Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 03 février 2015
Nuits blanches avec un
hibou sage
(Samedi 14 –
L’Autre Distribution – 2015)
Durée
35’40 – 11 Titres
http://www.evelynegallet.com
Six milliers de copies de ses deux précédents
albums studio et cinq mille exemplaires de son live sorti en 2012
auront fini de conforter Evelyne Gallet dans la démarche
qu’elle suit depuis « Les confitures » en
2005, un parcours qui l’aura conduit dans toute la
Francophonie, Québec inclus, pour trois centaines de
concerts et pour quelques prix prestigieux
récoltés dans des festivals comme Le Mans
Cité Chanson, Sémaphore en Chanson à
Cébazat ou encore Jacques Brel à Vesoul. Bien
décidée à imposer sa propre marque de
fabrique, la chanteuse a cette fois choisi d’enregistrer un
nouvel opus qui ne soit ni un album studio, ni un album live, donnant
finalement naissance à une galette hybride jouée
et interprétée sur les planches d’un
théâtre devant des fauteuils vides, non pas pour
ressentir le sentiment du musicien délaissé mais
tout simplement pour tirer profit d’un lieu, le Train
Théâtre, et du son si particulier naissant de
cette configuration atypique. Arno Jouffroy aux guitares et
contrebasses, Philippe Lecat au violon, Jeanne Garraud au piano et
Marco Derpmann à l’accordéon
complètent le groupe et c’est sous la direction de
Michel Vincent qu’Evelyne Gallet et consorts piochent
allègrement dans les œuvres d’auteurs
comme Matthieu Côte, Patrick Font, Stéphane
Balmino et tant d’autres, allant même
jusqu’à revisiter Boby Lapointe dans le texte et
dans les notes avec « Dans mon pays » pour en
arriver à un tout homogène et
séduisant, un recueil de bons mots et de notes sensibles
qui, de manière parfois un peu exubérante, nous
emmène à sa manière vers des chansons
attachantes comme « Les vieux amoureux »,
« Lingerie fine », « De la
compréhension du punk » ou encore « Je
n’suis pas ». Si Evelyne Gallet
n’écrit pas ses textes, elle a le grand
mérite de sélectionner ceux qu’elle
interprète avec beaucoup d’intelligence et de les
mettre au mieux en valeur en maniant le micro de fort belle
manière, avec un poil d’ironie et un autre de
tendresse. Et si la vraie recette de la nouvelle chanson
française tenait toute entière dans ces
« Nuits blanches avec un hibou sage » ? On ne
s’en porterait assurément pas plus mal !
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