », King Ayisoba s’efforce de faire tomber les frontières entre l’Afrique et l’Occident mais aussi entre les traditions ancestrales et le modernisme, une démarche qui, si elle ne lui attirera pas que des sympathies, finira forcément par faire évoluer les coutumes et les mentalités. Que l’on aime « Wicked Leaders » pour la musique qu’il propose ou par la démarche qu’il engage, il n’en resta pas moins que cet album est d’une qualité artistique irréprochable ! Avis aux amateurs …