Ecrit par Fred Delforge |
|
|
mardi, 16 décembre 2014
Garden city
(Ninety&nine
Records – 2014)
Durée
49’03 – 7 Titres
http://www.eyebromusic.com
Formé à Bristol en 2009 autour d’une
trompette et d’une batterie, Eyebrow est un de ces projets
novateurs qui s’appuient sur les improvisations et sur la
quête perpétuelle de la blue note pour emmener son
public au plus loin dans ses délires …
Pour le trompettiste Pete Judge qui a œuvré aux
côtés d’artistes comme Noel Gallagher,
Animals ou encore John Parish et pour son acolyte batteur Paul Wigens,
sideman de Natacha Atlas et autres Gary Lucas (Captain Beefheart),
l’heure est arrivée de dévoiler un
quatrième album enregistré à la maison
avec Tim Allen aux manettes et c’est une fois encore dans un
univers tapissé d’electro que le duo nous
transporte, invitant même au passage Jim Barr de Portishead
à mettre de la guitare et de la basse sur deux titres. Dans
une sorte de périple installé quelque part entre
le free jazz et le jazz, Eyebrow laisse entrevoir des paysages
complètement improbables, de véritables tableaux
de maitre dans lesquels la trompette se laisse aller à
prendre des faux airs de Chet Baker, de Roy Hargrove ou de Wynton
Marsalis pour mieux enrober des percussions luxueuses qui ne sont pas
sans faire penser à André Ceccarelli ou
même à Charlie Watts tant le toucher de peaux est
sensible. Organique au possible, « Garden City » se
développe à la manière d’une
plante grimpante et s’accroche solidement à tout
ce qui passe à sa portée pour mieux emprisonner
dans ses feuilles un auditeur forcément intrigué
mais conquis à la découverte de chefs
d’œuvres comme « The Golden Road
», « Mr Choppy » ou encore «
Scrim », des titres plus directs mais tout aussi
travaillés que des pièces épiques
comme « Blind Summit » ou encore « Thaw
». Que l’on soit un amateur averti de jazz ou un
disciple des musiques expérimentales voire même du
prog, chacun trouvera forcément quelque chose à
garder de ce nouvel album d’Eyebrow et c’est bien
là le principal !
|