Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 12 décembre 2014
Chroniques
(Autoproduction
– 2014)
Durée
38’07 – 5 Titres
http://bleuether.com
Créé à
l’été 2012, Bleu Ether est un groupe
palois qui réinvente à sa manière
l’art des fables électrique, du spoken rock, et
qui du même coup se retrouve avec autant de naturel dans les
festivals de musique et dans les festivals de poésie, chacun
des publics trouvant à chaque fois matière
à se régaler dans ce que proposent Nicolas Vargas
aux voix, Nicolas Hunold à la guitare et
Sébastien Tillous à la batterie occasionnellement
épaulés par Jésus Aured à
l’accordéon et Claire Menguy au violoncelle. A la
juste croisée des chemins entre le slam et le rock, Bleu
Ether n’y va pas avec le dos de la cuillère et
n’hésite pas à bousculer toutes les
conventions artistiques établies, sans aucune exception,
pour en arriver à une création qui bouscule
l’auditeur sans aucun ménagement mais qui lui
donne en même temps suffisamment de signaux forts pour le
convaincre de rester jusqu’à la fin, quand bien
même il devine déjà que les choses ne
vont pas manquer de se révéler au mieux
burlesques, au pire violentes. Résister pour le simple fait
de résister n’aurait du coup aucun
intérêt et c’est presque
spontanément qu’on entre dans un ouvrage hybride,
une de ces tartines atypiques qui attirent le chaland avec autant de
force qu’elles le repoussent, lui faisant subir des
changements perpétuels de ton, de rythme,
d’intonation même, et lui donnant finalement en
pâture des morceaux torturés et épiques
comme « L’œil d’ailleurs
», « Couloir » ou « Le manque
» après un départ
dédié à des choses plus directes, plus
faciles d’accès, comme peuvent
l’être « Ne me parle pas » ou
« Terminator ». Entre metal lyrique et rap intello,
Bleu Ether a choisi de laisser tous les styles sur le bord de la route
et de s’en inventer un qui n’appartiendrait
qu’à lui, un pari peut être un peu
osé mais tellement réalisé avec brio
que l’on ne peut que saluer le résultat !
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