FABRIZIO POGGI & CHICKEN MAMBO
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Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 04 février 2015
Spaghetti Juke Joint
(Appaloosa Records
– 2014)
Durée
63’54 – 13 Titres
http://www.chickenmambo.com
Incontournable sur la scène blues mondiale, Fabrizio Poggi a
foulé les planches du monde entier avec des grands noms
comme Charlie Musselwhite, les Blind Boys Of Alabama, Zachary Richard,
Eric Bibb et nombre d’autres encore et ce n’est pas
par hasard qu’il s’est retrouvé
nominé aux Blues Music Awards en 2014 pour son album
réalisé en collaboration avec Guy Davis,
« Juba Dance ». Véritable star, le
chanteur et harmoniciste n’en reste pas moins modeste et
particulièrement accessible et c’est un retour
naturel vers ses racines qu’il nous offre avec ce nouvel
album, le dix-huitième de sa colossale carrière,
en revisitant à sa manière quelques classiques du
blues et du blues rock. Accompagné de son groupe italien
attitré, Chicken Mambo, Fabrizio Poggi n’en oublie
pas pour autant d’inviter quelques-uns de ses bons amis
à partager les pistes avec lui et c’est en toute
simplicité que l’on croise au détour
d’un titre les guitares de Sonny Landreth, de Ronnie Earl ou
encore de Bob Margolin pour un album qui réussit
à réunir la plaine du Po et celle du Mississippi
dans une seule et même dynamique. Hommage aux esclaves
africains et aux immigrés italiens qui ont pour beaucoup
connu les mêmes malheurs et les mêmes injustices,
« Spaghetti Juke Joint » nous reconduit vers
l’œuvre de Sonny Boy Williamson 2, de Slim Harpo,
de Little Milton, de B.B. King ou encore de Tom Waits et
agrémente le tout de quelques pièces originales
comme « Devil At The Cross Road » ou «
Mojo » qui s’inscrivent très logiquement
dans la continuité des covers présentes sur
l’ouvrage. Au rayon craqueries, on relèvera la
présence de standards comme « King Bee
», « Mystery Train » et autres
« Rock Me Baby » mais aussi un épatant
« Baby Please Don’t Go »
glissé en bonus en toute fin d’ouvrage, le tout
porté par un harmonica de toute beauté mais aussi
par une voix qui sait être toujours à la bonne
place et enfin par un groupe où l’on sent que
chacun se fait plaisir à jouer une musique riche et
sincère. Enregistré entre Milan, Portland et
Lafayette, ce « Spaghetti Juke Joint »
n’a pas fini de réunir les amateurs de blues
autour d’un artiste aussi brillant qu’attachant. A
quand un live chez nous pour finir de combler les fans
français de l’artiste ?
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