Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 01 décembre 2014
Rhum & Blues
Café
(Le Net Blues –
2014)
Durée
44’46 – 12 Titres
http://www.lenetblues.com
C’est un travail de longue haleine qui aura conduit
Réjean Nadon, guitariste et chanteur
québécois, à nous proposer finalement
cet album qui voit le jour après quelques années
d’hésitation et au moins autant de petits
détails à fignoler, des arrangements qui, mis
bout à bout, donnent enfin naissance non seulement
à Grand Remous mais aussi à « Rhum
& Blues Café », l’album
d’une vie de passion pour le blues et pour le rock
… Enregistrées à la maison durant
l’été 2009 avec André
Guérard à la guitare, Claude Sauvé
à la basse et Benoit Ste-Marie à la batterie, les
prises initiales seront peu à peu
agrémentées des interventions de J.D. Slim aux
guitares et aux basses, de Bingo Deslauriers et
Jean-François Paradis à la batterie, de Marc
Deschênes à la basse, de Michel Chasles au B3 et
de Carolyne Nadon au piano pour en arriver à une bonne
grosse tartine de blues à laquelle rien ne manque, des
mélodies finaudes jusqu’aux riffs tirés
à quatre épingles en passant par des textes en
Français empreints de beaucoup de tendresse, de
sensibilité et parfois d’humour. Personnage
respecté pour son engagement en faveur de la
scène blues québécoise,
Réjean Nadon passe cette fois de l’autre
côté de la platine et met ses souvenirs intimes et
son impressionnant vécu au service d’un album
émotion, un de ces ouvrages qui vous mettent les poils en
bataille tant le contenu est dense, riche et chaleureux. Quatre
décennies passées à écrire
et à composer argumentent en faveur de onze titres dans
lesquels il est question de la « Terre de ton père
» ou encore de « Gaspé Boogie
» mais où l’on croise aussi au
détour d’un sillon des pièces comme
« Vie de fou », « Reviens j’ai
les blues », « Pancho Blues » ou encore
« L’hiver ». Dans la droite
lignée d’artistes comme Offenbach, Grand Remous ne
se pose pas la question de savoir si c’est du blues ou si
c’est du rock mais envoie ses morceaux dans un
mélange de bonheur et d’énergie,
porté par une grosse dose d’envie et par une voix
qui connait ses limites mais qui en joue tellement bien que le
résultat n’en est que meilleur. Depuis cinq ans
qu’on l’espérait ce « Rhum
& Blues Café », on ne se prive plus
désormais de le consommer sans la moindre
modération, d’autant plus que les onze originaux,
parfois co-signés avec l’ami Jean-Guy Pouliot,
sont complétés par la cover d’un
monument du blues francophone, le fameux « Que du Blues
» d’Alain Poillot dit Poill’s, un morceau
précédemment repris entre autres par un certain
Fred Chapellier avec lequel Réjean Nadon partage une
admiration commune pour son auteur. Ajoutez lui un verre de rhum et
quelques grillades pour l’ambiance et vous tenez
là l’album le plus chaud et le plus convivial de
la décennie !
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