Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 11 décembre 2014
The Lost Generation
(Musea Parallele
– 2014)
Durée
43’01 – 10 Titres
http://www.musearecords.com
C’est en mettant un moment de côté ses
influences metal les plus profondes que le Londonien Matteo Bevilacqua
a imaginé son premier album solo, un ouvrage qui suit les
traces laissées par des formations comme Porcupine Tree,
Anathema ou encore Pain Of Salvation mais qui s’efforce aussi
de défricher ses propres routes en s’appuyant sur
un subtil mélange de rock progressif et de
sonorités électroniques qui emmènent
le tout vers le haut. Très fortement marqué par
les conditions de vie de la jeunesse et par tout ce qui a conduit
l’Angleterre à connaitre des émeutes
à l’été 2011, Matteo a
énormément travaillé autour de ces
sujets pour donner naissance à la dizaine de titres
qu’il nous dévoile avec l’album
éponyme de The Lost Generation, un effort où il
tient tous les instruments, cédant simplement à
quelques occasions le chant lead à Lucia Emmanuelli ou
encore la batterie, l’orgue Hammond et les synthés
à Paolo Rigotto avec qui il a également
partagé le travail de production et de
réalisation. Formidablement rythmé et
spontanément porté par des guitares
délurées ou au contraire infiniment calme et
intimiste, « The Lost Generation » fait le grand
tour de la question en à peine plus d’une
quarantaine de minutes et nous incite à la
réflexion au travers de titres parfois insaisissables,
parfois plus accessibles, qui nous ouvrent les yeux de
manière évidente sur des sujets de
société traités avec un certain brio
dans des pièces comme « No Child Left Behind
», « Ladder To The Stars », «
Midsummer’s Hell » ou encore « Blank Mind
Over Black Fields ». A l’heure où les
artistes succombent parfois au chant des sirènes et
cèdent à l’appel de la
rentabilité, The Lost Generation a pris le risque de faire
un album à échelle humaine, un de ces ouvrages
à l’ancienne dans lesquels les
différents intervenants mettent une grosse part
d’eux-mêmes dans la balance pour que le
résultat leur ressemble vraiment et pour que l’on
s’y attache à coup sûr. On s’y
retrouve forcément à un moment ou à un
autre …
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