Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 10 décembre 2014
VoiStrings
(Buda Records –
Universal – 2014)
Durée
52’00 – 16 Titres
http://www.ginositson.com
Il est aujourd’hui installé à New York
mais c’est du Cameroun qu’il est originaire et
c’est au contact d’une famille de musiciens
qu’il s’est dès son plus jeune
âge intéressé aux musiques
traditionnelles, au jazz et au blues, pratiquant divers instruments
durant son enfance avant de se lancer dans une carrière solo
marquée dès 1996 par un premier album
constitué de polyphonies et de polyrythmies dans lequel il
joue tous les instruments à partir de sa voix.
Acclamé par la presse, Gino Sitson se produira
bientôt dans les plus grands festivals de France et
d’Europe, confirmant en 2002 avec un deuxième
album qui lui ouvrira finalement les portes des plus belles salles
américaines comme Carnegie Hall, The Blue Note, Lincoln
Center … Devenu un des grands noms du jazz vocal,
l’artiste qui a depuis émigré aux Etats
Unis confirmera dès lors son statut par diverses sorties
discographiques sur lesquelles il est accompagné par
quelques modèles du genre et c’est
aujourd’hui avec un nouveau recueil de seize titres dans
lequel il s’exprime en Anglais mais aussi en Medumba
qu’il nous revient, fort d’une grosse douzaine de
compositions originales mais aussi de quelques adaptations
fouillées de Gabriel Fauré ou encore de Herbie
Hancock. Présenté à la
manière d’un grand écart musical,
« VoiStrings » s’appuie sur le chant et
sur les sonorités vocales de Gino Sitson mais aussi sur un
véritable groupe où l’on croise un
piano, une contrebasse et une batterie et épisodiquement des
cordes qui apportent un cachet tout particulier à
l’ouvrage. Des sonorités typiquement africaines
jusqu’aux passages de pur jazz, on laisse les notes filer
à leur rythme au gré d’un «
Nda Yahwe », d’un « You Kwi »
ou d’un « Katcha » mais aussi
d’un « Up Eye », d’un
« Timeless Mood », d’un «
Maiden Voyage » et d’un « VoCello
» qui n’en finissent plus
d’élever le niveau d’un ouvrage auquel
on ne résiste pas bien longtemps. Enregistré et
produit avec le plus grand soin, ce nouvel effort de Gino Sitson
démontre par l’exemple que jazz et polyphonie sont
des ingrédients qui, intelligemment associés,
donnent naissance à des choses d’une rare
beauté !
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