Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 20 février 2015
Un poisson dans le
désert
(L’Autre
Distribution – 2015)
Durée
55’21 – 11 Titres
https://www.facebook.com/worldtrio.kora
Jamais un groupe n’avait aussi bien porté son nom
puisque ces artistes qui se sont rencontrés lors du Festival
Rochefort en Accords regroupent à eux seuls un bonne partie
du monde, issus qu’ils sont de trois continents
différents, l’Amérique pour Eric
Longsworth et son violoncelle électrique,
l’Afrique pour Chérif Soumano et sa Kora et enfin
l’Europe pour le batteur et percussionniste David Mirandon.
Trait d’union entre différentes cultures et
différentes sonorités, les trois musiciens ont en
commun la capacité de savoir faire chanter leurs instruments
et c’est tout naturellement sans faire appel à
d’autres voix qu’ils ont imaginé
« Un poisson dans le désert », un album
conceptuel sur lequel l’archet et les cordes
pincées se laissent porter par le son d’un
djembé pour nous faire voyager dans un monde totalement
imaginaire où les rencontres sont pourtant bien
réelles. Le dialogue s’instaure rapidement entre
le violoncelle et la kora et c’est en s’invitant
à cheminer sur des sentiers où le sable du Mali
se mélange à celui des grands espaces
étasuniens que les instruments se rejoignent,
s’entrelacent et finissent par fusionner pour donner
naissance à des mélodies qui adoptent des noms
évocateurs tels que « Vagabondeur »,
« Oceans To Cross », « Kele »
ou encore « Woulou Fato ». Alliant finesse et
subtilité, le World Kora Trio parvient à tracer
les contours d’un nouvel espace dans lequel les musiques du
monde trouvent une dimension toute particulière et
c’est en invitant en prime deux musiciens qui font figure de
référence dans leur instrument, le Malien Toumani
Diabaté à la kora sur «
N’Djarabi » et le Québécois
Guy Bélanger à l’harmonica sur
« Nice To Meet You », que le trio parvient
véritablement à outrepasser les limites parfois
trop strictes de la world music pour atteindre un autre cap proche de
l’universalité des notes et des sons. Une
découverte s’impose !
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