Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 22 février 2015
Cavale
(Autoproduction
– 2014)
Durée
49’18 – 13 Titres
http://www.minimasocialclub.com
Ils se revendiquent comme un groupe de rock alternatif et affichent
fièrement le nom de Minima Social Club, des qualificatifs
à la fois légitimes pour le premier et quelque
peu frauduleux pour le second puisque ces Agenais branchés
sur le courant continu ne sont en rien minimalistes, loin de
là ! Quelque part entre La Mano, Les Béru, Les
Rita et Renaud, ces six énergumènes frappent un
grand coup d’entrée de jeu et nous balancent un
premier pruneau pas piqué des vers, un uppercut pur rock
décliné sous un format conceptuel et servi avec
l’art mais aussi avec la manière, un gros coup de
cœur garanti pour qui apprécie le rock
déluré et en Français s’il
vous plait, mais pas que … Confortablement
installés sur les banquettes en cuir de leur caisse
américaine aux cachets sixties, Gibus au chant, au
banjolélé et aux harmos, Pat et Pierre aux
guitares, Ed Wood à la contrebasse, Mehdi à la
batterie et Xavier au saxophone démarrent directement en
seconde et passent très vite la cinquième pour
nous emmener dans une « Cavale » infernale, celle
de deux serial loosers, Jack et Charlie, qui contre vents et
marrées verront du pays sans pour autant jamais
réussir à voir la mer. Du blues et du rock, de la
folk foutraque et des chain gang songs, le tout avec des accents qui
vont de Johnny Cash jusqu’aux Blues Brothers en passant par
Elvis dont Minima Social Club se réapproprie un titre
à sa manière, on se promène en
mauvaise compagnie d’un troquet mal famé
à un rade bien glauque, on croise des truands à
la petite semaine et des filles à la vertu à
peine plus grande, passant sans fioriture de « So Far, So
Good » à « Nouvelle donne »,
de « Gina » à « Lonesome
Charlie » ou encore de « Sinner’s Moan
» à « Lettre à Jack
» pour une « Cavale » aussi foireuse dans
l’histoire que musicalement très aboutie, une
« Cavale » qui a forcément «
Un train de retard » mais qui, à force de se la
jouer « A l’ancienne » aurait presque pu
au bout du compte passer « Entre les gouttes »
… Avec ses faux airs de comédie
empruntée aux Frères Coen, cette bande originale
un peu tirée par les cheveux pourrait avantageusement servir
de trame de fond à un remake à la
française d’un film genre «
O’Brother », et ça ne fait que rendre
l’ouvrage encore plus intéressant !
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