Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 16 novembre 2014
You can’t beat
me if I’m not playing
(Another Record
– 2014)
Durée
45’27 – 12 Titres
http://thekeys.fr
Il est Français et est connu de l’état
civil sous le nom de Boris Paillard, mais c’est sous le nom
de scène de The Keys que le public le connait, et
ça fait maintenant huit albums que ça dure, ce
dernier en date ayant vu le jour à la fin de
l’été après avoir
été enregistré durant
l’hiver au Pays de Galles en compagnie d’une foule
conséquente d’instrumentistes locaux mais aussi de
quelques complices du label Another Record comme Odran
Trümmel, Andy Lévêque ou encore Sammy
Decoster. Des guitares et des cuivres, de la folk et du rock, une
grappe de soul et au moins autant de pop, The Keys reste encore et
toujours un électron libre, un de ces artistes qui
n’en font qu’à leur tête,
quitte parfois à aller jouer les mariachis dans un pub
irlandais, à moins que ce ne soit le contraire …
La voix éraillée et la guitare agile, Boris
aurait pu jouer au songster ou même au bluesman, mais au lieu
de ça, The Keys a fait le choix d’avancer contre
le vent, répondant vinyle à ceux qui lui disaient
digital et s’ouvrant au monde de manière
très large alors que le marché lui conseillait de
se concentrer sur la France … « You
Can’t Beat Me If I’m Not Playing »,
c’est la rencontre des Black Keys et des Beach Boys avec
Ennio Morricone et Johnny Cash, mais c’est aussi celle de
Moriarty avec Bob Dylan, le tout sous l’œil
bienveillant des Rolling Stones qui pourraient voir entre cette pure
galette de songwriter une sorte de descendance si ce n’est
directe, tout au moins très légitime. De ses
expériences dans divers registres aussi opposés
que complémentaires, du ska au punk en passant par le rap,
l’artiste a acquis une certaine lucidité et une
ouverture d’esprit qui le conduisent aujourd’hui
à être en mesure de nous régaler
à grand renfort de titres comme « The Last Laugh
», « Way Back When », « The
Starting Contest » et autres « Next Thing You Know
». Jamais avare d’une belle note ou d’un
effet de style, The Keys a en prime soigné ses arrangements
et à l’arrivée, le résultat
se révèle très réussi.
N’hésitez pas une seule seconde, cet album est un
chef d’œuvre !
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