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LA ROUTE DU BLUES - ETAPE 3 : MEMPHIS
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Ecrit par Evelyne Balliner |
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mercredi, 12 novembre 2014
LA
ROUTE DU BLUES
FROM CHICAGO TO NEW
ORLEANS
Octobre 2014
http://www.memphis-mississippi.fr/
http://www.staxmuseum.com
https://www.sunstudio.com/
http://www.graceland.com/
http://www.blues.org
Retrouvez toutes les
photos d’Evelyne Balliner sur http://eveball.over-blog.com/
Etape
3 : Memphis
Située à l’extrême Sud-Ouest
de l’Etat, aux frontières de l’Arkansas
et du Mississippi, Memphis est la plus grande ville et la
deuxième aire urbaine du Tennessee. Une ville bourdonnante
d’histoires. Memphis est le point de départ de la
Mississippi Blues Trail. Arrivés en fin
d’après-midi, juste à temps pour un
évènement. Il faut être les rois
du marketing pour provoquer la venue de plusieurs cars de
touristes. Nous allons donc tout de suite au Peabody. Bâti en
1869 puis reconstruit en 1925 sur le site actuel, cet hôtel
était autrefois une maison d’enregistrement
où ont enregistré de très nombreux
artistes. Ils pouvaient même dormir sur place. Tout le
quartier s’appelle Peabody.
Maintenant, tous les jours à 9 et 17 heures, c’est
un rendez-vous spécial pour l’attraction, la
traversée du hall par les quatre canards. Incroyable, des
centaines de personnes attendent les oiseaux qui arrivent ou repartent
sur un tapis rouge entre l’ascenseur et la fontaine. Les
canards défunts ont même leurs empreintes
à leurs noms sculptés dans le bitume de la
Peabody Street. Les boutiques de luxe avec entre autres
Lansky’s qui fabriquait les chemises d’Elvis font
le plein.
Un peu plus loin, c’est le royaume du blues. Beale Street est
bien entendu la première destination nocturne de la ville.
Avec ses néons scintillants, sa faune bigarrée,
la musique et les accents de blues ou de rock
s’échappant par la moindre porte de bar, il
règne dans cette petite rue une ambiance festive que
l’on ne trouve pas ailleurs. C’est au BB
King’s Blues Club, ouvert en 1991, que nous passerons la
première soirée.
Nous avons une salle qui surplombe la scène. Au programme,
les King Beez qui jouent avec leur chanteuse dont la puissance de la
voix fait trembler les murs. Leur répertoire est fait de
classiques du blues, ils n’ont pas
interprété de compositions personnelles. Kathy
Boyé, qui fait partie du voyage, est allée les
rejoindre pour un morceau. La soirée se terminera dans Beale
Street, au son de la musique des bars et de la rue,
éclairée par les enseignes lumineuses.
Memphis c’est aussi la ville qui fait rêver les
fans d’Elvis. C’est en effet ici que le King a fait
ses premiers pas musicaux, qu’il a fait construire Graceland
où il repose aujourd’hui, et qu’il a
enregistré ses premiers tubes. C’est la demeure
qu’Elvis a acquis à 22 ans, au faîte de
sa gloire. Il y a séjourné
jusqu’à sa mort avec ses parents et sa
grand-mère.
C’est ici aussi que le blues, « inventé
» par W.C. Handy en 1908, a trouvé une ancre dans
l’animation de Beale Street, que la soul s’est
incarnée dans les studios Stax et que musiques blanches et
musiques noires ont donné naissance au rock. Nous ne
raterons pas cette visite grandiose de Graceland, de sa collection de
costumes de scène, ses récompenses, ses disques
d'or, de la salle des trophées, de ses jardins, des voitures
dont la célèbre Cadillac Fleetwood rose bonbon
ainsi que ses deux avions privés nommés Lisa
Marie (un Convair 880) et Hound Dog II (un Lockheed JetStar). La maison
musée est aussi un mausolée. C’est ici
que repose Elvis, entouré de sa famille.
La soirée se terminera au Charles Vergos' Rendez-Vous
où sont cuisinés les meilleurs ribs de Memphis.
Mais ce n’est pas fini. Memphis n’est pas
qu’Elvis. Après un petit déjeuner
à l’Arcade, lieu prisé
d’Elvis, nous avons un rendez-vous avec Jay Sieleman,
directeur de la Blues Foundation, pour une photo de famille devant le
marker de ladite Blues Foundation. Jay était
présent à Cahors pour l’inauguration du
second marker hors des USA
Pour sortir de la musique, ou plutôt mieux comprendre son
évolution, nous irons au Lorraine Motel
C’est dans ce motel rétro qui acceptait
indistinctement Blancs et Noirs que Martin Luther King avait
décidé de séjourner pour soutenir la
protestation des éboueurs de la ville. Il y fut
assassiné le 4 avril 1968, sur le perron de la chambre 306
située à l’étage. La veille
de son assassinat, MLK, conscient des menaces qui pesaient sur lui,
avait prononcé son discours resté fameux, le
Mountaintop Speech. Il y prévoyait sa fin prochaine.
