Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 09 janvier 2015
Refuse to lose
(Alligator Records
– 2014)
Durée
52’57 – 12 Titres
http://artistecard.com/jarekussingleton
https://www.facebook.com/TheJarekusSingletonBand
Il est originaire de la terre qui a vu naitre des artistes comme
Charley Patton, Muddy Waters et autres B.B. King et c’est
tout naturellement que ce jeune trentenaire incarne non seulement
l’avenir du blues mais aussi et surtout sa renaissance. Venu
de Jackson, Mississippi, Jarekus Singleton est un chanteur et
guitariste qui a su poser un trait d’union entre les bluesmen
d’hier et ceux de demain en prenant appui sur un exercice de
composition des plus classiques mais en lui insufflant des
ingrédients et des sons nouveaux venus du hip hop, du rock
et du rhythm’n’blues, ce premier effort paru sur le
prestigieux label Alligator Records en est la plus belle preuve puisque
cet artiste qui s’est déjà produit
à deux reprises sur la scène du Chicago Blues
Festival y propose des chansons en forme de tranches de vie dans
lesquelles il raconte à sa manière des histoires
tellement vraies que l’on finit forcément par
s’y retrouver. Guitariste virtuose, chanteur
inspiré, Jarekus Singleton a fait ses premiers pas musicaux
dans les églises en accompagnant notamment le groupe de son
Grand-Père alors qu’il n’avait que neuf
ans et c’est petit à petit interpellé
par la musique des trois King, Freddie, Albert et B.B., mais aussi de
Stevie Ray Vaughan qu’il est passé du gospel au
blues, entamant en premier lieu et en parallèle une
carrière de basketteur qui, à la suite
d’une blessure, le ramènera directement et
définitivement vers la musique et le poussera à
former son propre groupe en 2009. Un premier album paru deux ans plus
tard signera l’entrée du Jarekus Singleton Band
dans la cour des grands et c’est en compagnie de Bruce
Iglauer en personne que l’artiste a produit son successeur,
« Refuse To Lose », un véritable
plaidoyer en faveur d’un blues moderne et puissant dans
lequel les guitares sont plus électriques mais aussi plus
enivrantes que jamais. Capable de proposer des blues juteux
à souhaits mais jamais trop dégoulinants de
guitares, Singleton trouve à chaque instant le point
d’équilibre entre ses guitares et sa voix et nous
régale de douze pièces pleines de grain comme
« Purposely », « Suspicion »,
« Hell », « High Minded » ou
« Blame Game », des titres à la
solidité rythmique indiscutable où les refrains
impeccables et les soli tirés à quatre
épingles n’ont aucun mal à trouver une
place de choix. Un petit supplément
d’âme pour emmener le tout vers le haut et un
talent d’interprétation de tous les instants
finissent d’enfoncer le clou durablement. Acclamé
par la presse britannique, l’artiste qui a malheureusement
été contraint d’annuler sa prestation
à Cognac l’été dernier reste
toutefois très attendu sur les scènes
européennes …
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