Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 15 février 2015
Mûr pour le
blues
(Bluesiac –
2015)
Durée
54’12 – 11 Titres
http://www.zuzine.com
Après trente années passées
à écrire des textes où il est question
de joies et de peines, de mort, de sexe, d’alcool et
d’injustices en tous genres, Nicolas Content alias Zu en est
arrivé à un constat logique, là
où pas mal de ses congénères sont
aujourd’hui bons pour l’hospice voire pour
l’asile, il est pour sa part « Mûr pour
le blues », ce qui se révèle un moindre
mal quand on y pense … Alors pour l’occasion,
c’est en mettant son duo de Blouzayeurs entre
parenthèses qu’il se lance dans un exercice plus
personnel, un album à la fois électrique et
éclectique sur lequel il chante bien entendu en
Français, une règle d’or en ce qui le
concerne, mais pour lequel il s’installe également
dans un registre entre soul, groove et blues en invitant à
ses côtés quelques bons amis, Benoît
Blue Boy pour commencer, mais aussi Alain Ganne, Buzz Harpo, Pascal
Rosiak et nombre d’autres encore. Ses champs de coton, Zu les
a créés de toute pièce entre Bordeaux,
Paris et Lyon et c’est là qu’il a fait
pousser des refrains qui sentent bon les accents empruntés
à Bashung et à Bill Deraime mais aussi
à Brassens ou encore à Bergman, des couleurs que
l’on retrouve naturellement dans une dizaine de compositions
à laquelle vient se greffer un bonus, de quoi se faire
plaisir avec un son old school et des relents qui sentent bon les
amplis à lampes et le vinyle. La voix
éraillée juste ce qu’il faut, la rime
légère et le ton juste, à moins que ce
ne soit le contraire, Zu nous emmène dans un voyage au pays
du blues, un périple dans lequel blues rime avec pelouse ou
avec flouse et où les eaux de la Gironde, de la Seine et du
Rhône réunies dans une même dynamique
finissent par prendre de faux airs de Mississippi, ne serait-ce que par
les paquets de douze mesures qu’elles transportent, et
rappellent de temps à autres la Louisiane ou encore le
Delta. « Je parle mal », Zu annonce la couleur
d’entrée de jeu, et s’il passe
à l’occasion sur « L’autre
rive », c’est autant pour aller y retrouver
« Le môme et les salauds » que pour
partir à « La chasse au naturel »
… A tous ceux qui se sentent eux aussi «
Mûr pour le blues », on ne peut que recommander la
découverte de cet effort qui finira de vous
réconcilier non seulement avec le genre, mais aussi avec le
langue de Patrick Verbeke !
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