C’est un lieu de pèlerinage et de
mémoire incontournable. Rien n’a bougé
depuis le jour du meurtre, ni l’ameublement de la chambre, ni
les deux Cadillac stationnées sous le balcon.
C’est aussi devenu un musée situé dans
le prolongement du Lorraine Motel, le Civil Rights Museum. Ce lieu est
devenu le bâtiment principal de l’exposition.
Au troisième étage, le musée retrace
la vie de Martin Luther King et l’enquête qui a
suivi le meurtre, en avançant la théorie du
complot. En effet, pour beaucoup, les zones d’ombres qui
entourent l’assassinat du pasteur par James Earl Ray ne sont
toujours pas élucidées. Le second
étage est consacré à
l’évolution des droits civiques aux USA. Il abrite
également un mur de photos des personnes auxquelles un
Freedom Award (un prix créé en 1991 par le
musée et attribué chaque année) a
été décerné pour leurs
actions en faveur des droits civiques et des droits de
l’Homme. On y reconnaît entre autres Bernard
Kouchner, B.B. King, Colin Powell, Jimmy Carter, Al Gore, Leich Walesa,
Bono (du groupe U2), Bill Clinton ou encore Yitzhak Rabin.
Ensuite, nous irons dans la « ville » de la soul,
chez STAX. Une visite complète des anciens studios
où ont été
enregistré les plus grands de la soul dans les
1960 et 1970 et jusqu’à sa fermeture en 1975. Otis
Redding, Isaac Hayes, Al Green, Ray Charles, Rufus Thomas, The
Temptations, The Staple Singers, Carla Thomas ou encore Ike et Tina
Turner sont passés par là. Ce musée
retrace les origines de la soul, dans le gospel, la country et les
spirituals pour expliquer l’alchimie incroyable que fut ce
courant musical. Attenant au musée, le Satellite Record Shop
était une sorte de centre communautaire où se
retrouvaient les voisins du quartier pour écouter les
nouveaux enregistrements avant leur sortie sur les ondes.
Nous enchainerons avec Sun Studio. A 18 ans, Elvis Aaron Presley pousse
la porte du 706 Union Avenue. C’est un studio
d’enregistrement qu’a monté Sam Phillips
au tout début des années 1950.
Ingénieur du son désargenté mais fan
de blues, il enregistre les grands de Beale Street comme
Howlin’ Wolf, B.B. King ou Ike Turner.
Jusqu’à ce fameux jour de 1953 qui change la vie
du studio et du jeune Elvis. Sam Phillips n’est pas
là pour le recevoir mais quand son assistante lui demande :
« How do you sound ? », le futur King lui
répond : « Ma’am, I don’t
sound like nobody ». Il enregistrera «
That’s All Right Mama » dans ce studio, son premier
tube qui le propulse au rang de star.
Le nez de Sam Phillips lui fera découvrir d’autres
stars du moment dont Carl Perkins (« Blue Suede Shoes
»), Jerry Lee Lewis (« Great Balls of Fire
») et Johnny Cash (« Walk the Line »).
Rien n’a changé ou presque depuis les
années 1950 et vous ressentirez
l’atmosphère de l’époque dans
le petit café qui fait office d’accueil et de gift
shop aujourd’hui.
Et comme il n’y a pas de blues sans guitare, c’est
chez Gibson que se terminera l’après-midi.
L’usine du légendaire fabricant de guitares est
ouverte au public pendant les heures de travail du personnel. On y
découvre le processus de transformation
d’un simple bout de bois en instrument mythique. Il est
même possible de s’essayer à la guitare
dans la salle d’exposition vente.
Un autre grand rendez vous nous attend pour la soirée.
Arnaud Fradin, chanteur et guitariste, arrive ce soir à
Memphis pour un bout de voyage avec nous. Nous rencontrerons Toni Green
avec qui il vient d’enregistrer un album qui sera dans les
bacs le 4 novembre. La soirée initialement prévue
est annulée suite à des
événements personnels. Mais c’est
compter sans notre bande de joyeux lurons.
Miss Nikki viendra nous rejoindre et elle a bien l’intention
de faire la fête toute la nuit.
Notre petit groupe de musiciens partira à la recherche
d’une scène pour jouer quelques morceaux.
Finalement après deux heures de « jouera, jouera
pas », ils reviennent nous chercher. Le King’s
Palace les accueille ! Ils rejoindront Fuzzy Jeffries & The
King of Memphis et The Marquee of Soul pour une bonne partie de la
nuit. Kathy Boyé partagera un morceau avec ce petit monde.
Encore un bon moment et des souvenirs inoubliables, de bonne humeur et
de partage.
Evelyne Balliner
– novembre 2014
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